Range Rover : le come-back du “gentleman farmer”
Dévoilé en octobre dernier, le Range Rover de cinquième génération foule enfin les terres du Royaume. Prestance extérieure, opulence interne et sophistications en tous genres tentent de faire oublier les qualités exceptionnelles de ce tout-terrain hors pair.
Vaisseau amiral de la firme Land Rover, le Range Rover tient la dragée haute depuis plus de 50 ans dans un segment qu’il a initié, celui des tout-terrains de luxe. Il est vrai qu’au départ, ce pionnier n’avait pas autant de classe qu’aujourd’hui, mais il en avait au moins plus que le premier modèle de la marque, le Defender, qui lui, avait une vocation purement utilitaire.
La suite, on la connait, le Range Rover s’est embourgeoisé au fil des générations jusqu’à créer un segment à part entière après avoir fait des émules auprès de la concurrence. Aujourd’hui et malgré des rivaux plus sportifs, tirés à quatre épingles et battant, eux aussi, pavillon britannique (Bentley Bentayga, Rolls-Royce Cullinan, Aston Martin DBX), le Range reste le «king», la référence et surtout, le plus capable de tous les tout-terrains haut de gamme.
«Capable» dans le sens le plus rustre et le plus viril du terme, puisqu’il dispose de qualités de franchissement hors du commun. Unique en son genre, le Range l’est aussi et surtout par l’image qu’il dégage, grâce à son look qui a su évoluer d’une décennie à l’autre. Une évolution qui, régulièrement, respecte les codes esthétiques et l’ADN de la marque à l’Ovale verte. Si bien que cette cinquième et nouvelle génération pourrait laisser croire à un profond restylage de l’ancien modèle. Il n’en est rien !
Il force toujours le respect !
Dans le sillage de la tendance apparue il y a plus décennie avec l’Evoque, le look extérieur du nouveau Range Rover ne bouscule pas les codes stylistiques de la marque, évoluant par petites touches ici et là. Ainsi, on note une nouvelle face avant sensiblement remaniée avec comme principaux changements une nouvelle entrée d’air horizontale, une calandre aux motifs inédits et des projecteurs affinés. Ultrasophistiqués, ces derniers assurent d’office un éclairage Pixel LED et peuvent aussi disposer de la technologie Digital LED qui projette des images sur la route.
De profil, le Range conserve ses arêtes verticales au niveau des portes avant et paraît plus élancé par son toit flottant grâce à un vitrage latéral entièrement noir. C’est surtout à l’arrière qu’apparaît le plus gros changement, à travers des feux fins et verticaux, ainsi qu’un large bandeau en noir laqué qui recèle des clignotants à défilement séquentiel. L’ensemble repose d’office sur de grandes roues (de 21 à 23 pouces) et force le respect tant par son design que par son allure imposante, mais cependant pas mastoc, y compris d’ailleurs sur le plan aérodynamique.
Large prise d’air frontale, inclinaison douce du pavillon, poignées de porte affleurantes et lunette inclinée sont autant de détails de carrosserie qui participent au rendement aérodynamique du véhicule et lui autorisent un Cx de 0,30. Pour un mastodonte de ce format, il s’agit là d’un très bon coefficient de pénétration dans l’air. Et en parlant de gabarit, ce nouveau Range atteint 5,05 mètres, voire 5,25 m dans sa version à empattement long LWB (pour Long Wheel Base). Celle-ci a l’avantage de pouvoir offrir une troisième rangée de sièges et donc 7 places. Une première dans l’histoire du Range.
À bord, espace et grand luxe
Le coffre, lui, affiche une capacité de chargement géante et impressionnante avec un volume de 818 litres (en châssis court), extensible si l’on rabat la deuxième rangée de sièges. Sur la version à empattement long, il est possible d’opter pour une banquette à trois places, deux fauteuils individuels ou une troisième rangée de sièges. Inutile de rappeler que, dans tous les cas, les jambes ne manqueront pas d’espace. Question présentation, le mobilier a entièrement été rénové comme le montre la planche de bord qui opte pour un dessin épuré avec un seul écran (contre 2 sur l’ancien modèle) au niveau de la console centrale.
Cette dalle affiche une diagonale de 13,1 pouces, soit la taille d’un ordinateur portable, ce qui offre une belle lisibilité tant aux images du système de navigation qu’à celles des caméras de stationnement à 360° et, plus encore, lorsque celles-ci filment le soubassement du véhicule en milieu off-road. Encore plus grand, l’écran 100% numérique de l’instrumentation s’étend sur 13,7’’ et reste configurable via les commandes du volant. Question équipement, c’est Byzance ! Dans un habitacle baigné de cuir, d’inserts métalliques et autres matériaux nobles dont l’assemblage et la finition témoignent de la plus grande minutie, il est possible d’avoir le nec plus ultra en matière de sophistications de confort.
Fauteuils arrière climatisés et massant avec réglages sur 20 directions, écrans multimédia individuels, appuie-têtes à système anti-bruit actif ou ANC (Active Noise Cancellation), accoudoir central arrière rabattable électriquement et intégrant un réfrigérateur ou encore, tablette type aviation (à déploiement motorisé)… le confort est digne d’une classe «Affaire», surtout sur les versions à empattement long et associées aux finitions hautes (First Edition, SV).
À cela, s’ajoute une kyrielle d’équipements de confort et de sécurité, dont un climatiseur avec purificateur d’air, une installation audio griffée Meridian Signature Surround à 20 HP et 1.600 Watts, un rétroviseur arrière à écran et caméra (externe), un régulateur de vitesse adaptatif ACC avec assistance de maintien de voie ou encore, des roues arrière directrices.
Essence, diesel et hybride
Au Maroc, la gamme Range Rover sera déclinée en diverses motorisations disponibles, toutes reliées à une transmission intégrale (AWD) et à la dernière évolution du système de gestion de motricité Terrain Response. Cependant, l’offre de l’importateur marocain (Smeia) sera principalement axée sur la version TD6 350, dont le 3.0 litres V6 diesel développe 350 Ch/700 Nm et reçoit une hybridation légère. Autres moteurs homologués et disponibles à la commande, le V8 essence 4.4 l de 530 Ch/750 Nm qui ne dispose pas d’hybridation et affiche une consommation de 11,4 l/100 km en cycle mixte.
Il en sera assurément moins pour la version hybride rechargeable P440e (PHEV), disponible dans quelques mois et dont l’association d’un V6 essence à un moteur électrique totalise une puissance de 440 Ch, tout en promettant une autonomie de 100 km en mode strictement électrique.
Question finitions, Smeia a judicieusement axé ses arrivages sur trois niveaux : HSE, Autobiography et First Edition, ce qui ne pourra que jouer en faveur du Range Rover dont les tarifs se situent au-delà du million de dirhams, voire plus du double pour les versions hautes. À noter enfin que ce nouveau Range bénéficie d’office d’une garantie de 5 ans (ou 150.000 km) et d’un pack d’entretien de 5 ans… à condition de l’acheter auprès de Smeia.
Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE