Limousine : Porsche Panamera 3, fastueuse et furieuse !
Porsche a levé le voile sur la troisième génération de sa grande berline sportive. La nouvelle Panamera évolue bien plus qu’il n’y paraît. Elle mise sur la continuité, d’un point de vue esthétique, et utilise la même base roulante que le modèle sortant, mais a droit, cependant, à des changements significatifs sur le plan technique. Elle hérite, notamment, du très connecté cockpit Porsche Driver Experience, d’une suspension pneumatique adaptative Active Ride et d’une nouvelle variante Turbo E-Hybrid.
Luxe, habitabilité, technologies de pointe et sportivité, efficacité, plaisir de conduire… La Porsche Panamera, c’est la quadrature du cercle. Elle concilie l’inconciliable depuis 2009. C’est ce qui a fait son succès, avec près de 370.000 unités écoulées en 14 ans de carrière. Elle est pantagruélique et, en même temps, agile comme une ballerine, fastueuse et furieuse à la fois ! Avant l’avènement de la grande sœur de la 911, “limousine sportive” était à ranger dans la catégorie des oxymores, ces figures de style qui associent deux mots contradictoires.
Évidemment, les constructeurs allemands ont toujours été fans des grosses berlines aussi bourgeoises que “surmotorisées”. S8, Classe S63 AMG, M760i… Des salons roulants qui ont dû “fumer” bien des sportives pures et dures sur “Autobahn”. La Panamera de Porsche évolue dans une autre dimension, cela dit. Sans rien sacrifier au raffinement et à l’opulence, elle est plus radicale, plus jusqu’au-boutiste. On l’imagine plus volontiers claquer des temps sur piste. La nouvelle génération vient renforcer cette impression. Il y a un chapelet de bonnes nouvelles et une mauvaise. On démarre par cette dernière : l’abandon de la carrosserie Sport Turismo. La variante Shooting Brake de la Panamera ne sera pas reconduite. Ses ventes étaient anecdotiques.
La loi du plus fort. Une génération et puis s’en va ! Dommage ! Fort heureusement, il y a matière à se consoler avec la “rescapée”, qui conserve la même plateforme et les mêmes mensurations que son aînée. Affichant toujours 5,05 mètres de long (la version Executive à empattement allongé culmine à 5,20 m), 1,94 m de large et 1,42 m de haut, la berline a aussi fait le choix de ne pas repartir d’une feuille blanche en matière de design. Elle a certainement dû être conseillée par la 911, spécialiste parmi les spécialistes du changement dans la continuité, de l’évolution, à dose homéopathique, de ses lignes éternelles. En mode gros restylage !
Team Taycan
Porsche indique pourtant que quasiment toutes les pièces de carrosserie sont nouvelles. Seuls le pavillon et les portières sont partagés avec la génération sortante. Tout le reste est inédit et semble avoir été emprunté à la Taycan. Comme le Cayenne 3 restylé, dévoilé en avril dernier, la Panamera adopte en effet les principaux gimmicks inaugurés en 2019 par la limousine 100% électrique du clan. Ailes avant voluptueuses, feux avant qui sont désormais dotés de série, sur l’ensemble de la gamme, de feux matriciels et qui donnent à voir une signature lumineuse à quatre faisceaux, feux arrière ne formant qu’un avec le bandeau lumineux, qui accueille la griffe “Porsche”… La nouvelle venue a droit, par ailleurs, à un bouclier avant plus ajouré, présentant dorénavant une prise d’air supplémentaire en surplomb de la plaque d’immatriculation, de même qu’à des vitres latérales et à une lunette arrière aux découpes clairement inspirées, là encore, de celles de la Taycan. C’est à bord, cela dit, que l’influence du dragster 100% électrique de la firme de Zuffenhausen est la plus criante.
La Panamera 3 s’offre le Porsche Driver Experience, ensemble composé d’un combiné d’instrumentation incurvé de 12,6 pouces entièrement numérique (la deuxième génération offre un cocktail constitué d’un compte-tours analogique au beau milieu d’instruments digitaux), d’un écran tactile central de 12,3 pouces et, en option, d’une troisième dalle côté passager, de 10,9 pouces, celle-là. C’est évidemment une lapalissade que de dire que la qualité perçue est inattaquable, que matériaux et assemblages sont au top. Comme sur la Taycan, le sélecteur de vitesses est disposé au niveau de la planche de bord, à droite du volant. Côté ADAS (Advanced driver assistance systems), c’est un festival. Mais c’est en les déconnectant toutes que vous profiterez vraiment de la sportivité de la Panamera, de ses trains roulants et de ses liaisons au sol redoutables d’efficacité.
Redoutable
Sans transition, la 911 des familles s’offre une nouvelle suspension pneumatique adaptative qui offrirait un compromis proche de la perfection entre ouate et dynamisme, confort et sportivité grâce à l’action de deux valves sur l’amortisseur et à l’apparition de deux chambres pneumatiques. Le système de réglage actif du châssis “Active Ride”, disponible en option, pour sa part, devrait être au goût des maniaques de l’amortissement.
La garde au sol est alors relevée de 55 mm et chaque amortisseur est raccordé à une pompe hydraulique. De l’orfèvrerie ! Il est aussi question de joyaux sous le capot. Les Panamera et Panamera 4 et leur V6 2.9 l suralimenté développent 353 ch et 500 Nm de couple, soit respectivement 23 ch et 50 Nm de plus qu’avant. Les amateurs de “plaisirs exclusivement thermiques” apprécieront. Néanmoins, c’est la déclinaison hybride rechargeable (PHEV) Turbo E-Hybrid, inédite, qui chapeautera la gamme au lancement – en attendant l’arrivée de la Turbo S E-Hybrid -, avec son V8 4.0 l turbo et son moteur électrique à la puissance et au couple cumulés herculéens, 680 ch et 930 Nm, en l’occurrence. Greffé à la boîte PDK à 8 rapports, l’électromoteur est alimenté par une batterie de 25,9 kWh. À la clé, des performances de supersportive (0 à 100 km/h en 3,2 s et Vmax de 315 km/h) et une autonomie en mode tout électrique pouvant atteindre 91 km (cycle mixte WLTP). À terme, le catalogue de la Panamera comportera 4 versions PHEV. Disponible à la commande, pour des premières livraisons prévues en mars 2024, la nouvelle Porsche Panamera s’affiche en Allemagne à partir de 107.800 euros (un peu moins de 1.200.000 DH). La Panamera Turbo E-Hybrid démarre, pour sa part, à 192.500 € (plus ou moins 2,2 millions de dirhams).
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO