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Aston Martin Vantage : plus que jamais à son avantage !

Dévoilée fin 2017, l’Aston Martin Vantage vient de passer par la case restylage. Elle y a visiblement subi une longue exposition aux rayons gamma. Bruce Banner s’est mué en Incroyable Hulk, en d’autres termes. La prise de masse musculaire est spectaculaire et la puissance du V8 4.0 l biturbo d’origine Mercedes-AMG a explosé. La GT de Gaydon développe désormais 665 ch et 800 Nm de couple, soit 155 ch et 115 Nm de plus qu’avant ! La concurrence doit se faire un de ces mourons !

Restylage ou nouvelle génération ? Avec cette nouvelle Vantage, le doute est permis. Le “glow up” physique comme celui de l’habitacle, désormais 3.0, sont tels, et les évolutions sur le plan technique (comme sur le plan “taquetique”, dirait l’autre), sont si profondes, qu’il est presque insultant, “shocking”, en tout cas, de qualifier l’œuvre des designers et des ingés de Gaydon de “facelift”. On est très loin du restylage à la six-quatre-deux ! Aston nous a refait le coup de la transformation de la DB11 en DB12, modèle dévoilé en mai 2023, en marge du Festival de Cannes. Si cette resucée de la Vantage n’est pas accompagnée d’un changement de patronyme (apparu en 1951 pour la première fois dans la nomenclature de la marque), elle a été dévoilée au bout de sept ans, ce qui peut renforcer le doute puisque cela correspond à l’âge “légal” de départ à la retraite chez les “roturiers”. L’aristocratie «british» ne répond pas aux diktats du temps, elle. Avec l’update global auquel elle a eu droit, la Vantage pourrait tenir, à l’instar de la DB12, sept autres années au catalogue. Mais ces tue-l’amour de législateurs européens, chinois et californiens, ont d’autres plans pour elle et pour les voitures passion, en général. D’autant que si Aston Martin a quasiment tout repensé sur sa berlinette, elle s’est gardée de l’électrifier. C’est même tout l’inverse ! La dernière itération de la sprinteuse anglaise est 110% thermique ! Les géniteurs de la nouvelle Vantage parlent de préservation des “qualités fondamentales de la marque”. «Ce nouveau modèle fait preuve d’un engagement inébranlable en faveur de la haute performance, sous sa forme la plus pure et la plus explicite», s’est même enflammé Amedeo Felisa, directeur général d’Aston Martin et transfuge de Ferrari.

Crème anglaise saupoudrée de “germanisme”
Le V8 4.0 l biturbo est toujours de la partie. Mais il a été revu de fond en comble : nouveaux turbos, nouveau circuit de refroidissement, arbres à cames inspirés de ceux de la Vantage GT3… Résultat : ce noble bloc, legs de Mercedes-AMG, envoie désormais 665 ch et 800 Nm de couple à la boîte automatique ZF à huit vitesses, placée au niveau de l’essieu arrière (architecture Transaxle), qui obéit à de nouvelles lois de changement de rapports, et fait passer la Vantage dans une nouvelle dimension. Il développe 155 ch de plus et un rab de 115 Nm ! De quoi compenser largement la petite prise de poids (+75 kg). La nouvelle venue respire tellement la santé qu’elle en bouscule la hiérarchie familiale. La DB12 est dorénavant à portée de fusil. Les V8 biturbo de ces deux-là sont pratiquement identiques, développent la même valeur de couple. Celui de la grande sœur sauve les meubles de justesse en matière de puissance, cela dit, avec ses 680 ch (+15 ch). Mais la “Super Tourer” de Gaydon est plus lourde que la nouvelle Vantage (+85 kg) et s’incline d’un petit dixième face à cette dernière en termes d’accélération de 0 à 100 km/h (3,5 s pour la Vantage et 3,6 s pour la DB12 comme pour la Vantage de 2017). En revanche, les deux sont créditées de la même vitesse maxi (325 km/h). C’est 11 km/h plus haut que la Vantage qui s’apprête à tirer sa révérence. Pour canaliser la division de cavalerie venue prêter main forte, le châssis en aluminium de la Vantage a été rigidifié et les supports de suspension ont gagné en résistance à la torsion, tandis que les voies ont été élargies de 3 cm et que l’amortissement a été confié à des combinés filetés Bilstein DTX. Le système de freinage, qui a également été revu, est désormais identique à celui de la DB12, composé de disques de frein de 400 mm à l’avant dotés d’étriers à 6 pistons, contre du 360 mm à l’arrière (4 pistons). Campée sur des jantes en alliage forgé de 21 pouces enrobées de boudins Michelin Pilot Sport S 5 développés spécialement pour elle, cette lady en survêt’ de 4,50 m de long a également eu droit à un nouveau calibrage, plus sportif, de ses aides électroniques à la conduite. Leur seuil d’intervention a été reculé de quelques crans et il est désormais possible de toutes les désactiver.

The British villain
Si les metteurs au point et les matheux de Gaydon ont sorti le grand jeu, leurs collègues designers se sont mis au diapason. On est au moins aussi “hypés” par le plumage que par le ramage. Le capot est plus renflé et plus plongeant qu’avant – et que Jacques Mayol -, la nouvelle calandre plus béante que jamais (38% plus grande, dixit le constructeur) et désormais soulignée par une lame aéro couleur carrosserie.

Le nouvel opus s’offre, du reste, un bouclier aux larges écopes d’air obliques et un regard plus affirmé, des feux avant retouchés, plus larges, là encore, et plus verticaux. Le profil et la poupe du véhicule évoluent de manière plus discrète. Les armoiries de la marque font leur apparition au niveau des flancs, sur les extracteurs latéraux, et le bouclier arrière a droit à des extracteurs lui aussi, et à un nouveau diffuseur, plus “guerrier”. C’est à peu près tout.

À bord, en revanche, c’est le jour et la nuit par rapport au modèle sortant. La présentation intérieure a eu droit à un “extreme makeover”. La planche de bord est bien plus épurée, plus horizontale aussi, quand la console centrale accueille de nouveaux aérateurs et un écran tactile plus grand (10,25 pouces), bien mieux intégré et, last but not least pour une bagnole de ce pedigree, bien moins “cheap” qu’avant. Autre nouveauté, le combiné d’instrumentation intégralement numérique. Les premières livraisons de la nouvelle Aston Martin Vantage sont prévues pour le deuxième trimestre de l’année en cours, en Europe. Elle devrait s’y afficher à un peu moins de 200.000 euros. Et il faudra compter quelques dizaines de milliers d’euros pour partir au volant de la variante Roadster, dont le “reveal” n’est plus que l’affaire de quelques semaines.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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