Citadine électrique : Citroën ë-C3, 5,6 millions de bonnes raisons de craquer…
Un best-seller, c’est l’achat malin par définition. Il y a au moins deux raisons à cela. Primo, la force du nombre. Un “plébiscite” n’est jamais le fruit du hasard. Deuxio, la marque qui fait ses choux gras de ce produit donne tout pour que la success-story se poursuive. À l’occasion des essais internationaux de la Citroën ë-C3, variante 100% électrique de la C3 quatrième du nom, nous avons eu un énorme crush pour cette héritière iconoclaste, qui réinterprète avec autant d’audace que de talent les codes d’une lignée produite à 5,6 millions d’unités depuis 2002.
Une valse à (moteur à) quatre temps, c’est beaucoup moins “kiffant” que d’enflammer le “dancefloor” en compagnie de la Citroën ë-C3. Tel est le principal enseignement des essais presse internationaux de la déclinaison 100% électrique de la quatrième génération de la citadine aux chevrons, organisés dans la ville de Johann Strauss, le chef-lieu planétaire de la valse, à Vienne, en Autriche.
C’est un bonheur de tous les instants que de rouler dans cette citadine au look de crossover, dans ce véhicule vertueux qui ne contribue pas à la pollution sonore, et encore moins à la pollution atmosphérique, qui a du répondant en ville (le couple maxi d’un véhicule électrique est disponible au démarrage), qui est aussi agile que confortable en toutes circonstances et qui, cerise sur le “Sachertorte” (un gâteau autrichien), a une gueule d’enfer ! Avant notre escapade viennoise, nous avons fait un crochet par Paris pour une visite du centre ADN (Automotive Design Network) du groupe Stellantis. L’endroit où la bouille irrésistible de la C3 “new Age” a vu le jour. La rupture est nette avec la génération sortante.
Les C3 “thermique”, essence MEHV et 100% électrique, c’est de l’audace sur quatre roues. Le nouveau langage stylistique de la marque, annoncé en 2022 par le concept-car Oli, est un mariage heureux entre avant-gardisme et fantaisie. Les feux très structurés, formant une signature lumineuse en “C”, la fine fente horizontale qui fait office de calandre et le nouveau logo de la marque, qui trône au milieu de cet ensemble, mais aussi les passages de roues épais, les skis de protection des boucliers avant et arrière, ou encore les “Color Clip” au niveau des portières de cette citadine polyvalente de 4,01 m de long (+ 1 cm versus la troisième génération), de 1,76 m de large (+ 1 cm) et de 1,57 m de haut (+ 9 cm), ont fait fureur à Vienne. Toutes les têtes se tournaient sur notre passage. On a dû en provoquer, des Tortic-Oli…
Chic et connectée
Reposant sur la base roulante “CMP entry”, une version simplifiée de celle des cousines 208 et Corsa, la C3 et notre voiture d’essai, l’ë-C3, embarquent un peu moins d’aides à la conduite que ces dernières et disposent aussi d’une dotation un peu moins bourgeoise. Un “mal” pour un bien. Cela signifie qu’elles sont un peu plus légères que les autres citadines de la galaxie Stellantis, mais aussi que leurs tarifs sont un peu plus doux.
En fait, la quatrième génération du best-seller du Quai de Javel, vendu à 5,6 millions d’exemplaires depuis 2002, ce qui lui a permis de dépasser récemment la légendaire “Deudeuche”, la 2CV, au “hit-parade” familial, a été programmée pour aller chasser sur les terres de Dacia. Tout le talent des designers du centre ADN de Paris a été d’occulter autant que faire se peut ce nouveau positionnement produit.
Le look de notre ë-C3 est celui d’une citadine branchée, chic. Et son habitacle invite au même constat. La qualité perçue progresse par rapport à la C3 III, tandis que la très horizontale et très épurée planche de bord “C-Zen Lounge” est un plaisir des yeux. Le nouveau petit volant ovale fait penser à une sorte de “ë-Cockpit”. L’affichage tête haute (Citroën Head-Up Display), qui projette lisiblement – même quand le soleil est à son zénith et que les nuages ne lui font pas barrage – les datas du véhicule sur un bandeau noir disposé à la base du pare-brise, pallie parfaitement l’absence de combiné d’instrumentation.
