Frank Marotte : “Le Maroc est central pour Dacia”
Frank Marotte
Vice-président, directeur marketing, ventes et opérations de Dacia
Dacia entre dans une nouvelle ère. Frank Marotte, vice-président directeur Marketing, Ventes et Opérations de la marque, dévoile les ambitions du constructeur : électrification progressive de la gamme, exploration de l’électrique accessible, conquête de nouveaux segments et rôle central du Maroc dans la stratégie industrielle. Une vision qui combine fidélité aux valeurs historiques de Dacia et volonté d’accompagner la transition vers une mobilité plus moderne et durable.
Un grand changement s’annonce pour Dacia. Que faut-il attendre de cette nouvelle étape ?
Nous commençons par un renouvellement massif de notre gamme traditionnelle. Certaines évolutions réglementaires étaient nécessaires en Europe, mais nous avons souhaité aller au-delà en apportant des modifications stylistiques, des évolutions dans la structure de gamme et surtout de nouvelles motorisations. L’objectif est d’électrifier progressivement l’ensemble de notre offre. Nous renouvelons nos moteurs hybrides et introduisons cette technologie sur certaines versions 4×4, qui constituent une force historique de Dacia. L’électrification va jouer un rôle majeur dès l’année prochaine, et cette dynamique va se poursuivre.
Vous avez présenté un concept électrique, quelle en est la finalité ?
Ce concept explore ce que doivent être des voitures électriques accessibles au plus grand nombre, proposées à des prix comparables aux modèles thermiques. Nous devons définir précisément les prestations nécessaires, autonomie, vitesse de recharge, capacité des batteries…
Il s’agit de réfléchir à ce que sera la mobilité électrique de demain, en ville comme à la campagne, en fonction des usages réels et des technologies disponibles. Ce concept n’est pas un modèle de série à court terme. Il nous sert à tester des solutions de design, d’espace intérieur, de proportions, mais aussi à partager et confronter nos réflexions avec nos partenaires
Quel est le positionnement recherché pour Dacia ?
Notre succès repose sur deux piliers, une fidélité exceptionnelle de nos clients historiques et une attractivité croissante auprès de nouveaux publics. Nous voulons rendre la marque encore plus désirable, y compris pour des clients disposant d’un pouvoir d’achat plus élevé, qui voient désormais Dacia comme un choix pertinent grâce à son design, ses technologies (électrique, hybride, GPL, 4×4) et son rapport qualité-prix imbattable.
C’est ce que nous faisons avec le Bigster : entrer dans le segment des SUV compacts, tout en restant nettement moins cher que la concurrence, qui a fortement augmenté ses prix. Cela nous permet de séduire une clientèle différente tout en restant fidèles à l’ADN de la marque.
Quelle place occupe le Maroc dans cette stratégie ?
Le Maroc est central pour Dacia. Nous y avons deux sites industriels majeurs, dont Tanger, où nous produisons le plus grand nombre de véhicules Dacia dans le monde. Être présent commercialement à la hauteur de cette implantation est donc essentiel.
Dacia est la marque la plus vendue et la plus appréciée du pays, et nous voulons capitaliser sur cette position en proposant des produits parfaitement adaptés aux besoins locaux, que ce soit en termes de silhouettes, de motorisations diesel ou hybrides, ou encore de prix.
L’électrique prendra sans doute plus de temps à s’imposer, compte tenu des infrastructures de recharge encore limitées. Mais nous sommes prêts à accompagner le développement de la mobilité zéro émission, dès que le pays sera en mesure de soutenir cette évolution.
L’hybride, en revanche, progresse déjà rapidement. Dès 2026, le Jogger produit à Tanger sera disponible en version hybride, une technologie auto-rechargeable parfaitement adaptée à un marché où les bornes de recharge ne sont pas encore généralisées.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO
