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Ludospace : le Peugeot Rifter restylé sait tout faire !

Si vous avez les pieds sur terre et que vous analysez froidement vos besoins en matière de mobilité, vous en arriverez probablement à la conclusion que c’est le Peugeot Drifter qu’il vous faut ! La version restylée du ludospace au lion remplit tous les critères, est forte partout. Son look ne manque pas de caractère, son habitacle est accueillant, vaste comme le monde (ou presque) et, comme nous avons pu le constater au cours d’un test-drive, d’un aller-retour entre Casablanca et Rabat, sa tenue de route est impériale, comme la cité qui vient d’être citée. 

Mardi 23 juillet, 10h30 du matin, showroom Peugeot de Moulay Slimane (Aïn Sebaâ, Casablanca) : un chapelet de Rifter Phase 2 n’attend qu’à être “égrené” par les journalistes conviés aux essais presse nationaux du ludospace français de 4,40 m de long, nouveau pensionnaire des showrooms de la marque. Premier constat : Peugeot a remué ciel et terre pour le restylage de mi-vie du Drifter.

En d’autres termes, il faut être miro pour ne pas remarquer, du premier coup d’œil, les évolutions par rapport à la version d’avant-restylage. L’outfit de ce Rifter relooké ferait perdre son “tarifite” au plus volubile des Rifains, écrirait un auteur accro à l’allitération. La face avant est transfigurée, apporte plus de prestance, de charisme et d’agressivité à ce ludospace aux faux airs de SUV avec sa garde au sol de 17,4 cm et sa panoplie du parfait baroudeur (rails de toit, skis de protection, etc.). Le Rifter “facelift” adopte le nouveau langage stylistique de la marque, étrenné par la troisième génération de la frangine 308.

Au rayon nouveautés, notons l’apparition de feux à la signature lumineuse à LED composée des trois griffes, d’une calandre désormais rectangulaire, dépourvue de l’ourlet chromé qu’arbore le modèle sortant et qui s’en distingue également en accueillant le nouveau logo de la marque. Le bouclier a également été retouché, donne à voir des prises d’air inédites et des projecteurs additionnels.

Le profil n’a pas bougé d’un iota, pour sa part, tandis que l’unique nouveauté à l’arrière n’a rien de dingue : la taille de police du monogramme Peugeot est plus importante et seul le nom du modèle lui tient dorénavant compagnie au niveau du hayon, le logo de la marque ayant été blackboulé. Enfin, deux nouvelles teintes de carrosserie font leur entrée dans le nuancier, un “vert Sirkka” et un “bleu Kiama” particulièrement attrayants.

Look qui claque et beauté intérieure
Nous avons hérité d’un Rifter gris métallisé “Active” (le premier des deux niveaux de finition disponibles au catalogue). Ventre à terre, à vive allure, nous nous sommes d’abord dirigés vers l’un des deux Rifter “Allure” garés en épi devant le showroom de Peugeot, identifiables à leurs jantes en aluminium de 16 pouces (même taille sur l’Active, mais en tôle), à leurs barres de toit longitudinales noires et à leurs vitres surteintées. Pas assez prompts ! Véhicules réservés ! Nous nous sommes rabattus sur l’un des Rifter Active, qui ne manque pas d’allure, soit dit en passant, et qui est déjà très correctement équipé.

À bord, on n’a pas droit à l’instrumentation numérique de 10 pouces de la plus huppée des finitions, à son volant gainé de cuir, à son accoudoir avant, ou encore à son aide au stationnement arrière. N’allez pas croire, cela dit, que notre voiture d’essai joue la carte de l’ascétisme. Elle a droit au même écran central tactile capacitif de 10 pouces que le haut de gamme et offre le même niveau de connectivité (compatibilité sans fil à Apple CarPlay et Android Auto).

