Ventes de voitures neuves : enfin l’embellie !
Le marché de la voiture neuve reprend des couleurs au terme d’un mois de juin aux immatriculations particulièrement élevées. L’effet rattrapage, par rapport à 2020, le retour du crédit gratuit, et une demande plus soutenue pour les utilitaires légers, constituent les principales raisons de cet appréciable retour à la croissance.
Décidément, les mois se suivent et ne se ressemblent pas, en ce second semestre 2021. Telle est la lecture que l’on peut se faire en comparant les ventes mensuelles de véhicules neufs depuis le début de l’année. En effet, après un mois de janvier timide (12.504 unités vendues), puis un sursaut notable en mars (16.717), les chiffres ont connu une certaine stagnation entre avril et mai (autour de 15.000). Le marché du neuf a connu cependant une embellie le mois dernier, frôlant les 20.000 ventes, toutes catégories confondues (hors camions et poids-lourds). Le premier semestre s’achève sur un niveau inhabituellement élevé, de plus de 94.000 véhicules vendus, avec une hausse de 16,4% par rapport à 2019, qui reste une année «normale». C’est ce qui ressort de la conférence de presse organisée, la semaine dernière, par l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam), au titre du premier semestre 2021. L’occasion pour le président de l’Aivam, Adil Bennani, et les autres membres de l’Association, de commenter les derniers chiffres, et d’expliquer les raisons de la tendance haussière entregistrée par le marché.
Une hausse qui s’explique
Ce premier semestre fait ressortir une croissance structurelle de 16,4% par rapport à la même période de 2019. Cette reprise est d’autant plus marquée que le volume des ventes cumulées de l’année 2021 dépasse même celui enregistré en 2018, année Auto-Expo, de près de 4%. Selon les professionnels du secteur, cette embellie s’explique principalement par une «envie de se faire plaisir», pour les acheteurs de voitures particulières (VP) ayant réussi à constituer une épargne durant le confinement, ou simplement ceux disposant d’un pouvoir d’achat suffisant. Il s’agirait ainsi d’une sorte de séance de rattrapage, après le creux enregistré en 2020, boostée, par ailleurs, par un retour du crédit gratuit, très attendu par les consommateurs, particulièrement ceux au pouvoir d’achat limité. En même temps, la non-tenue du Salon en 2020 a contraint les acheteurs potentiels à différer leur acte d’achat, notamment ceux en quête de renouvellement d’un véhicule acheté en 2016, année Salon également. À signaler que le deuxième trimestre s’avère plus soutenu que le premier, essentiellement du fait d’un bon mois de juin, où la demande s’est vue booster par les loueurs de véhicules, avec le retour des MRE. Le marché du véhicule utilitaire léger affiche, quant à lui, une croissance générale remarquable de 32,3% par rapport à 2019. Une progression tirée par la demande sur les petits fourgons, mais aussi et surtout les minis pick-up. Ce sont, d’ailleurs, ces derniers qui permettent à la marque DFSK de conserver le leadership du segment, avec 19,6% de part de marché (PDM). Les minis Van de transport figurent également parmi les VUL les plus prisés à fin juin, mais plus pour servir au «transport de personnel» que pour les transporteurs touristiques.
Opel intègre le top-5 !
Au classement des marques, le trio de tête est toujours le même, avec Dacia en tête, suivie par Renault, puis Hyundai. À elles seules, ces trois marques réalisent près de la moitié des ventes totales (49,2%). Peugeot se maintient en quatrième place, tandis que Volkswagen et Citroën se voient reléguées respectivement aux 6e et 7e rangs au profit d’Opel qui intègre le top-5, après une performance exceptionnelle en juin (plus de 1.000 ventes). Ce fait marquant s’explique autant par la vigueur commerciale de la marque à l’éclair, que par les disponibilités de stocks auxquelles sont confrontées VW et Citroën, comme d’autres marques du marché. Viennent ensuite Ford, Fiat et Toyota, qui ont réalisé des performances mensuelles quasi-similaires avec plus de 500 ventes, ce qui leur permet de se classer respectivement à la huitième, neuvième et dixième place. D’autres marques généralistes se sont distinguées en juin, et notamment Skoda (394 unités vendues), Kia (512) et Nissan (537).
Audi toujours leader du premium
Du côté des marques haut de gamme, Audi reste en tête avec près de 1.900 ventes à fin juin, suivie par BMW (1.746) et Mercedes (1.404). Dans ce segment, qui progresse de 26%, donc plus vite que le marché, Porsche détient la palme de la plus forte croissance, avec 106% de taux de croissance par rapport à 2019, représentant 181 véhicules vendus, dont 24 le mois dernier. L’ensemble des marques incluses dans ce segment a commercialisé près de 8.000 véhicules, représentant 9,5% des ventes totales (VP). Par ailleurs, et entre autres tendances, on retiendra que le SUV demeure le premier segment du marché avec 30,3% de PDM, suivi par la citadine (24,9%) et le ludospace (17,5%). Par type de carburant, il est intéressant de noter que l’essence est, sans jeux de mots, en passe de reprendre du galon, puisqu’il représente désormais 9,2% des ventes de véhicules neufs, contre 8,2% en 2020 et 7,5% en 2019. Les véhicules à énergie alternative ne représentent que 1,4% du marché, mais connaissent une forte croissance (+65%), grâce notamment à l’hybride qui connaît un certain engouement auprès des clients, et une expansion notable de l’offre avec une disponibilité accrue auprès de onze marques à fin juin 2021, contre une seule en 2017 et sept en 2018. À noter, enfin, que cette conférence de presse a constitué l’occasion, pour l’Aivam, de dévoiler son nouveau logo, sa dernière feuille de route et son portail qui a subi une totale refonte pour offrir un contenu de qualité, en phase avec les efforts de cette association qui, depuis plus de trente ans, œuvre en vue d’une professionnalisation accrue du secteur automobile au Maroc.
Jalil Bennani / Les Inspirations Éco Auto