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Paula Fabregat-Andreu : “Nous avons voulu une Clio plus audacieuse, sans trahir son ADN”

Paula Fabregat-Andreu
Design Project Director de Renault

Design Project Director de la marque Renault, Paula Fabregat-Andreu revient sur la philosophie qui a guidé la conception de la sixième génération de la Clio. Elle détaille les choix stylistiques, l’attention portée à la cohérence extérieur-intérieur et la part de risque assumée dans un projet validé par la direction et salué lors des premiers tests clients.

Quels sont les éléments que vous avez tenus à préserver pour rester fidèles à l’ADN de la Clio ?
La Clio a toujours été définie par ses volumes. Nous avons donc accordé une attention particulière à la sculpture de la carrosserie, en poussant au maximum pour renforcer le relief et l’équilibre des formes. Ce fut un travail réalisé en étroite collaboration avec l’ingénierie pour exploiter chaque millimètre disponible. L’identité lumineuse est tout aussi déterminante, notamment à l’arrière où l’intégration des quatre feux a représenté un vrai challenge. L’idée n’était pas de reproduire, mais de prolonger ce qui fait de Clio une silhouette immédiatement reconnaissable.

Dans quelle mesure l’aérodynamique a-t-elle orienté vos choix de proportions et de volumes sur Clio 6 ?
Aujourd’hui, chaque véhicule doit optimiser ses flux d’air pour gagner en efficience. Malgré des formes galbées et musclées, nous avons travaillé avec les équipes spécialisées afin de réduire la traînée et d’améliorer la stabilité. Des ajustements discrets, comme le becquet arrière ou le traitement des arches de roues, contribuent à ces gains. Clio 6 affiche ainsi de meilleurs résultats que la précédente génération, preuve qu’un dessin expressif peut aussi être performant.

Quelles orientations ont marqué l’évolution de l’habitacle ?
Nous voulions une continuité entre l’extérieur et l’intérieur. Les lignes qui enveloppent la carrosserie trouvent un écho dans la planche de bord, conçue pour entourer conducteur et passagers avec fluidité. Certains détails deviennent presque des pièces précieuses, comme l’intégration lumineuse dans les textiles, qui prolonge visuellement la matière. C’est un langage à la fois audacieux et raffiné, qui rapproche Clio des segments
supérieurs.

À ce propos, dans un marché comme le Maroc marqué par la poussée des SUV, qu’est-ce qui permet encore à Clio de tirer son épingle du jeu ?
Nous considérons Clio comme la réponse polyvalente par excellence. Elle reste compacte et agile en ville, tout en permettant de voyager confortablement. La montée des SUV n’efface pas ce besoin, elle le complète. Chez Renault, nous avons la chance de proposer Captur pour ceux qui privilégient une position surélevée, ou Clio pour ceux qui recherchent une berline plus sportive et dynamique. Ce sont deux philosophies différentes, mais complémentaires.

Certains observateurs estiment que ce design marque une rupture audacieuse, voire risquée. Comment avez-vous défendu et imposé cette vision au sein de Renault ?
Chaque projet commence par un croquis, mais il faut rapidement passer à la 3D et aux maquettes pour tester la cohérence du modèle. Nous avons volontairement travaillé en circuit fermé, jusqu’à trouver une harmonie suffisamment convaincante pour la présenter à la direction. Le mot «risque» est revenu souvent, mais les premiers retours clients ont montré que cette audace était comprise et appréciée, ce qui nous a permis d’aller au bout.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO


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