B-SUV BEV : Kia EV3, une batterie d’atouts à prix doux
Les Kia EV6 et EV9 sont des SUV incroyables, des aimants à éloges. Mais ils s’affichent à des tarifs auxquels les clients de la marque ne sont pas habitués, sinon prohibitifs, du moins largement supérieurs à ceux de la “gamme thermique”. C’est là tout l’intérêt du Kia EV3, SUV urbain de 4,30 mètres de long, petit poucet du clan EV qui vient d’entrer en scène ! Il présente un chapelet d’atouts, parmi lesquels une autonomie pouvant atteindre 600 km. Mais son avantage comparatif numéro un est d’être un instrument de lutte des plus efficaces contre la surEValuation…
Qui eut pu imaginer, à l’époque des premières quatre-roues de Kia, les Brisa, Bongo et Pride, à titre d’exemple, lancées respectivement en 1974, 1980 et 1986, que certaines de leurs héritières tiendraient un jour le haut du pavé face à des modèles premium européens, japonais ou américains ? Ce jour est arrivé suite à l’avènement du premier véhicule 100% électrique de Kia, le crossover compact EV6.
La Voiture de l’année 2022 en Europe a propulsé la marque au rang de référence, de cador du “game” du BEV, où la frontière est plus ténue entre marques généralistes et premium. Et l’EV9, SUV familial 5, 6 ou 7 places, dévoilé en 2023, a permis de consolider ce nouveau statut et de titiller davantage l’aristocratie automobile. Cela s’est fait au prix d’une flambée des prix, hélas ! “Zid l’ma zid dguig”… Fort heureusement, la deuxième phase de cette approche “top down” vient d’être enclenchée. Révélé en streaming le 21 mai dernier, l’EV3 reprend la même recette que ses grands frères. Il peut compter sur un look séduisant en diable, un habitacle nickel-chrome, un contenu technologique d’avion de chasse et des batteries offrant des autonomies enviables.
Ce crossover compact de 4,30 m de long s’incline logiquement en matière d’habitabilité face à ses deux aînés, qui affichent, respectivement, 4,68 m et 5,01 m. Néanmoins, ses prix seront tels que son rapport habitabilité-prix devrait probablement être supérieur au leur. Si la grille tarifaire de l’EV3 n’a pas été communiquée pour le moment, le constructeur promet qu’elle sera ultra-compétitive.
À en croire les observateurs les plus avertis, elle devrait débuter autour de 35.000 euros. Un ticket d’entrée accessible, s’il en est, dans la mesure où ce crossover urbain bien né débarque avec un set de valoches pleines à craquer d’arguments ! Un “game changer” ? À vous d’en juger !
Le grand méchant look
Esthétiquement parlant, “nariiiii”… “Sdaaa3” ! Une petit “navette spéciale” qui arbore un petit air de mini-EV9 irrésistible. Le style “Opposites United” à son “prime” ! Reposant, comme l’EV6, d’ailleurs, sur la base roulante du gros SUV du clan, la plateforme modulaire E-GMP, le “newcomer” a droit à un style tout aussi audacieux, marqué par les très expressives signatures lumineuses “Star Map”, qui forment de douces constellations à l’avant et à l’arrière du véhicule.
On s’arrête là parce qu’on en a déjà fait tout un foin dans ces colonnes, à l’occasion de la “review” de l’EV9, lancé en mars dernier sous nos cieux. Vous l’aurez compris : l’outfit de l’EV3 nous a fait très forte impression. On ne se lasse pas d’admirer cette sculpture cubique, ses flancs très épurés, ses passages de roues carrés, soigneusement biseautés, son pavillon flottant et les “affluents” de ce dernier, les montants A et C, qui semblent se fondre respectivement dans le capot avant et la lunette arrière particulièrement inclinée, ou encore le becquet de hayon qui en impose. En parlant de hayon, le coffre dispose d’une commande électrique et d’une capacité de chargement de 460 litres, ce qui est tout à fait honorable pour un B-SUV BEV.
Avec son frunk (coffre avant) de 25 litres, sa trappe dédiée aux câbles de recharge et sa galerie de toit coulissante, cet EV3 a visiblement déployé des trésors d’imagination pour ne pas sacrifier la praticité sur l’autel du look. Résultat : il est “injouable” pour la concurrence sur les volets des aspects familiaux et de l’art de recevoir. Les portières à l’angle d’ouverture très important sont l’assurance d’un accès à bord très aisé, fait noter le constructeur, qui présente l’EV3 comme étant un champion de l’habitabilité au sein de la division des SUV urbains.
Objet (roulant) connecté et sécurisé
La présentation intérieure a également puisé son influence chez le grand frère EV9. Elle est aussi élégante qu’épurée, moderne au possible, dominée par un trio d’écrans “sur leur lit” de matériaux de haute facture, recyclés pour la plupart d’entre eux et comportant un QR Code pouvant être scanné pour retracer le processus de recyclage. Les deux écrans de 12,3 pouces pour l’instrumentation numérique et le multimédia chaperonnent un petit écran de 5 pouces qui centralise les commandes de chauffage et de climatisation. La connectivité est encore plus bluffante que celle de l’EV9, le robot conversationnel ChatGPT ayant été appelé en renfort. Notons au passage que le multimédia, comme les autres logiciels de l’EV3, sont évolutifs.
Le nouveau venu offre en effet la possibilité de procéder à des mises à jour OTA (over the air, à distance). Autre force du petit dernier de la fratrie EV, une liste d’ADAS aussi longue qu’un jour sans pain : aide au stationnement à distance, freinage d’urgence autonome, assistant de maintien dans la file, système de conduite autonome sur autoroute (niveau 2)… Mais cet EV3 a été conçu pour offrir du plaisir de conduire. Il faut réduire à sa portion congrue l’intervention des machines pour profiter du moteur synchrone à aimant permanent de 150 kW (204 ch) et 283 Nm, de même que de son système de freinage régénératif i-Pedal 3.0 inédit et de la (relative) légèreté de l’EV3.
Une autonomie au top
Kia n’a pas communiqué le poids de l’EV3 pour l’instant, mais deux indices de taille laissent à penser qu’il devrait être raisonnable. Ces indice, c’est le 0 à 100 km/h assez fringant (7,5 secondes) et l’autonomie de 600 km (cycle WLTP), la meilleure du segment des SUV urbains 100% électriques.
L’efficience de la plus grosse des batteries de l’EV3 – capacité de 81 kWh, peu commune pour un SUV de ce gabarit, contre 58 kWh pour la batterie la plus compacte -, mais aussi le coefficient de pénétration dans l’air enviable de ce B-SUV (Cx de 0,267), ne sont pas étrangers à ce rayon d’action XL. Mais ses batteries seraient sans doute moins endurantes si elles avaient à gérer une trop forte surcharge pondérale. Côté recharge, il faut 31 minutes pour passer de 10 à 80% de charge sur les (rares) chargeurs à courant continu disponibles sous nos latitudes.
Pour être complet sur le sujet, sachez que l’EV3 est équipé des technologies V2L (Vehicle to Load), V2G (Vehicle to Grid) et V2H (Vehicle to Home). En d’autres termes, il peut distribuer de l’énergie à d’autres appareils électriques, approvisionner en électricité la maison, les collectivités… Le Kia EV3 débarquera à partir d’octobre prochain dans les showrooms de la marque, qui indique néanmoins que les carnets de commandes pourraient être ouverts bien avant cette échéance.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE