Nouvelles immatriculations : le record absolu des ventes se précise

Le marché automobile marocain poursuit sa trajectoire ascendante vers le record absolu des ventes cette année. En septembre 2025, les chiffres confirment la vigueur d’une reprise qui s’installe dans la durée.
Selon les statistiques de l’AIVAM portant sur le mois de septembre, les immatriculations de véhicules particuliers (VP) ont atteint 17.980 unités, contre 12.684 un an plus tôt, tandis que les véhicules utilitaires légers (VUL) ont progressé à 2.284 unités, contre 1.714 en septembre 2024. Une performance qui porte le total mensuel à 20.264 véhicules neufs, ancrant le marché sur une pente durablement positive.
Les loueurs, moteur de la reprise
Pour Abdelouahab Ennaciri, président de l’AIVAM, cette dynamique s’explique avant tout par le rôle moteur des professionnels du secteur locatif. «La progression du mois de septembre est dans la continuité des mois précédents», explique-t-il.
«Globalement, nous restons à plus de 30% de progression sur l’année. Et là encore, ce sont les mêmes vecteurs qui tirent le marché : les loueurs principalement.» Les opérateurs du leasing et de la location courte durée ont, de fait, été particulièrement actifs cette année.
Le marché a bénéficié d’un équipement exceptionnel dans ce segment. «Il y a eu un équipement vraiment remarquable de la part des loueurs, avec des offres de financement et de vente très attractives», poursuit Ennaciri, qui ajoute : «Cela a encouragé beaucoup d’entre eux à renouveler ou à agrandir leurs flottes.» Cette demande institutionnelle, alimentée par le tourisme, les projets d’infrastructures et les services publics, a largement soutenu la reprise du secteur.
Des prix en baisse et un retour des particuliers
Le mouvement ne se limite pas aux professionnels. Les particuliers reviennent eux aussi vers le marché du neuf. Les raisons ? Une offre plus large, des prix en baisse et des financements plus accessibles.
«Les particuliers commencent à s’équiper davantage», observe le président de l’AIVAM.
«Il y a des offres de financement intéressantes, une offre de véhicules plus vaste, et les prix ont globalement baissé par rapport à l’année dernière». Cette amélioration du pouvoir d’achat automobile se traduit par une reprise visible sur le segment urbain et compact, où la concurrence entre constructeurs s’intensifie.
Dacia et Renault dominent, Fiat en tête sur les VUL
Sur le plan des performances, le duo Dacia–Renault continue de régner sur le marché des véhicules particuliers. Dacia signe 4.170 ventes en septembre (23,19% de part de marché). Renault suit avec 3.528 unités (19,62%). Ensemble, elles représentent plus de 42% des immatriculations VP du mois.
Derrière, Hyundai, Peugeot et Volkswagen conservent leurs positions, tandis que Toyota et Skoda enregistrent des progressions spectaculaires. Les marques chinoises (BYD, Changan, MG, Geely, Chery) cumulent 1.052 véhicules, soit près de 6% de part de marché VP, confirmant leur ancrage croissant.
Côté VUL, le classement est dominé par Fiat (463 unités), suivie de Renault (308), DFSK (257), Ford (204) et Dongfeng (185). Le segment utilitaire demeure soutenu par les besoins des entreprises et la modernisation des flottes de service.
Des volumes cumulés au plus haut
Sur les neuf premiers mois de 2025, les chiffres consolidés confirment la tendance. Les ventes cumulées VP atteignent 143.527 unités, contre 104.982 à la même période de 2024. Les VUL totalisent 18.545 immatriculations, contre 13.570 un an plus tôt. Le groupe Renault Maroc (Dacia + Renault) domine ainsi largement le marché avec plus d’un tiers des ventes totales. Dans le segment premium, BMW (426 unités) garde une courte avance sur Audi (330) et Mercedes-Benz (313).
Vers un record annuel, avant un retour à la modération
À ce rythme, 2025 s’annonce comme une année record pour l’automobile au Maroc. Mais le président de l’AIVAM se veut mesuré : «Le marché se porte bien, il continue toujours d’avancer, et je pense qu’on verra cela jusqu’à la fin de l’année», estime-t-il. «L’année prochaine, la croissance se poursuivra, mais pas au même rythme : on restera probablement autour de 10%. Maintenir un rythme de progression de 30% plusieurs années de suite est difficile». Le marché entre ainsi dans une phase de croissance maîtrisée, portée par des fondamentaux solides : une demande institutionnelle soutenue, une offre locale compétitive et un appétit croissant pour les modèles hybrides et électrifiés.
Une transformation structurelle
Au-delà des volumes, les chiffres témoignent d’une mutation profonde du marché marocain. Les hybrides gagnent du terrain, les marques chinoises s’imposent comme acteurs crédibles et la baisse des prix redonne confiance aux acheteurs.
Le Maroc s’affirme ainsi comme un hub automobile régional, alliant production locale, attractivité commerciale et montée en gamme progressive. La consolidation du secteur paraît inévitable : l’année 2025 marquera sans doute le début d’un cycle durable de maturité et de modernisation
Hybride et électrique : la transition s’accélère
Le marché marocain poursuit sa mutation énergétique. Les motorisations hybrides représentent désormais près de 10 % des ventes de VP, soit le double d’il y a un an. Cette croissance est stimulée par la politique environnementale, mais aussi par une offre plus large et plus abordable.
Le salon de la mobilité électrique a, c’est le moins qu’on puisse dire, consolidé cette tendance. Tenu du 18 au 28 septembre dernier, l’Auto Expo, qui a attiré quelque 30.000 visiteurs, a contribué à démocratiser les motorisations hybride et électrique. Et preuve que les clients commencent à s’habituer à ces nouvelles technologies, les marques qui y étaient représentées ont pu réaliser plusieurs dizaines de ventes.
Les Inspirations ÉCO / Moulay Ahmed Belghiti