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Jérôme Berthod : «2021 restera notre année de référence pour l’avenir»

Jérôme Berthod
Directeur de Audi Maroc à la CAC

Quels commentaires faites-vous sur l’exercice commercial de 2021 et le leadership historique d’Audi sur le marché marocain des voitures premium ?
L’année 2021 a été une très belle année pour Audi Maroc qui a réalisé un record historique avec quelque 3.500 véhicules livrés et ainsi décroché la première place du marché marocain de l’automobile premium. Une première, puisque cela faisait 10 ans qu’Audi occupait la troisième place sur ce marché. Au-delà des efforts fournis par toutes nos équipes, ce qui nous a permis d’atteindre cette première place, c’est l’engagement de notre constructeur qui nous a aidé à déployer, durant la même année, la quasi-totalité de la gamme Audi à l’exception de la A1. Autre facteur ayant contribué à ces bons résultats, une implication quotidienne de nos équipes pour suivre et mettre en place tous nos process de qualité en matière de service-clients avec comme objectif d’offrir la meilleure expérience client du marché. Il faut aussi savoir que 2021 a été une année de transition digitale dans le sens où nous avons réussi à drainer un véritable flux de prospects à travers notre site web audi.ma et des appels téléphoniques directs. 50% des prospects traités par l’équipe commerciale du Terminal Audi Casablanca sont provenus de ces canaux. Le flux show-room ne représente donc plus que 50% des prospects rencontrés.

Comment expliquez-vous que le Q5 reste le modèle le plus vendu de la gamme, alors qu’il évolue dans un segment très concurrentiel ?
Le Q5 opère effectivement dans le segment le plus concurrentiel, mais qui ne l’est finalement pas en termes de prix. Ce segment est concurrentiel par le nombre de marques qui y sont présentées et qui se positionnent quasiment toutes sur le premier seuil de la taxe de luxe à savoir 480.000 DH avec plus ou moins le même niveau d’équipement. Du coup, et en tout cas pour nous, la bataille n’est pas sur le prix, mais plutôt sur la qualité de service, d’écoute et de rappel et puis sur l’image de marque. À côté de tout cela, nous avons profité de l’effet nouveauté, puisque nous avions lancé la nouvelle génération du Q5 en février 2021, soit il y a un an. Or, contrairement aux précédentes générations que nous proposions uniquement en 2.0 litres TDI de 190 chevaux, nous proposons l’actuel modèle en deux versions, à savoir un moteur de 204 ch avec transmissions quattro, mais également une motorisation de 136 chevaux avec transmission 4×2. Cela dit, vous allez voir que l’hégémonie du Q5 n’aura pas lieu en 2022 avec la montée en puissance du Q3 qui pourrait, à lui seul, réaliser jusqu’à 1.000 unités livrées cette année et devenir le nouveau best-seller de la marque au Maroc.

Un peu plus d’un mois après l’introduction de la gamme e-tron, quels sont les retours commerciaux ?
Ils sont extrêmement bons. Au départ, nous pensions avoir des clients frileux et hésitants quant au passage à la technologie électrique, car inquiets par rapport à beaucoup de paramètres comme l’autonomie ou les moyens de recharger. Puis nous nous sommes rendus compte qu’avec tout l’effort pédagogique de communication, et notamment digitale et vidéo, que nous avons fourni pour expliquer aux gens les différents aspects, ces derniers ont finalement été rassurés. Et ils sont encore plus séduits lorsqu’ils en font l’expérience de conduite et apprécient aussi bien le silence de roulement que la force des accélérations. Puis l’argument massue, c’est celui du prix qui est défiscalisé. Aujourd’hui, un SUV e-tron a la taille d’un Q8, mais il est moins cher, puisqu’il est exempté de la taxe de luxe. Nous avons même été surpris par le fait que des clients adeptes du diesel aient fait facilement le switch vers l’électrique. Résultat, notre premier bilan commercial provisoire se chiffre à une demi-douzaine d’unités déjà vendues, ce qui constitue un très bon départ. Donc je suis très confiant sur l’électrique. Cela, d’autant plus que nous n’avons plus le choix, vu qu’en 2030, Audi ne produira plus de véhicules thermiques et cette transition se prépare dès aujourd’hui.

Justement, qu’allez-vous faire pour mieux amorcer ce virage 100% électrique tel qu’annoncé par le constructeur à l’horizon 2030 ?
La première étape sera déjà que tout notre réseau de concessionnaires soit équipé de bornes et d’infrastructures de réparation, selon les normes du constructeur et c’est ce que nous allons concrétiser cette année. La deuxième étape sera que le réseau externe soit équipé en infrastructures de charge, qu’il s’agisse des hôtels, des restaurants et, surtout, des stations-service. À ce niveau, nous sommes en lien avec des opérateurs majeurs comme Schneider, ABB, Afriquia, Total et quelques autres pour s’équiper en la matière. Et tous ces acteurs ont des plans d’investissement conséquents pour prendre le lead dans l’infrastructure de recharge. Ce virage sera inévitable pour leur survie comme pour la nôtre.

Quelles sont à la fois vos nouveautés et vos prévisions commerciales pour 2022 ?
Pour 2022, notre grande nouveauté sera la nouvelle A8 qui arrivera en avril prochain et qui reste pour nous un modèle important. C’est le porte-étendard d’Audi avec toujours autant de confort et de luxe à l’intérieur. C’est un modèle d’image et non de volumes. Toutes les dernières technologies débutent sur la A8 avant d’être répercutées sur le reste de la gamme. S’agissant des prévisions de ventes de la marque en 2022, il est difficile de faire des pronostics, car la production est encore très floue. En fait, notre objectif sera de faire mieux qu’en 2021 et aussi de rester numéro 1 du marché premium avec une part de marché d’environ 27%. Or, il est plus difficile de rester numéro 1 que de devenir numéro 1, mais nous sommes prêts à relever ce challenge et toutes les équipes Audi sont sur le pont.

Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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