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Marché du neuf : les ventes ont replongé en novembre !

L’embellie du marché marocain du neuf, intervenue après une triste série de dix contre-performances, n’aura en définitive duré que trois mois, avec des ventes qui ont dévissé à nouveau le mois dernier. Avec 11.288  exemplaires vendus, contre 12.953 en novembre 2021, le business s’est replié de 12,85% en glissement annuel. À un mois du terme de l’exercice, la «jauge» indique une baisse de 7,41%, versus l’année dernière à la même période.

C’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens. Cela dit, eu égard à tout ce qui lui est tombé dessus cette année, le marché automobile marocain du neuf a livré une partition plutôt sérieuse. Selon les statistiques mensuelles de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), la contraction des ventes a été forte le mois dernier (-12,85%). Elle a aussi été surprenante, sachant qu’un trend haussier venait de s’installer, que les voyants mensuels étaient au vert depuis août dernier, mais, surtout, que novembre 2021 n’avait pas été un mois «folichon» (repli de 2,67% en glissement annuel).

Pour autant, bien que négative (145.289 unités vendues, contre 156.920 à fin novembre de l’année dernière, soit -7,41%), la performance annuelle provisoire tend à prouver la résilience du marché. Il faut remettre les choses dans leur contexte. L’année écoulée avait été quasiment de l’acabit de 2018, exercice à l’issue duquel le record des ventes avait été établi. Il avait été enregistré, en effet, 175.360 immatriculations en 2021, n’échouant qu’à 199 petites unités de la performance de 2018. Que 2022 soit une moins bonne année tombe sous le sens.

La crise qui avait impacté le dernier trimestre 2021 a pris de l’ampleur cette année. Tension sur les stocks, augmentation du prix des véhicules, des prix à la pompe (et d’à peu près tout le reste), baisse du pouvoir d’achat…, les freins ont été tels que le marché affichait, à fin juillet 2022, une contraction à deux chiffres (-11,03%). Il a refait une partie de son retard, depuis, récupérant plus de 4 points, à fin octobre dernier (-6,92%), après une série de trois mois de croissance.

Les chiffres du mois à la loupe
La rechute, constatée en novembre, a coûté un demi-point de croissance, mais nombreux sont les professionnels du secteur qui disent tabler sur un «happy-end», une croissance forte en décembre, tirée par les traditionnelles promos de fin d’année. On n’en est pas encore là. C’est l’état des lieux du marché, le mois dernier, qu’il s’agit de dresser présentement.

Dans le détail, le segment du véhicule particulier (VP) a reculé de 12,77%, à 9.905 exemplaires vendus, contre 11.355 un an plus tôt au cours de la même période, tandis que celui du véhicule utilitaire léger (VUL) a chuté un peu plus lourdement (-13,45%), enregistrant 1.383 transactions seulement, ce qui représente un déficit de 215 ventes par rapport à novembre 2021. «Le feu ça brûle, l’eau ça mouille», et Dacia caracole en tête du classement des ventes de véhicules particuliers.

C’est le cas depuis 2010. Et ce n’est pas une «crisette» qui y changera quoi que ce soit. L’indéboulonnable locomotive des ventes a connu un mois de novembre compliqué (2.737 unités écoulées, en repli de 10,26%), qui a aggravé la déflation au cumul des 11 derniers mois (35.221 immatriculations, soit -9,18 %).

Dacia a conquis 27,63% de part de marché mensuelle, cependant, la contraction des ventes globales, toutes marques confondues, ayant été plus forte sur un mois isolé, cette PDM n’était plus que de 27,33%, à fin novembre. À l’inverse, le «cousin» Renault a vu ses ventes mensuelles, depuis le 1er janvier dernier, croître, respectivement, de 26,17% et de 7,48% et ses parts de marché atteindre 14,16% et 14,8%.

C’est Hyundai qui grimpe sur la troisième marche des podiums, mensuel et annuel, provisoires. Malgré un léger ralentissement constaté le mois dernier (-5,26% et une PDM de 8,18%), la marque coréenne n’est pas à plaindre depuis le début de l’année, affichant des ventes en progression de 11,65% et détenant une PDM de 9,79%.

Il y a lieu de signaler, du reste, le mois très sérieux bouclé par Opel, sixième du classement des ventes par marques généralistes, avec 435 voitures vendues le mois dernier (+25% en glissement annuel), et Skoda, qui ferme le Top 10, signant la meilleure progression du mois, avec 294 transactions réalisées, soit un rebond de 43.41% par rapport à novembre 2021.

«Il n’y a pas de miracle ! Je schématise à peine en disant que les marques ayant connu un bon mois de novembre et une bonne année sont celles qui ont eu le moins de soucis au niveau de la chaîne d’approvisionnement. C’est la seule analyse qui tient la route», nous a indiqué, en off, un D.G. de la place.

Des niveaux de forme hétérogènes
Au rayon premium, Audi, qui est en train de défendre brillamment son titre de «phénix des hôtes de ces bois», acquis l’année dernière, a écoulé 333 unités, soit une croissance de 86,03% versus novembre 2021. Son poursuivant, BMW, n’a pas été à pareille fête, avec 193 ventes (-40,06%). Arrive, ensuite, Mercedes, dont les ventes ont également dévissé fortement le mois dernier (186 véhicules vendus, en recul de 38,61%).

Enfin, le segment du VUL a été dominé, le mois dernier, par Renault, par ailleurs leader du marché, à un mois du terme du présent exercice fiscal, avec 4.076 exemplaires vendus, une progression de +44,9% et une PDM de 24,86% sur les 11 derniers mois. La marque au Losange a écoulé 300 unités en novembre (+9,89%), captant une PDM mensuelle de 21,69%. DFSK occupe la deuxième position du classement, avec 241 ventes le mois dernier (-1,23%) et 2.424 depuis le début de l’année (-36,21%).

Enfin, on retrouve Mitsubishi au troisième rang avec 132 unités écoulées en novembre (+22,22%) et 1.673 transactions (-1,88%) comptabilisées à ce stade de l’année.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO


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