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Électrification : la France et L’Espagne verrouillent l’échéance 2035

Alors que l’Allemagne tente de revenir sur l’interdiction des moteurs thermiques neufs prévue pour 2035, la France et l’Espagne réaffirment leur attachement à cette échéance-clé du Pacte vert européen. Dans un courrier adressé à la Commission, les deux pays insistent : pas question de rouvrir le débat sur l’objectif de zéro émission, même si des flexibilités sont envisageables pour soutenir l’industrie européenne.

Le débat autour de la fin des voitures thermiques neuves en 2035 refait surface à Bruxelles, et les lignes de fracture s’affirment. Tandis que l’Allemagne multiplie les signaux de désengagement, la France et l’Espagne ont réitéré, ce mardi 21 octobre, leur soutien clair et ferme à l’échéance fixée dans le cadre du Pacte vert européen dont l’une des mesures phares est de maintenir l’interdiction de mise sur le marché des véhicules à moteur thermique neufs au-delà de 2035.

Dans un courrier conjoint adressé à la Commission européenne, révélé par le média Contexte, les deux pays insistent : la révision prévue en 2026 ne doit « en aucun cas remettre en cause l’objectif de zéro émission ». Pour Paris et Madrid, il s’agit d’un « repère essentiel » pour donner de la visibilité à l’industrie automobile, engagée depuis plusieurs années dans une transformation profonde de ses chaînes de production.

Le message intervient dans un climat politique et économique de plus en plus tendu autour des normes environnementales. L’Allemagne, poussée par une partie de son industrie, s’est récemment exprimée par la voix de son chancelier, Olaf Scholz, promettant de « tout faire » pour revenir sur l’interdiction (https://lesecoauto.ma/actu/motorisation-lallemagne-freine-la-course-au-tout-electrique.html). Les constructeurs européens, eux, réclament une révision du calendrier, voire une suppression pure et simple de la mesure. En toile de fond : l’explosion des coûts, les incertitudes technologiques et la concurrence asiatique.

Si la Commission européenne affirme, pour l’heure, « maintenir le cap », elle est attendue sur un exercice d’équilibriste. La réévaluation du texte prévue pour 2026 sera anticipée dès la fin de cette année, sous la pression des industriels et de certains États membres. La question de « flexibilités » revient avec insistance dans les échanges. Certains gouvernements, dont la France, se disent ouverts à des ajustements, à condition qu’ils ne dénaturent pas l’objectif de neutralité carbone et qu’ils soutiennent en priorité l’industrie européenne.

Les ministres de l’Environnement des Vingt-Sept doivent évoquer ce sujet sensible ce mardi après-midi, dans un contexte européen marqué par un virage pro-business et une remise à plat de plusieurs textes environnementaux adoptés sous la présidence von der Leyen. La bataille de 2035, au-delà d’un enjeu technique, devient aussi un symbole politique. L’Union saura-t-elle maintenir le cap climatique dans un environnement géopolitique et industriel de plus en plus instable.

Avec agences


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