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Mercedes EQE. Une étoile brille dans le ciel de l’électromobilité
Pendant 100% électrique de la Mercedes Classe E et sœurette de l’EQS, l’EQE a effectué une entrée remarquée sur le marché marocain, à l’occasion de l’inauguration du nouveau flagship de la marque à Casablanca. Même ceux qui n’accordent que peu de crédit aux véhicules électriques ne peuvent que s’incliner devant cette berline Coupé au look bio, à l’intérieur cossu et high-tech au possible, aux entrailles sophistiquées et à l’autonomie plus que convenable.
Les marques automobiles ont mis le bleu de chauffe ces dernières années pour mener à bien l’électrification de leur gamme et rester dans les clous des très restrictives législations européenne, chinoise et… californienne – les trois régions du globe les plus à cheval sur l’empreinte carbone de l’industrie automobile. Comme dans à peu près tous les domaines touchant de près ou de loin à l’automobile, Mercedes fait office de chef de file en la matière. Elle a élargi de manière exponentielle son offre 100% électrique depuis la commercialisation, en 2019, du premier membre du clan EQ (pour Electric Quotient), le SUV compact EQC. Sept autres véhicules zéro émission à l’échappement l’ont rejoint, depuis : EQA, EQB, EQS, EQS SUV, EQV, EQE et EQE SUV. Un premier membre de cette prestigieuse tribu a effectué, le 20 juin dernier, à l’occasion de l’inauguration du nouveau showroom de Mercedes à Casablanca, ses débuts sur le marché marocain, y ouvrant la voie aux frangines précitées. Il s’agit de la grande berline 100% électrique EQE, dévoilée au salon de Munich en 2021, «alter e-go» du best-seller de la marque à l’Etoile, la Classe E (vendue à plus de 16 millions d’exemplaires depuis le lancement de la fameuse W120 «Ponton» 180 en 1953). Pour Auto Nejma, importateur exclusif de la marque allemande, c’est le début d’une nouvelle ère qui porte le sceau de la transition énergétique. Le marché marocain peine à ménager de la place aux véhicules électriques, peut-être, mais ces atermoiements ne sauraient freiner la marche du monde et la stratégie d’électrification des constructeurs. Mercedes prévoit de ne plus lancer de nouveaux moteurs thermiques après 2025 et de ne produire exclusivement que des véhicules 100% électriques à l’horizon 2030. Ces deux échéances auront fatalement, que nous y soyons philosophiquement disposés ou non, un impact sur la gamme marocaine de la marque de Stuttgart.
«Baby-EQS» voit grand !
L’EQE prépare le terrain. Eu égard à son allure moderne, «next-gen», «bio», le fameux design «One-Bow» (en arc), à son intérieur fastueux et ultra-connecté, mais aussi à ses électromoteurs conquérants, c’est un formidable véhicule d’image. La petite sœur du double électrique de la Classe S, l’EQS, ressemble de manière frappante à cette dernière. Partageant avec elle sa plateforme technique MEA (Modular Electrical Architecture), elle affiche 4,95 m de long, lui rendant 27 cm. Elle est aussi un peu moins large et moins haute. Sans cette différence de gabarit, bien malin qui saurait distinguer les deux du premier coup d’œil ! On retrouve les mêmes lignes tendues, les mêmes surfaces lisses, la même calandre «Black Panel (sur les variantes AMG que nous aborderons en temps voulu), les mêmes poignées affleurantes, et, grosso-modo, le même profil, proche de celui de la CLS. Le mimétisme se poursuit à l’arrière, avec la présence d’un bandeau lumineux arrière et de feux identiques… Pourtant, l’EQE est une quatre portes, dispose d’un couvercle de malle, tandis que l’EQS a droit à un battant supplémentaire, à un hayon «kolossal» ! Du fait de son positionnement, notamment de ses mensurations et de ses spécifications techniques, l’EQE a été précédée par sa réputation de «fossoyeuse» de Tesla Model S. C’est lui faire un faux procès ! Elle est beaucoup plus chic que la «limo» américaine. Son habitacle est un tacle à la gorge d’Elon Musk. Battue à plate couture en termes de qualité perçue, de noblesse des matériaux, de précision de l’assemblage, la Model S ne fait pas non plus le poids, avec sa tablette centrale rudimentaire, devant l’EQE et son duo d’écrans constitué d’un combiné d’instrumentation numérique de 12,3 pouces et d’un écran central tactile de 12,8 pouces.
