Mini John Cooper Works : Small is powerful
La plus puissante des Mini revendique la palme de la sportivité dans sa catégorie. Polyvalente pour un usage quotidien, cette citadine est aussi capable de faire des chronos sur circuit. C’est d’ailleurs sur celui du Nürburgring que nous l’avons testé et de façon assez poussée.
Lorsqu’il est question de performance, on dit souvent que la taille ne compte pas. C’est non seulement vrai, mais une taille réduite peut même être un facteur de performance. C’est le cas dans l’automobile et en particulier pour la Mini qui, dans sa version John Cooper Works, exploite au mieux son gabarit court, son poids inférieur à 1,3 tonne et sa physionomie de kart à 4 places. Feu John Cooper, c’est ce préparateur britannique dont les mains expertes transformaient les Cooper S des années soixante en bombinettes survoltées. Aujourd’hui, il est la branche sportive attitrée de la marque Mini et ses trois lettres JCW (pour John Cooper Works) sont déployées sur toute la gamme, y compris le Countryman. Mais c’est bien la Mini Hatch qui cultive le mieux l’esprit sportif et originel de John Newton Cooper. Une sportivité un brin criarde et d’abord extérieurement.
Plus british que jamais
Esthétiquement, cette version JCW ne diffère que peu d’une Mini Cooper S. En effet et outre le badge JCW accolé aux quatre coins de la carrosserie, cette exécution est reconnaissable par son aileron proéminent à l’arrière, ses étriers de frein rouge et sa jupe avant spécifique où l’on note de grandes prises d’air en lieu et place des phares antibrouillard. Ce ne sont là que peu de détails, mais qui suffisent à faire la différence et à façonner toute la personnalité de cette bombinette. Au passage, on retiendra que la JCW, comme les autres Mini Hatch, profite d’un look plus frais après le léger restyle subi récemment et au sortir duquel elle arbore un logo retouché et surtout de nouveaux blocs de feux arrière inspiré de l’Union Jack, le drapeau britannique. Enfin, il faut savoir que la JCW n’existe qu’en carrosserie 3 portes et a droit à des teintes qui lui sont propres à l’image du vert dit «Rebel Green» qui constitue un énième clin d’œil à la Mini d’antan. C’était d’ailleurs la couleur de notre modèle d’essai.
Du sport dans un cocon
Un essai réalisé sur le fameux circuit du Nürburgring, au lendemain de celui de la nouvelle BMW M5 et son puissant V8 de 600. Autant dire que le contraste est saisissant et cela dès les premiers tours de roues. Il y a d’abord la position de conduite basse et dans un espace de vie, disons, plus cocooning. Engoncé dans un siège baquet, on est plus proche de l’asphalte face au poste de conduite très typé Mini. Outre ses surcoutures rouges (au volant et sur le pommeau du levier de vitesses) et quelques inscriptions John Cooper Works (volant, dossier des sièges, seuil des portes), la plus sportive des Mini a surtout droit à un équipement des plus abondants. Accès mains-libres et démarrage par bouton, sellerie en cuir et Alcantara, sièges avant chauffants, éclairage d’ambiance à couleurs réglables, caméra de recul et système d’aide au stationnement, reconnaissance des panneaux de signalisation, régulateur de vitesse actif avec alerte de collision, détecteur de piétons et fonction de freinage, affichage tête haute ou encore installation audio signée Harman Kardon…La dotation est plutôt à haute valeur ajoutée.
231 chevaux sous le capot !
Il en est de même pour la partie mécanique. Certes, nos premiers tours de roues nous révèlent une Mini tranquille et au confort d’amortissement presque inquiétant dans les courbes de la Nordschleife, la fameuse «Boucle Nord» du circuit. En fait, il fallait juste enclencher le mode Sport. La petite anglaise se transforme alors en dévoreuse d’asphalte aux suspensions raides et au comportement plus viril. Les 231 canassons qui sommeillaient sous le capot sont enfin réveillés et le 2.0 litres à turbocompresseur devient plus réactif aux accélérations. Un répondant doublé de la rapidité des passages de vitesses via les palettes au volant et agrémenté d’une sonorité assez rauque. Des vocalises à travers lesquelles la Mini JCW exprime tout son tempérament de feu. De plus, l’auto parvient à se jouer des nombreux virages, parfois serrés, de «l’enfer vert». Un vrai supplice auquel sont soumis ses liaisons au sol, dont une monte pneumatique de 18’’ et un freinage efficient grâce à un dispositif de haute facture (étriers Brembo à 4 pistons). Bref, cette Mini JCW a plutôt bien assuré lors de sa grande balade sur le «Ring» faisant qu’au final, nous ne nous sommes pas ennuyés à son volant. Elle tient donc le haut du pavé dans le segment des petites sportives et justifie largement son prix d’achat qui tourne autour de 385.000 DH.