Pour sa part, l’écran tactile central de 10,25 pouces offre une interface intuitive et fluide, de même qu’une connectivité de champion : Apple CarPlay et Android Auto sans fil, ou encore, prérogative de l’ë-C3, “e-Routes”, application de planification d’itinéraire pour les véhicules électriques, qui localise les stations de recharge les plus proches et qui guide l’automobiliste vers elles quand la batterie “crie famine”. L’habitabilité de cette Cit’ est un autre de ses points forts. Cela dit, son atout numéro un est le confort que procurent ses suspensions et ses sièges “Advanced Comfort”. Un régal.
On se croirait dans une DS 19 Pallas ! Sur les routes de l’arrière-pays de l’ex-fief de la maison de Habsbourg, parfaitement lové dans le siège conducteur de l’ë-C3, votre serviteur a aussi pu se rendre compte que le registre de la ouate n’était qu’un pan du répertoire de cette citadine. Elle sait aussi faire preuve de fermeté dans les lacets de l’arrière-pays de l’ex-fief de la maison de Habsbourg et jugule de belle manière les mouvements de caisse dans les phases de transfert de masse, lors d’un gros freinage, par exemple, ou dans le cas d’un virage négocié vaillamment, le couteau entre les dents…
Amusante, endurante, attachante
Il y a tout à fait moyen de s’amuser au volant de la Citroën ë-C3. Son électromoteur de 83 kW (113 ch) permet de belles relances. Il ne manque pas de punch, même si les performances communiquées par la marque laisseront probablement de marbre les “petrolheads” : 0 à 100 km/h en 11 secondes et Vmax de 135 km/h. L’essentiel n’est pas là. Le Graal d’un véhicule de ce type, c’est l’autonomie. Et celle de l’ë-C3 est assez enthousiasmante : 324 km (cycle WLTP). Sa batterie de 44 kWh se signale aussi par des temps de charge canons. Il faut 26 minutes seulement pour faire passer la jauge de 20% à 80%. Présentée d’abord dans cette version 100% électrique, la C3 disposera aussi à son lancement, prévu en septembre prochain en France et avant la fin de l’année sous nos latitudes, de variantes essences et hybrides. Pas de diesel, en revanche. Côté prix, l’ë-C3 s’affichera à partir de 23.300 euros alors que la version essence débutera à moins de 15.000 euros. Des tarifs canons !
L’aventure Citroën
Considérée comme l’une des marques préférées des français, Citroën a, le moins que l’on puisse dire, jalonné la vie d’un bon nombre d’entre eux. Elle a même façonné l’histoire de l’automobile dans l’Hexagone. Toute cette histoire est conservée dans un conservatoire nommé «l’Aventure Citroën» qui regroupe pas moins de 250 véhicules, un hélicoptère et même du mobilier appartenant à André Citroën, le fondateur de la marque. Le Conservatoire expose la plus importante collection Citroën au monde.
Cette extraordinaire flotte automobile que connaît sur le bout des doigts Denis Huille, directeur Héritage de la marque, est répertoriée par décennies mais aussi par îlots thématiques : sport, aventure, concept-car ou utilitaire. Elle abrite aussi quelque pépites, notamment les voitures présidentielles de Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou encore d’Emanuel Macron. Sans oublier les nombreux prototypes qui ont préfiguré différents modèles de série de la marque.
Vous avez dit ADN ?
C’est un endroit ultra-secret auquel a convié une poignée de journalistes du Maroc la marque Citroën, à Paris. Il s’agit de l’ADN pour Automotive Design Network. Situé en région parisienne, tout près d’une base militaire, ce centre est au cœur du design de Citroën, Peugeot et DS. Fortement sécurisé, l’endroit abrite toute la partie du style qui englobe le design des voitures et des concepts cars, l’atelier Couleurs et Matières, l’atelier Sellerie… Outre la découverte du concept car Oli, cette visite nous a ainsi permis de comprendre comment Citroën a procédé pour construire sa nouvelle C3.
DNES à Vienne, M.A.B. / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE