DOSSIER AUTO. La berline prise de haut par le SUV
Jadis plébiscitée par les managers et directeurs, la berline classique n’a plus le monopole dans les flottes d’entreprise. Les véhicules hauts sur pattes ont de plus en plus les suffrages de hauts-cadres et des patrons. Plus qu’un effet de mode, c’est là une tendance qui s’installe comme celle des hybrides qui seront le prochain penchant de la voiture de direction.
Française, japonaise, puis allemande, la grande berline a longtemps fait le bonheur des hauts-cadres et dirigeants d’entreprise. Aujourd’hui, le match n’est plus entre nations, mais plutôt entre segments. Voilà un moment que les familiales et les routières subissent la déferlante vague du SUV qui charme et emporte tout sur son passage, y compris les cols blancs. Une tendance perceptible aussi bien dans les parkings d’entreprise, que dans les contrats de location longue durée ou même dans les artères des quartiers d’affaires comme le confirment les chiffres de ventes. Sur l’année 2020, les statistiques de l’Aivam (Association des importateurs de véhicules au Maroc) ont comptabilisé un peu moins de 4.300 berlines incluant familiales, coupés-berlines, routières et limousines (toutes marques généralistes et premium confondues). Durant la même année, les mêmes chiffres font état de plus de 8.200 SUV des sous-segments intermédiaires et supérieurs (hors SUV compacts et citadins). S’il fait quasiment le double de la berline de même rang, le SUV doit grandement ses immatriculations à sa popularité en entreprise. C’est ce que nous a confié un haut-responsable d’une société de location longue durée, déclarant : «Aujourd’hui, bien des directeurs et cadres de société insistent pour rouler en SUV et sont prêts à payer un différentiel de prix non négligeable par rapport à la mensualité locative d’une berline».
Le SUV, promu en entreprise
Même les chefs d’entreprise, souvent conformistes et parfois sexagénaires, cèdent à la mode de la conduite surélevée. Ils le font pour diverses raisons. Certains sont en quête des dernières innovations technologiques, tandis que d’autres veulent tout simplement dominer les autres automobilistes et assumer leur appartenance à la société d’en haut. D’autres encore, soucieux de leur image, cherchent plutôt à rompre avec l’image désuète, voire vieillotte, que pourrait avoir un dirigeant d’entreprise au volant d’une classique berline. Il faudrait aussi voir dans le succès du SUV sa polyvalence quant à pouvoir évoluer sur un plus large spectre de terrains. Sans avoir forcément une transmission intégrale (4×4), le SUV séduit par ses aptitudes routières et son aisance à affronter les pistes et la boue. Et cela ne laisse guère indifférent toute une tranche de cadres d’entreprise et notamment ceux qui se rendent régulièrement sur des chantiers ou en rase campagne.
L’hybride, prochaine tendance
Prochaine tendance du véhicule de direction : son électrification. Si l’automobile 100% électrique est encore absente sur les parkings d’entreprise, les voitures hybrides et hybrides rechargeables y stationnent déjà, mais leur essor en entreprise dépendra de plusieurs aspects critiques sur lesquels une bonne frange de la clientèle ciblée est encore frileuse ou tout au moins perplexe. Il s’agit de l’évolution de la fiscalité et autres incitations gouvernementales, du développement du réseau national de bornes de recharge puis surtout, de la baisse du TCO (coût total d’utilisation). Ces trois donnes seront des critères fondamentaux pour faire installer durablement l’automobile hybride dans la short-list des cadres et gestionnaires de flottes. Reste à voir (comme nous le traitons dans l’édito ci-contre), si la notion même de véhicule de manager ne sera pas surannée d’ici quelques années, sous le coup des nouvelles tendances de la mobilité partagée pour être encore plus durable.
Jalil Bennani / Les Inspirations Éco Auto