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Chiffres de ventes mensuels. Février 2024 : la panne après un bon départ

L’année a démarré sur les chapeaux de roues (+6,63% en janvier), mais les acteurs du marché du neuf n’ont pas vraiment eu le temps de s’en réjouir. Le marché a fortement dévissé le mois dernier (- 9,26%). Au cumul des ventes depuis le début de l’année, le marché accuse désormais un retard de 1,50% en glissement annuel, un delta négatif de 348 véhicules, avec 22.849 ventes, contre 23.197 unités écoulées au cours des deux premiers mois de 2023. Les professionnels du secteur nous livrent le trousseau de clés d’analyse de cette méforme.

L’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) a publié récemment les dernières statistiques relatives au marché du neuf. Elles font état d’un mois de février glacial, au cours duquel 10.765 unités ont été vendues par le sigma des marques présentes au Maroc, ce qui représente un repli de 9,26% par rapport à la même période l’année précédente. Sur le banc des accusés, le marché du véhicule particulier (VP), qui a fortement dévissé, avec seulement 9.463 véhicules écoulés en février et une déflation s’élevant à 12,29%.

Pour sa part, le véhicule utilitaire léger (VUL), en délicatesse en 2023, a repris des couleurs, avec 1.302 transactions, synonymes d’une croissance notable de 21,12%.

Certains des principaux acteurs du marché du neuf ont réagi à ces chiffres. “Janvier et février sont des mois d’ajustement. Certaines marques ont connu un mois de décembre normal et, après s’être rattrapées sur le mois de janvier, ont procédé à un réajustement en février, ont levé un peu le pied. Plus globalement, au niveau du véhicule particulier, février n’a pas été un bon mois pour les généralistes parce que la conjoncture économique n’est pas très favorable, compte tenu de l’inflation notamment.

Sur l’utilitaire, les chiffres ont été tellement mauvais depuis deux, trois ans, qu’il y a forcément un rattrapage. Les professionnels ont gardé leur véhicule, ont paré au plus urgent. Mais, à un moment donné, le parc commence à fatiguer et il faut renouveler. On espère que ce sera le début d’un cycle positif de renouvellement du véhicule utilitaire”, a commenté Adil Bennani, président de l’Aivam et directeur général d’Auto Nejma.

Le décryptage des principaux concernés
Abdelouahab Ennaciri, directeur général de Scama (groupe Auto-Hall), abonde dans ce sens et met en lumière l’impact de la norme antipollution Euro 6b sur les ventes : “Janvier est un mois à cheval avec décembre. En général, un nombre d’affaires de décembre passe sur janvier et c’est la raison pour laquelle les mois de janvier sont bons la plupart du temps, pourvu qu’il y ait du stock.

Sur le véhicule particulier, un élément important entre en jeu, l’entrée en vigueur de l’obligation d’immatriculation des diesel Euro 6. Le ministère avait donné un délai supplémentaire pour écouler les stocks, avec un plafond sur les quantités. Donc, le marché est perturbé et le sera encore probablement en mars, car les marques qui disposent encore des stocks d’Euro 4 et d’Euro 5 sont en train de les liquider et introduisent de l’Euro 6. Certaines marques n’ont même pas encore d’Euro 6 à vendre. Ce sont ces éléments qui font que le marché du neuf a baissé en février. Sur l’utilitaire, c’est un effet de stocks. Je prends l’exemple de Ford : on n’avait pas de stock sur le premier trimestre et nos chiffres étaient très bas. Aujourd’hui, nous avons du stock, donc on vend. Mais, là encore, cela devrait s’équilibrer rapidement”.

Pour sa part, Cédric Veau, directeur général de Bamotors Maroc, fait noter que la fin de “l’effet loueur” a aussi eu une incidence sur les ventes : “Le premium fonctionne plutôt bien. On peut aussi noter que certaines marques chutent très lourdement, mais également que l’effet loueur de l’année dernière n’est plus observable, parce que le Ramadan arrive plus rapidement et que beaucoup de loueurs ont déjà dû faire leurs achats, alors que le mois de février l’année dernière avait été un mois de livraison loueurs en vue du mois de ramadan”.

Top 3 VP, premium et VUL
Au sein du segment des véhicules particuliers, le leader des ventes ces quinze dernières années, Dacia, a écoulé 2.467 unités le mois dernier, soit 19 autos de moins qu’en février 2023 (-0,76%), et s’est accaparé 26,07% de part de marché (PDM). Son poursuivant et “cousin”, Renault, est solidement boulonné à la deuxième marche du podium malgré une forte baisse en février (1.310 ventes, en repli de 25,74%, et une PDM de 13,84%). C’est Hyundai qui complète le trio de tête au terme d’un mois tempétueux, marqué par une contraction très sensible des volumes de ventes en glissement annuel (790 unités vendues, soit -43,04%, et 8,35% de PDM).

Dans le “game” du premium, Audi mériterait un cinquième anneau tant sa forme est olympique. Voilà trois ans que la marque allemande domine les débats sans s’essouffler. Le mois dernier, elle a écoulé 393 véhicules, ce qui représente un bond de 45,56% versus février 2023 et une PDM de 4,15%. Deuxième du classement du luxe à quatre roues, BMW a connu un mois de février exceptionnel, avec 353 véhicules vendus, ce qui correspond à un “boom” de 92,90% en glissement annuel, et 3,73% de PDM. C’est Mercedes-Benz qui ferme le podium avec 235 unités, (-6.37%) et une part de marché de 2,48%.

Enfin, le business du VUL a vu sa locomotive, le phénix des hôtes de ces bois, afficher une grande forme le mois dernier. Renault a écoulé 337 unités, soit une envolée de 117,42%, et une PDM de 25,88%. Mais la performance du mois est à mettre à l’actif de son “dauphin”, Ford, dont les 237 véhicules vendus en février correspondent à une part de marché de 18,20% et sont à mettre en perspective avec les 60 transactions réalisées un an plus tôt au cours de la même période (+295%). DFSK ferme le podium et a connu un mois de février bien moins prolifique, avec 134 unités vendues (-26,37%) et 10,29% de PDM.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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