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Électromobilité : Citroën C3, nouveau courant

Citroën a récemment fait sensation en présentant en avant-première la quatrième génération de son best-seller dans sa variante 100% électrique inédite, l’ë-C3, dont les tarifs devraient établir de nouveaux standards dans le “game” de l’électromobilité. La citadine aux chevrons fait table rase du passé. C’est désormais un crossover urbain au look audacieux  et au contenu technologique “malin”.

On peut avoir un passé glorieux, peser près du tiers des volumes de ventes mondiaux d’une marque et faire pourtant le choix de se réinventer, de tout remettre à plat, de repartir d’une feuille blanche plutôt que de s’appuyer sur ses acquis. Vendue à 5,6 millions d’exemplaires depuis le lancement de la première du nom en 2002, la C3 a senti le vent de l’histoire tourner.

Pour rester dans le vent, sa quatrième génération, qui vient d’être dévoilée, mais qui ne devrait effectuer ses débuts officiels qu’au printemps prochain, a tout changé. Révélée dans sa version ë-C3, 100% électrique, une première pour la citadine française, elle est bâtie sur une plateforme inédite et affiche, du reste, un look et un positionnement qui marquent une rupture nette avec ceux des générations antérieures. Bâtie sur la base roulante “CMP entry”, pierre angulaire du programme “Smart Cars” de Stellantis, programme qui concerne la future Citroën C3 Aircross aussi bien que les futurs Opel Crossland et Fiat Multipla et Panda, une plateforme dérivée de celle des cousines 208 et Corsa et conçue majoritairement en Inde par l’entreprise TCS, propriété du groupe Tata, la petite “hatchback” a cédé la place à un crossover urbain, un baroudeur “endimanché” aux lignes moins rondouillardes qu’avant, aux arêtes désormais taillées à la serpe.

La C3 quatrième du nom étrenne le nouveau langage stylistique de la marque, annoncé en 2022 par le concept-car Oli. La ressemblance est frappante au niveau de la face avant. On retrouve des feux très structurés, qui forment une signature lumineuse en “C”, une fente horizontale en guise de calandre, qui les relie, de même que le nouveau logo de la marque, très “vintage”, apparu sur le concept 19_19 en 2019, à l’occasion du centenaire de la marque.

Approche “Olistique”
Le profil de ce véhicule de 4,01 m de long (+1 cm), 1,76 m de large  (+1 cm) et de 1,57 m de haut (+ 9 cm) donne à voir la panoplie classique de l’aventurier de la jungle urbaine, des barres de toit et des passages de roues ourlés d’élargisseurs “bruts de décoffrage”, mais aussi un becquet de hayon imposant.

Pour sa part, la partie arrière est marquée par un hayon très vertical, des blocs optiques reprenant la même signature lumineuse qu’à l’avant et, histoire de réaffirmer les nouvelles velléités aventurières de la C3, par un épais bouclier en plastique brut enclavant un non moins épais ski de protection au traitement alu. Le nouvel opus offre, du reste, un programme de personnalisation des plus fournis. Le choix est donné entre une palette composée de cinq couleurs de carrosserie et deux teintes de toit, noir ou blanc, tandis que les inserts “Color Clip” (au niveau des portières avant et arrière) permettent de changer le look du véhicule à l’envi, tout au long de son cycle de vie.

À bord, de prime abord, la surprise est de taille !  C’est à se demander si on n’est pas en présence d’une sorte de… ë-Cockpit ! Peugeot a fait un émule au sein de la famille, on dirait. En fait, la C3 4 inaugure la double planche de bord “C-Zen Lounge”, épurée et moderne, qui s’inspire, d’un point de vue ergonomique, du cousin provincial, adoptant notamment un volant au diamètre réduit. Un cerceau ovale, original au plus haut point, comme l’instrumentation, qui n’est plus analogique, mais pas tout à fait numérique non plus. Il s’agit, à proprement parler, d’un affichage tête haute évolué. Les datas principales du véhicule sont projetées sur un bandeau noir disposé à la base du pare-brise. Simple et efficace. La nouvelle C3 embarque, par ailleurs, un écran tactile central de 10,25 pouces, gage d’une belle connectivité, sur la version 100% électrique à plus forte raison. Cette dernière bénéficie en effet de l’application “e-Routes”, destinée à tenir le conducteur au fait des stations de recharge alentour et à l’aiguiller vers la plus proche d’entre elles quand l’autonomie devient critique.

L’électrique pour tous
Sans transition, Citroën envoie un signal fort en envoyant la version ë-C3 en éclaireur et en lui accordant le privilège d’ouvrir la voie à la nouvelle génération de la C3. Des variantes essence et hybride suivront, mais le bail du Diesel, jadis roi, n’a pas été renouvelé sous le capot. C’est désormais la C3 électrique qui est au centre des débats. Et elle promet de démocratiser la mobilité électrique, avec des tarifs débutant à 23.300 euros en France (avant déduction du bonus écolo), contre 17.000 euros environ pour l’entrée de gamme essence, mais surtout un ticket d’entrée de 30.000 euros et plus pour les cousines e-208 et Corsa Electric. En matière de portefeuille, seule la Dacia Spring, plus menue et moins techno, moins puissante, et dotée, qui plus est, d’une autonomie moindre, peut vraiment lutter.

Pour enfoncer le clou, Citroën annonce, pour 2025, une version plus accessible de cette ë-C3. Elle devrait s’afficher à un prix inférieur à 20.000 euros, au prix d’une puissance et d’une autonomie revues à la baisse !  En attendant, la Citroën ë-C3 embarque un électromoteur de 83 kW (113 ch) et une batterie de 44 kWh, duo garant de performances honorables (pour ce type de véhicule, destiné essentiellement à un usage urbain), à savoir une vitesse de pointe de 135 km/h et un 0 à 100 km/h en 11 secondes, mais aussi d’une autonomie qui l’est tout autant, 320 km (cycle WLTP), en l’occurrence. Les temps de recharge affichent le même “degré d’honorabilité”. Sur une borne de 100 kW, il faut effectivement 26 minutes seulement pour faire passer la charge de la batterie de 20% à 80%.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO

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