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Abdelouahab Ennaciri : “L’avenir de l’automobile est électrique, et le Maroc doit s’y préparer”

Abdelouahab Ennaciri
Président de l’AIVAM

À l’occasion de l’Auto Expo 2025, Abdelouahab Ennaciri, le nouveau président de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), revient sur les ambitions de ce format inédit, consacré à l’hybride et à l’électrique. Entre pédagogie pour les consommateurs et plaidoyer pour un réseau de recharge plus dense, l’événement se veut à la fois vitrine technologique et levier de transition.

Quels sont vos ambitions pour cette première édition du salon ?
Nous espérons d’abord que ce salon soit une réussite, comme l’étaient les éditions précédentes d’Auto Expo, dans son ancienne formule. À l’époque, nous atteignions près de 200.000 visiteurs. Cette année, le format est différent : c’est un salon à thème, plus ramassé. Chaque marque présente un ou deux modèles maximum. Nous tablons donc sur une affluence plus réduite, mais nous visons tout de même 50.000 visiteurs.

Pourquoi avoir choisi de consacrer ce salon aux motorisations hybrides et électriques ?
Parce que ce sont elles qui incarnent l’avenir. L’hybride et l’électrique font désormais partie du paysage automobile, on les voit dans toutes les rues. Ce salon a deux objectifs principaux. Le premier est vis-à-vis des consommateurs : il s’agit de rassurer sur ces technologies. Beaucoup ont encore des craintes sur la durée de vie des batteries, leur garantie ou leur fiabilité. Or, ce sont des technologies largement maîtrisées à l’échelle mondiale. Nous voulons que les visiteurs voient l’étendue de l’offre et découvrent les économies que ces véhicules peuvent générer au quotidien.

Et le second objectif ?
Il s’adresse aux pouvoirs publics et aux investisseurs. Le développement du 100% électrique est totalement tributaire du réseau de recharge. L’hybride est déjà sur de bons rails : l’offre et la demande sont là, et le marché va croître naturellement. Mais l’électrique pur ne décollera que si le pays dispose d’un maillage suffisant de bornes de recharge. L’accompagnement de l’État sera déterminant.

Que représente concrètement ce salon pour les visiteurs ?
C’est une vitrine technologique. Plus d’une trentaine de marques exposent, dont une dizaine totalement nouvelles pour le marché marocain. Les visiteurs découvriront des modèles inédits, parfois à peine lancés. C’est donc un salon de découverte et de nouveautés, plus qu’un salon de promotion. Certaines marques proposeront des prix de lancement, mais l’esprit reste la présentation de l’offre et des solutions de financement, avec des transactions possibles sur place.

Le salon comporte-t-il aussi un volet «réflexion» ?
Absolument. Il ne s’agit pas uniquement d’exposer des voitures. Des conférences et débats sont prévus, notamment autour du développement du réseau de recharge. Des experts partageront les expériences internationales et marocaines, et discuteront des moyens pour accélérer la mise en place des bornes dans le Royaume.

L’Auto Expo a longtemps été un salon de vente. Pourquoi ce changement de cap ?
L’édition 2020 avait été annulée à cause de la pandémie, puis 2022 a été compromise par la crise mondiale et la pénurie de composants. Nous avons alors repensé le concept. L’ancien format, centré sur la vente et la promotion, ne correspondait plus aux attentes. Nos membres ont voulu un événement à thème, plus en phase avec les enjeux actuels. Aujourd’hui, la mobilité durable et l’électrification s’imposent naturellement.

Peut-on espérer une réédition de ce format ?
C’est la première fois que nous testons ce concept. Il est trop tôt pour dire s’il sera reconduit tel quel. Mais une chose est sûre : nous voulons maintenir un rendez-vous automobile tous les deux ans, avec un thème fédérateur. L’AIVAM restera mobilisée pour accompagner la mutation du secteur et lever les freins qui entravent encore son développement.

Les sociétés de financement appliquent-elles des conditions particulières pour l’achat de véhicules électriques et hybrides par rapport aux voitures thermiques ?
Les sociétés de financement accordent des crédits aussi bien pour les voitures électriques et hybrides que pour les véhicules thermiques. Cela montre leur confiance, car elles estiment que la valeur résiduelle des véhicules électriques et hybrides sera équivalente à celle des voitures thermiques.

Aujourd’hui, ces sociétés ne font donc aucune différence dans l’octroi des crédits ou dans les taux appliqués, qu’il s’agisse d’électriques, d’hybrides ou de thermiques. Pendant le salon, il est possible que certaines proposent des conditions plus avantageuses, mais cela dépend entièrement de leur politique commerciale et de leur stratégie vis-à-vis de leurs clients.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO


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