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Chiffres de ventes de l’AIVAM. Mars 2024 : le business a dévissé de 5,79%

Après un bon départ en janvier (+6,63%), le marché a affronté les premiers vents contraires en février (-9,26%) et affiche, selon les dernières statistiques publiées par l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), un repli de 5,79% (sur l’échelle de Beaufort) à l’issue du troisième des douze tours de l’année. À fin mars, le volume des ventes accuse une baisse de 3,09% versus le premier trimestre 2023.

Le sigma des marques a écoulé 12.831 véhicules en mars dernier, contre 12.619 unités un an plus tôt durant la même période. Cela correspond à un repli de 5,79% sur un mois isolé et de 3,09% à l’issue du premier trimestre (T1) 2024 (35.680 exemplaires écoulés, ce qui représente un delta de 1.136 véhicules par rapport à T1-2023). C’est le véhicule particulier (VP) qui a plombé le marché du neuf en mars, enregistrant une baisse de 10,19%, à 11.204 unités écoulées (1.271 transactions de moins qu’en mars 2023).

Le véhicule utilitaire léger (VUL) a confirmé, pour sa part, ses bonnes dispositions en affichant une santé olympique : 1.627 ventes, versus 1.144 immatriculations en mars 2023 (+44,22%). On peut mettre le ralentissement de l’activité sur le dos de plusieurs facteurs : l’inflation et ses corollaires, les prix qui s’envolent dans les showrooms quand le pouvoir d’achat se réduit comme peau de chagrin, les problèmes de stock des marques impactées par le passage à la norme antipollution Euro 6, voire, révérence gardée, l’effet ramadan.

En cherchant un peu, on peut trouver d’autres raisons (les pirates houthis de la mer Rouge, à titre d’exemple, ou l’électrification tous azimuts de l’offre, la disparition des modèles diesel du line-up de certains constructeurs). Qu’en pensent les acteurs du marché ? Nous avons recueilli le ressenti de l’un d’entre eux, Adil Bennani, en l’occurrence, “taulier” de l’AIVAM, du collège des importateurs, et directeur général d’Auto Nejma : «Il y a une tendance conjoncturelle qu’on ne peut ignorer. Nous avons commencé le ramadan autour du 11 mars alors que l’année dernière, il avait commencé vers le 24. On a donc une petite quinzaine de jours de ramadan en plus et, qu’on le veuille ou non, l’activité pendant ce mois, surtout durant la première quinzaine, est plus calme. Les gens cherchent leurs repères, se préparent, etc. L’année dernière, c’était plutôt la fin du mois et le début du mois d’avril qui étaient impactés. Ce phénomène est à prendre en considération tant il a une incidence sur le trafic dans les showrooms et notre capacité à transformer. Sur les livraisons de dossiers client, on peut arriver à des reports de livraison qui sont de 30 à 40%, quand ils sont de 5% en temps normal. C’est dire l’impact de l’adaptation de l’activité par rapport au mois de Ramadan. C’est pour ça qu’on est à -10% sur le VP.

Néanmoins, la bonne nouvelle dans ces résultats, c’est l’augmentation du marché de l’utilitaire et nous avons fait un mois très bon, avec 42% de croissance. Maintenant, il faut dire qu’on revient de très loin. Je vous rappelle que nous avons quasiment trois années de baisse derrière nous et donc, on est loin de revenir au niveau d’avant-crise et, comme nous le prévoyons, l’effet de l’inflation, qui avait mené les entreprises à réduire leur investissement en matière d’outils de transport, arrive à une certaine limite. À un certain moment, il faut renouveler. On y est. Et c’est une tendance de fond. Sur l’année, on est à quasiment 30% de croissance sur l’utilitaire».

Le pouls des marques
Si le marché du véhicule particulier a fortement dévissé le mois dernier, les marques ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Tandis que le leader des ventes, Dacia, affiche une contre-performance légèrement moins “préoccupante” que celle du marché (2.767 ventes, contre 3.060 en mars 2023, soit -9,58% et 24,70% de part de marché), son dauphin, le “cousin” Renault, a connu un mois plus clément, avec 1.924 transactions réalisées, contre 1.879 immatriculations un an plus tôt au cours de la même période, ce qui représente une croissance de 2,39% et 17,17% de part de marché (PDM).

Pour sa part, Hyundai grimpe sur la troisième marche du podium des ventes mensuelles, malgré une baisse spectaculaire de ses ventes (-46,60%, à 817 unités écoulées, contre 1.530 livraisons en mars 2023), ce qui lui a coûté quelques points de PDM (seulement 7,29% du marché VP en mars dernier). Son poursuivant, Peugeot, a également vu ses ventes dévisser fortement (678 exemplaires sortis des showrooms de la marque au lion, en recul de 34,05%), tandis qu’Opel a connu un mois quasiment flat en glissement annuel (561 ventes, soit 10 de plus qu’en mars 2023, ce qui représente une croissance de 1,81%).

Avec 501 transactions, soit 99 de plus que l’année dernière au cours du même mois (+24,63%), Kia occupe la sixième position du classement sur un mois isolé, devant Fiat, qui affiche une belle moisson mensuelle (427 exemplaires vendus vs. 262 en mars 2023, soit un rebond conséquent de 62,98%), et Citroën, qui a écoulé 364 unités le mois dernier, contre 500 ventes un an plus tôt (-27,20%).

Audi regarde les généralistes dans les yeux
“En valeur absolue”, c’est Audi et ses 361 ventes (+3,14%) que l’on retrouve au neuvième rang du classement, devant Toyota, qui occupe cependant, avec 350 unités écoulés (+1,71%), ce rang au niveau du Top 10 relatif aux marques généralistes, fermé par Skoda (270 ventes et +0,37%), seulement treizième du classement des ventes toutes “obédiences” confondues, doublée qu’elle est par deux autres marques premium, BMW (321 transactions, soit -10,36% en glissement annuel) et Mercedes, qui a enregistré 278 ventes, ce qui correspond à un petit rebond de 1,46%.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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