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Berline familiale : Audi A5, tirée “A4” épingles

Trente ans après les débuts de l’Audi A4, la marque d’Ingolstadt frappe fort avec la sixième génération de la voiture la plus vendue de son histoire. On peut carrément parler de nouvelle ère, la berline familiale aux anneaux (et sa variante break) ayant été rebaptisée(s) A5 (et A5 Avant), en plus d’avoir subi de profondes mutations esthétiques et une véritable révolution technique nommée «Premium Platform Combustion», une base roulante qui vous fera dire “baz”. 

Avec 10 millions d’exemplaires produits depuis 1994, l’Audi A4 est le best-seller historique de la marque allemande. Et la barre des 12 millions d’unités est franchie si l’on prend en compte les ventes des quatre générations d’Audi 80 – produites entre 1972 et 1995. Le passage de témoin entre ces deux berlines familiales a marqué un tournant majeur pour Audi. Toute la gamme avait été renouvelée et rebaptisée cette année-là.

En plus de l’A4, l’A6 succédait à la 100 et l’A8 à l’Audi V8 (l’A3 et les SUV ne faisaient pas encore partie de la gamme, n’étaient tout au plus que des “gamètes” dans le ciboulot de leurs concepteurs). En 1994 toujours, Audi dévoilait le modèle le plus iconique de son histoire, peut-être, le break RS2, version sportive de l’Audi 80 Avant IV, développée en collaboration avec Porsche. Une année charnière, on vous dit ! Dans trente ans, on dira sans doute la même chose de 2024.

En effet, Audi, qui a levé le voile sur des nouveautés marquantes comme le Q6 e-tron, ou encore cette digne héritière de la RS2 qu’est la RS6 GT, lance à nouveau les grandes manœuvres ! Jusqu’à présent spin-off coupé et berline coupé de l’A4, l’A5 la remplace et donne ainsi le coup d’envoi de la refonte de la nomenclature de la gamme. Désormais, les modèles thermiques se distingueront des membres du clan e-tron, des modèles 100 % électriques d’Audi, en portant les appellations impaires. Ainsi, si future A4 il y a, il s’agira d’un BEV (battery eletric vehicle).

Un look sportif, un habitacle 5 étoiles
La nouvelle A5 est une berline 5 portes (avec hayon) qui affiche 4,83 mètres de long, ce qui représente 9 centimètres de plus que la cinquième génération de l’A4 et + 7 cm par rapport à l’A5 deuxième du nom. Elle dépasse également d’une tête ses deux rivales les plus directes (est-il besoin de les citer ?). Son empattement de 2,90 mètres est la promesse d’une habitabilité généreuse, mais il faut être insensible à l’art, au “beau”, pour songer à ces considérations bassement pratiques alors que s’offre à toi le spectacle de cette berline sculpturale, au look résolument sportif, que tu peux dévorer du regard son capot plongeant, son incontournable calandre Singleframe, réinterprétée avec talent, ses signatures lumineuses soignées et sophistiquées, serties de LED adaptatives, personnalisables.

Ses épaulements renflés et sa poupe “fastback”, mais aussi le soin apporté aux détails, avec, selon les versions, des finitions chromées brillantes ou anthracite, flattent également les mirettes. A bord, c’est le “grand remplacement”. Vous voyez l’habitacle des générations sortantes de l’A4 ? Et bien, ça n’a plus rien à voir, si ce n’est que l’élégance et le raffinement, les matériaux nobles (cuir Nappa, aluminium brossé) et la qualité perçue proverbiale, sont toujours au rendez-vous à en juger par les premiers clichés et les premières vidéos officiels.

L’A5 a fait peau neuve en matière de présentation intérieure, a hérité d’une planche de bord entièrement redessinée, très horizontale, dominée par le “Digital Stage”, présenté comme une “scène numérique” par ses concepteurs et étrenné par l’Audi Q6 e-tron. Il s’agit d’un ensemble de trois écrans, composé d’une instrumentation numérique de 11,9 pouces, de l’écran central incurvé “MMI Touch Display” de 14,5 pouces, tous deux OLED, et, en option, d’un écran passager de 10,5 pouces.

On pourrait passer des heures à vous expliquer à quel point cette A5 est une “smart car”, un objet connecté sur quatre roues, en faire des tonnes sur l’arsenal technologique, sur le niveau d’équipement, citer, par exemple, la navigation connectée, les stations de recharge par induction, le hayon motorisé, ou la panoplie d’ADAS, le système de conduite semi-autonome de niveau 2… On pourrait aussi faire l’article des entrées de l’épais catalogue d’options, notamment les phares à LED matriciels, l’affichage tête haute configurable, l’intégration de ChatGPT pour la commande vocale… Mais il y a mieux à faire ! Tout synthétiser en trois mots (voire en initiales) : «Premiun Plateform Combustion» (PPC).

Nouveaux dessous affriolants
La nouvelle A5 repose sur une nouvelle plateforme, le pendant “thermique” de la PPE (“Electric” à la place de “Combustion”), base roulante inaugurée par le Porsche Macan II et, à Ingolstadt, par le Q6 e-tron. En gros, même si son agenda e-tron est overbooké, Audi ne souhaite pas que ses modèles traditionnels, dotés de groupes motopropulseurs “conventionnels”, sentent la naphtaline, souffrent de la comparaison, et a donc développé cette nouvelle base roulante PPC, qui remplacera progressivement la plateforme MLB, entrée en service en 2012. Si l’adoption de ces nouveaux dessous est synonyme d’un grand bond en avant en matière de technologie embarquée, elle a également une incidence non négligeable au niveau de la salle des machines. Sous le capot, l’A5 (ex-A4) accueille des blocs essence et diesel.

Au programme, un 2.0 TFSI disponible en deux versions (150 ch et 204 ch), de même qu’un 2.0 TDI (on peut pousser des youyous!) proposant la même puissance que le plus puissant des moteurs essence (204 ch) et soutenu par l’inédite technologie MHEV+, une micro-hybridation 48 volts qui intègre une batterie de 1,7 kWh et un petit moteur électrique de 24 ch. Audi annonce une consommation moyenne et des émissions de CO2 en recul de 10 %. Une troisième version de l’A5 a été dévoilée. Il s’agit de la sportive S5, qui a droit à la même hybridation légère.

Animée par un V6 essence 3.0 l TFSI de 367 ch, elle fait appel à une transmission à quatre roues motrices et à un différentiel arrière quattro Sport. Enfin, deux variantes hybrides rechargeables de 299 ch et 367 ch (comme la S5) débarqueront dans un second temps. Les carnets de commandes de l’A5 berline et du break Avant sont ouverts, pour des livraisons prévues en novembre en Europe, où la berline s’affiche à partir de 45.000 euros. Le break, variante de carrosserie que l’on n’apprécie pas à sa juste valeur dans ce bled, exige un minimum de 46.650 euros.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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