F1 historiques: la Ferrari F92A de Jean Alesi mise aux enchères
Jean Alesi, figure emblématique de la Formule 1, met en vente une Ferrari F92A de 1992 offerte par la Scuderia. Estimée entre 3 et 4 millions d’euros, cette transaction illustre la montée en puissance du marché des véhicules de collection, où histoire sportive et valeur économique se rejoignent dans un écosystème très convoité par les investisseurs et les passionnés.

Jean Alesi s’apprête à céder l’une de ses pièces les plus précieuses : une Ferrari F92A de 1992, authentique monoplace de Grand Prix, en état de marche, avec son moteur V12 de 750 chevaux. L’enchère, organisée le 27 janvier à l’Hôtel Peninsula de Paris par Artcurial Motorcars, devrait attirer investisseurs et collectionneurs fortunés. Cette mise en vente s’inscrit dans un marché de niche en pleine structuration, où les voitures de Formule 1, surtout celles ayant appartenu à des pilotes emblématiques, prennent une dimension patrimoniale.
Un actif de prestige dans un marché sélectif
Le véhicule n’est pas une simple machine : il s’agit d’un modèle directement offert par Ferrari à Alesi à l’issue de la saison 1992, lors de laquelle il termina 7e du championnat mondial. Ce type de provenance est rare et constitue un atout majeur dans la valorisation de l’actif. « Ce qui rend cette voiture vraiment unique, c’est sa provenance directe du pilote usine », souligne Matthieu Lamoure, président d’Artcurial Motorcars. Selon ce dernier, les F1 vendues chaque année se comptent généralement sur les doigts d’une main, ce qui renforce leur rareté – et donc leur valeur. Si la fourchette estimée de 3 à 4 millions d’euros peut paraître élevée, elle reste cohérente au regard du précédent fixé en 2024 par la vente de la collection Ecclestone à l’autrichien Mark Mateschitz, héritier de Red Bull.
Un marché porté par la passion… et la spéculation
Le marché des voitures de course historiques est à la croisée de plusieurs dynamiques : la rareté, l’attachement émotionnel, et la recherche de diversification d’actifs. À l’heure où les marchés financiers restent volatils, l’automobile de collection attire une clientèle à la fois fortunée et sensible à l’histoire. L’investissement devient aussi une forme de placement alternatif, parfois plus rentable que l’immobilier de luxe ou l’art contemporain. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le dernier rapport Knight Frank, les voitures de collection ont enregistré une hausse moyenne de 185% sur dix ans. Et la tendance s’accélère lorsqu’il s’agit de Formule 1, surtout celles associées à des marques comme Ferrari, Williams ou McLaren.
L’image de marque Ferrari, un multiplicateur de valeur
Pour les marques automobiles, ces ventes aux enchères représentent bien plus qu’un événement mondain : elles participent à la valorisation continue de leur image patrimoniale. Ferrari, en particulier, bénéficie d’un effet halo puissant. Chaque vente d’une ancienne monoplace rappelle aux acheteurs et passionnés la domination technique et émotionnelle de la marque en compétition. En ce sens, la F92A de Jean Alesi n’est pas simplement une machine à grande vitesse : elle incarne l’ADN de la marque au cheval cabré, son histoire sportive et sa culture de la performance. Ce modèle, doté du mythique V12, est aussi l’un des derniers témoins d’une ère aujourd’hui révolue en Formule 1, où la mécanique primait encore sur l’électronique.
Une opération image pour Alesi, président du Circuit Paul-Ricard
À 61 ans, Jean Alesi poursuit sa reconversion dans les instances sportives. Aujourd’hui président du Circuit Paul-Ricard, il profite de cette opération pour affirmer son ancrage dans le monde du sport automobile tout en capitalisant sur son image de pilote passionné. Il a d’ailleurs annoncé vouloir remplacer la F92A par une Tyrrell, première F1 de sa carrière, un choix symbolique qui renforce la portée émotionnelle de la transaction.
Une dynamique amplifiée par les grandes ventes 2025
2025 s’annonce comme une année record pour le marché des F1 historiques. Après la vente de la collection Ecclestone, Artcurial Motorcars prévoit d’autres enchères majeures, notamment en décembre. Cette dynamique reflète une structuration croissante du secteur, avec des acteurs de plus en plus professionnels, des catalogues rigoureusement documentés et un public international.