Le nouvel écran est plus fin, plus raffiné et plus grand que celui du Rifter Ph.1, qui affichait une diagonale de 8 pouces seulement. Le Rifter Active donne aussi accès à deux prises USB Type C, à une sono qui travaille de concert avec quatre haut-parleurs et deux tweeters, à un frein de stationnement électrique, à des rétroviseurs réglables électriquement… La présentation intérieure est celle d’un ludospace bourgeois et la qualité de finition est des plus correctes. Le Peugeot i-Cockpit fait toujours son petit effet avec son petit volant à double méplat, qui accueille en son centre le nouveau logo Peugeot, et son combiné d’instrumentation surélevé, composé de deux petits clusters TFT. La position de conduite est assez haute, ce qui est plutôt agréable en ville, pour dominer le trafic, les sièges sont confortables et offrent un bon maintien latéral, mais ne sont réglables qu’en profondeur sur notre “monture”.

Un quasi sans-faute
Pourquoi achète-t-on un ludospace ? Pour pouvoir profiter, sans rien sacrifier au confort que peut offrir une berline ou un SUV, de sa praticité et de sa modularité très au-dessus de la moyenne. Le Rifter est en mesure de répondre aux besoins des professionnels comme à ceux des familles nombreuses avec ses deux portes latérales coulissantes, son vaste hayon (doté d’une lunette à ouverture séparée sur l’Allure), son seuil de chargement très bas et son coffre “maous”, qui affiche un volume de chargement de 775 litres en configuration cinq places et jusqu’à 3.500 l quand les sièges arrière son rabattus (banquette 2/3-1/3 pour l’Active, contre 3 sièges individuels pour l’Allure). Triturer le volant tout rikiki du Rifter est un plaisir de tous les instants. On est aux antipodes de la «bouée» des Merco des années 80 et 90.

Sur l’autoroute, le Rifter n’a rien d’une camionnette. Il dispose de la même plateforme modulaire (EMP2) que plusieurs de ses frères d’armoiries et qu’une ribambelle de modèles de la galaxie Stellantis, dont plusieurs modèles “chics” comme la 308 ou le 5008, le Grandland X, le C5 Aircross, le DS 7 et même la DS 9. Le Rifter n’a pas à rougir face à eux, s’en sort avec honneur sur l’asphalte, grâce à sa suspension qui maîtrise parfaitement l’art de la compression et de la détente, à sa direction consistante et précise et à son freinage qui en veut.

Dans la colonnes des satisfactions figurent aussi la boîte manuelle à six rapports au guidage parfait et le valeureux moteur qu’elle commande, un quatre cylindres en ligne turbodiesel 1.5 l BlueHDi de 100 ch et 250 Nm. Un bloc archi-éprouvé, qui se révèle être un peu bruyant lors des phases de fortes accélérations, mais qui se rattrape largement en affichant une belle santé. Nous n’avons pas tenté de vérifier la Vmax annoncée (167 km/h), mais nous nous sommes tout de même fait plaisir sur certaines relances, sur quelques dépassements éclair, et, en ville, aux feux rouges, en mode “0 à 40” !

Loisir ou boulot ?
Verdict : la pédale de droite répond à l’orteil et à l’œil. Le couple maxi déboule sans tarder (1.750 trs/min) et permet de faire le job dans toutes les situations du quotidien. Évidemment, ce sera une toute autre histoire si vous remplissez jusqu’au pavillon le Rifter de marchandises. Les 100 ch pourraient se révéler être un peu justes.

De toute façon, avec ses tarifs un peu plus élitistes que ceux de ses cousins (le Berlingo, le Doblo et le Combo), mais un peu plus bas que ceux du Caddy, le Peugeot Rifter semble s’adresser aux particuliers en premier lieu. On ne livre pas “lkhobz” au volant d’un véhicule s’affichant à partir de 243.900 DH et à 259.900 DH dans sa version haute.

Du reste, il s’agit, dans les deux cas, de tarifs (ter) de lancement correspondant à une ristourne de 17.000 DH sur le Drifter Active et à un geste (plus ample) de 31.000 DH sur l’Allure. En plus des familles, un fleuriste ou un chocolatier des beaux quartiers et d’autres pros qui ne pensent pas qu’en termes de TCO (total cost of exploitation) pourraient se laisser tenter, en revanche…

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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