Groupe VW: Nouvelle direction pour Porsche
Oliver Blume quitte la présidence de Porsche pour se consacrer entièrement à Volkswagen. Ce changement intervient dans un contexte où la marque allemande ajuste sa trajectoire face aux évolutions du marché automobile mondial. L’arrivée de Michael Leiters, fort d’une expérience dans le haut de gamme, marque une volonté de relance ciblée.

Porsche a officialisé ce 17 octobre le départ anticipé de son président du directoire, Oliver Blume, en poste depuis 2015. Ce dernier conserve ses fonctions à la tête du groupe Volkswagen, rôle qu’il occupe depuis 2022. La direction évoque une décision « d’un commun accord » prise avec le conseil de surveillance, dans le but de clarifier les lignes de commandement au sein du groupe. Cette réorganisation met fin à une configuration à double casquette, qui, bien que rare, visait à renforcer les synergies entre Volkswagen et sa filiale premium. Elle permettra désormais à chaque entité de se concentrer pleinement sur ses priorités respectives.
Un nouveau profil pour une nouvelle dynamique
Pour lui succéder, Porsche a désigné Michael Leiters, ingénieur de formation et figure reconnue de l’industrie. Ancien dirigeant de McLaren Automotive et ex-cadre de Ferrari, il a également passé treize années chez Porsche en tant que chef de projet. Son retour au sein de la marque est perçu comme une continuité maîtrisée doublée d’un regard neuf. Sa mission : ajuster la stratégie de Porsche dans un marché en évolution, sans renier l’ADN qui a fait la force de la marque. La combinaison entre son expertise technique et sa connaissance du segment haut de gamme constitue un atout pour mener les adaptations nécessaires.
Un marché en mutation, des ajustements ciblés
Comme l’ensemble du secteur, Porsche évolue dans un environnement plus exigeant. Les immatriculations ont reculé de 6% depuis le début de l’année, conséquence d’un ralentissement mondial, d’une transition vers l’électrique encore incomplète, et de tensions commerciales, notamment avec les États-Unis. Face à cette conjoncture, la marque a engagé des mesures de rationalisation : 1.900 postes supprimés en février et un plan d’économies en préparation. Elle a également revu à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle, désormais estimée autour de 2%, contre 5 à 7% précédemment. Ces ajustements ne traduisent pas une perte de compétitivité, mais une volonté de s’adapter de manière proactive à un cycle plus complexe.
Volkswagen resserre ses priorités
Ce changement de gouvernance intervient alors que Volkswagen redéfinit ses priorités stratégiques, avec un plan de transformation ambitieux incluant la fermeture de deux usines et la suppression de 35.000 postes. Oliver Blume, en se consacrant exclusivement à la maison mère, aura les mains libres pour piloter cette phase de transition industrielle et commerciale. Ce recentrage répond à une logique de clarification des responsabilités au sein du groupe, afin d’optimiser la conduite des projets dans un contexte d’investissement massif, notamment dans l’électrification et le numérique.
Une relance de Porsche attendue sur le haut de gamme électrifié
Pour Porsche, l’enjeu reste de concilier excellence technologique et rentabilité durable, en poursuivant le développement de sa gamme électrique (à l’image de la Taycan) tout en préservant sa performance sur le thermique haut de gamme. Le profil de Michael Leiters, à l’interface de l’innovation et de la performance produit, sera déterminant pour franchir cette étape. Son expérience chez McLaren, marque de niche mais technologique, pourra apporter des clés de différenciation à la stratégie Porsche dans les années à venir.
Avec agences