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Hyperberline 100% électrique : Porsche Taycan Updated x “50 Years of Turbo”, des racines et des ailes

Engagée toutes brides dehors sur l’Autobahn de l’électrification, Porsche prend tout de même le temps de jeter un œil dans les rétros. Preuve en est le double événement organisé récemment par les gardiens du temple casaoui de la firme de Zuffenhausen, qui ont célébré concomitamment, en présence de “beaux spécimens”, le lancement de la “Taycan Updated”, version restylée de l’hyperberline 100% électrique de la marque, et soufflé les 50 bougies de la saga Porsche Turbo. Le double de plaisir et tout un symbole !

Qui a dit que la Tay’ importait peu ? Fadaises ! La Tay’, premier véhicule 100% électrique de Porsche, c’est le futur de la marque, le modèle qui a balisé en 2019 la route que le constructeur allemand arpente depuis lors (le Macan électrique a suivi et le duo de 718 sera bientôt allergique, à son tour, à l’énergie fossile). Une route qu’il empruntera pour les 50 années à venir, peut-être.

Dans six ans, à l’horizon 2030, autrement dit, Porsche prévoit que ses modèles 100% électriques représenteront 80% de ses ventes. Ce n’est évidemment pas pour revenir les années suivantes à un mix des ventes plus favorable aux modèles animés par un moteur thermique. En fait, dans les plans de la marque, seule la “sérénissime” 911 perpétuera la tradition du flat-six, du Boxer, mais aussi celle du turbo stricto sensu, de la pièce mécanique, des deux turbines qui soufflent dans les bronches dudit six cylindres à plat. Un demi-siècle plus tôt, en 1974, soit dix ans après les débuts de la 911, la Série G, deuxième génération de l’iconique berlinette de Zuffenhausen, se dote d’une version Turbo, la fameuse Type 930, surnommée “Widow Maker” pour son caractère indomptable et son “turbo lag” piégeur, identifiable à son gros aileron fixe, puis à ses hanches généreuses à partir de 1977, lorsque la marque a procédé à un “swap”, troquant le flat-six 3.0 l de 256 chevaux contre un 3.3 l développant 40 ch en rab grâce à l’apport d’un Intercooler, un échangeur air/air.

Dans un premier temps, Porsche envisageait de produire 500 exemplaires à peine de sa première 911 Turbo. Objectif : homologuer son bloc suralimenté pour la compétition. Le succès instantané de la bête malgré un contexte peu favorable – la première crise pétrolière – lui a fait réviser ses plans. Aujourd’hui, on pourrait penser que la saga Turbo est menacée par l’électrification galopante. Ce serait mal connaître Porsche et sa science du “storytelling”, de la “gestion du patrimoine”.

Devoir de mémoire
La Taycan a beau être 100% électrique, elle ne s’en plie pas moins au devoir de mémoire. À sa sortie, ses déclinaisons Turbo et Turbo S ont subjugué leur monde sans que personne ne crie à l’usurpation d’identité ou ne s’émeuve du fait qu’elles n’abritent pas de turbocompresseur. Même les Porschistes les plus radicalisés n’ont pas moufté. Et ce n’est pas avec la nouvelle itération, la “Taycan Updated”, ainsi qu’aime à l’appeler le “grand manitou” de Porsche au Maroc, Sébastien Poncet, version restylée de la fusée supersonique “écolo” de Porsche, qu’ils risquent de l’ouvrir.

La variante Turbo GT (avec Pack Weissach) de la nouvelle venue est tout simplement le véhicule de série le plus puissant jamais produit par Porsche. Ses électromoteurs sont super énervés : 1.108 ch quand le mode Overboost est enclenché ! Cette puissance herculéenne lui a permis d’établir en février dernier un nouveau record au tour, pour une berline électrique, sur la mythique boucle Nord du Nürburgring. Elle y a claqué un chrono de 7 minutes, 7 secondes et 55 centièmes, reléguant la Taycan Turbo S Ph.1 Pack Performance à plus de 26 secondes et pulvérisant le record au tour établi quelques mois plus tôt par sa rivale la plus directe, la Tesla Model S Plaid Track Pack. Il a fallu à la limousine souabe 18 secondes de moins que la duelliste texane pour s’extraire de l’Enfer vert ! Le pouvoir du Turbo, quand bien même il ne s’agit que d’un monogramme.

Trait d’union
Porsche Maroc n’a pas du tout pour projet de stocker des Turbo GT à tire-larigot. Mais le management de la marque ne s’interdit pas d’honorer des commandes, le cas échéant. En revanche, on a pu admirer de près, au sein du centre Porsche de Casablanca, à l’occasion de la conf’ de lancement de la Taycan Updated, organisée en concomitance avec les célébrations des 50 années de Porsche Turbo, les déjà fort redoutables Taycan Turbo et Turbo S restylées, mais aussi d’autres représentants du clan Turbo, le Cayenne, la Panamera et celle par qui tout a commencé, la 911 (l’actuelle, la Type 992, comme une de ses glorieuses aînées, la Type 997).

De l’électrique et du thermique. Le trait d’union entre ces deux pans de l’univers Porsche Turbo ? Le handling légendaire, inimitable, des autos de la marque et le fameux coup de pied aux fesses alors que le temps de réponse de la Taycan, elle, est instantané. Le fil rouge de l’histoire du turbo chez Porsche, c’est aussi du châssis et du frein même quand les vitesses atteintes sont démentes, un train avant à la précision chirurgicale et un train arrière qui enroule gentiment (quand on sait s’y prendre). La réputation de “Widow Maker” est surfaite. La Carrera GT y a droit aussi (RIP Paul Walker !), alors que ce sont juste des bolides faits pour des mains un minimum expertes.

Deux carrosseries et quatre blocs motopropulseurs au choix
Disponible au Maroc en deux déclinaisons de carrosserie, berline et Cross Turismo (il a été estimé que la Sport Turismo faisait doublon avec cette dernière), la Taycan “facelift” peut embarquer des motorisations moins furibardes que celles qui portent la mention Turbo. La version la plus peace n’a pas la moitié de la cavalerie maxi de la Turbo GT, mais n’a déjà rien d’une “traînarde”. Elle pulvérise le 0 à 100 km:h en 4,8 secondes.

Le chef de file de la gamme marocaine, la Turbo S, a besoin de moitié moins de temps (2,4 s), C’est deux dixièmes de plus que l’aberrante Turbo GT équipée du Pack Weissach ! Pour le reste, on pourrait vous parler de l’autonomie maximale de la Taycan, qui passe à 678 km, ce qui représente 175 km de plus (+ 35%) que le rayon d’action de la variante la plus efficiente de la version d’avant-restylage, s’extasier devant le travail des designers maison, qui ont magnifié sans trop en faire le look de la bête, en faire des caisses à propos des changements stylistiques et technologiques apportés à l’habitacle si tout cela n’avait déjà été fait par nos soins, dans ces colonnes, à l’occasion de la première mondiale de la Taycan Updated.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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