Objet roulant connecté
Le comparo’ tourne carrément au carnage quand l’EQE embarque l’option «MBUX Hyperscreen». On a alors affaire à un tiercé gagnant, à un ensemble composé de deux écrans de 12,3 pouces (pour ne pas faire de jaloux entre les occupants des places avant), qui cernent un insolent écran central de 17,7 pouces ! Une photo de la présentation intérieure de cette version optionnée de l’EQE mériterait de figurer dans le Petit Robert illustré devant les définitions des entrées «cossu», «chef-d’œuvre», «high-tech»…Qui dit MBUX, dit connectivité de «malade» ! L’assistant vocal «Hey Mercedes» sera votre «frérot» en toutes circonstances, toujours dispo pour renseigner et rendre service. Les plus «geeks» d’entre vous tomberont sous le charme de sophistications comme les mises à jour «Over the Air», à distance, la navigation en réalité augmentée, utile lors des intersections, mais aussi par la qualité des graphismes qu’offrent les écrans ultra HD. Les pères de famille seront également servis dans ce véhicule présentant un empattement de 3,12 mètres et, partant, une habitabilité impressionnante. Petits bémols, cependant : une ligne de toit un chouia trop pentue et un coffre de 430 litres à peine. À comparer aux 540 l de la nouvelle Mercedes Classe E, présentée en première mondiale en avril dernier, et aux 455 l de la Classe C, plus courte de 20 cm, pourtant. L’EQE paie son architecture technique. Il a fallu ménager de la place à la batterie de 90,5 kWh, qui a le mérite d’offrir, en fonction des versions, une autonomie comprise entre 444 km et 654 km (cycle WLTP). Les voyages au long cours sont donc envisageables, à condition de voyager léger. Disposant d’une puissance de charge maximale de 200 kW, la batterie de l’EQE se recharge de 10 à 80% en 32 minutes sur un superchargeur de 170 kW. Sur une plus modeste prise AC de 11 kW, une recharge complète nécessite 8 heures et 15 minutes.
Plusieurs versions au menu
L’EQE embarque le nec plus ultra des aides à la conduite, permet une conduite semi-autonome (niveau 2, soit un cran plus bas que l’EQS vendue en Allemagne), et donne le choix entre plusieurs versions, les EQE 300 et 350+, deux propulsions qui embarquent un électromoteur développant 245 ch dans le premier cas et 292 ch dans le second, et les variantes hautes performances 43 AMG 4Matic et 53 AMG 4 Matic+. Ces sprinteuses disposent de deux moteurs électriques, un par essieu, d’où le 4Matic, et développent respectivement 476 ch et 626 ch, voire 687 ch grâce au pack AMG Dynamic Plus optionnel. Le couple maxi de la 53 AMG ainsi armée est «camionesque», franchissant légèrement la barre des 1.000 Nm. Sans surprise, ce «dragster» affiche des performances démentielles, «ludicrous» comme on dit chez la concurrence U.S. : 0 à 100 km/h abattu en 3,3 petites secondes. La vitesse de pointe est moins sommitale. Elle est bridée électroniquement à 240 km/h. Si elle ne l’était pas, son autonomie se réduirait comme peau de chagrin. Les tarifs de la Mercedes EQE n’ont pas été dévoilés pour l’instant, mais nous sommes en mesure de vous livrer un scoop. Ils devraient être élitistes (bien qu’exonérés de la taxe de luxe). Plus sérieusement, les véhicules de ce type, également exemptés de vignette au Maroc, soit dit en passant, visent essentiellement une clientèle pour laquelle le prix de vente n’est pas un facteur déterminant. Il n’en demeure pas moins qu’un bonus écolo conséquent ou d’autres incitations étatiques serviraient leur cause auprès d’un public
plus large.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO