Peugeot 208 restylée : c’est qui la patronne ?
Voiture la plus vendue en Europe en 2022, “régicide” de la VW Golf, qui avait régné sans partage, 14 ans durant, sur les cimes du marché du neuf européen, la deuxième génération de la Peugeot 208 est passée récemment par la case restylage. Elle y a eu droit à un relooking bien senti, à une “connectivité 3.0” et a fait le deuil du Diesel, tout en mettant le turbo en matière d’électrification. Détails.
Dévoilée dans le cadre des célébrations des quarante ans de son iconique mamie, la 205, la version restylée de la Peugeot 208 s’est livrée à un sacré numéro… d’équilibriste. Elle a adopté le nouveau langage stylistique de la marque, inauguré par la 508 restylée, et revu depuis sur le 2008 «facelift», tout en se gardant d’aller trop loin dans la revisite pour ne pas effaroucher sa large fanbase. Le best-seller européen en 2022 s’est-il donné, pour autant, les moyens de défendre ce statut jusqu’au crépuscule de sa carrière ? Éléments de réponse. La 208 Phase 2 donne à voir un relooking plutôt réussi : nouvelle signature lumineuse à trois griffes, élégamment intégrée à un insert noir brillant mitoyen des écopes d’air du nouveau bouclier avant; calandre retouchée et dotée désormais d’une nouvelle trame à lamelles couleur carrosserie et du nouveau logo de la marque (dévoilé en 2021). Ce dernier est surplombé par un monogramme 208 converti à la nouvelle police de caractères maison. Les modifications sont plus légères au niveau de la poupe, qui arbore la nouvelle typographie de la marque et une signature lumineuse repensée, composée de trois bandes horizontales. À noter que Peugeot a étoffé la palette de couleurs de sa championne. Des teintes, comme le Jaune Agueda (voir photos) et le Gris Selenium, font leur apparition au catalogue.
Une cure de jouvence efficace
Le restylage est plus discret à bord. Il est vrai qu’il n’y avait pas le feu au lac, la beauté intérieure de la 208 Ph.1 n’étant pas le moindre de ses atouts. La console centrale hérite d’un nouvel écran tactile de 10 pouces, qui remplace avantageusement l’écran de 7 pouces du modèle sortant, d’autant plus qu’il donne accès à une version upgradée du système multimédia i-Connect, étrennée, là encore, par la version restylée de la 508 et adoptée ensuite par le 2008 Ph.2. La connectivité progresse de manière remarquable : compatibilité sans fil Apple CarPlay et Android Auto, mises à jour «over the air»… L’instrumentation numérique de 10 pouces bénéficie, pour sa part, d’une nouvelle interface graphique et, sur la finition la plus huppée, la GT, d’un affichage 3D. Le haut de gamme se distingue aussi par son éclairage d’ambiance, qui hérite de nouvelles nuances, tandis que les versions à boîte manuelle de la citadine française disposent d’un pommeau de levier de vitesse inédit. Évidemment, le nouveau logo s’invite aussi sur le volant.
Électrification et fin du Diesel
Pour garder sa place au sommet des ventes de voitures neuves en Europe, la 208 a fait des choix forts au niveau mécanique, a tourné le dos au Diesel parce qu’il n’est plus en odeur de sainteté chez nos voisins européens. Exit le 4-cylindres 1.6 l Blue HDi turbodiesel de 100 chevaux. En revanche, le bloc essence 1.2 litre PureTech poursuit son petit bonhomme de chemin et offre toujours le choix entre deux niveaux de puissance (75 ch et 100 ch). La nouveauté sous le capot, c’est la prise de pouvoir de la traction électrique ! Peugeot annonce deux motorisations à hybridation légère inédites, qui développent 100 ch et 136 ch grâce à l’action combinée de l’unique bloc thermique du catalogue, l’incontournable 1.2 PureTech, d’une boîte de vitesse à double embrayage électrifiée, l’e-DSC6, et d’un réseau 48V, d’un petit moteur électrique. La 208 a également doublé son offre 100 % électrique. L’e-208 de 136 ch, version qui squatte le sommet des «charts» européens, reçoit en effet le renfort d’une variante plus ambitieuse dont la puissance a été portée à 156 ch. Baptisée e-208 GT, sa batterie affiche une capacité brute de 51 kWh, soit une unité de plus que celle de l’e-208, et lui permet de revendiquer une autonomie de 398 km (cycle WLTP).
Quid de nos habitudes de consommation ?
Qu’adviendra-t-il de nous, pauvres adorateurs du Diesel ? Peugeot produira-t-elle des lots «vintage», équipés de blocs Diesel, destinés aux parties du globe comme la nôtre, où l’électromobilité n’en est qu’à ses soubresauts ? Y laissera-t-elle, à l’inverse, le champ libre à sa rivale la plus frontale, la Clio, restylée quelques semaines plus tôt, qui a fait le choix de maintenir une déclinaison Diesel au catalogue ? La 208 restylée effectuera son entrée dans les showrooms européens de Peugeot en novembre prochain. Nous devrions y voir plus clair d’ici là.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO