Carrosse présidentiel : Renault Rafale, la “Renaulution” macronienne…
À l’occasion du défilé militaire du 14 Juillet, Emmanuel Macron a prouvé qu’il était plus ouvert à l’alternance qu’il n’en donne l’air. Alors qu’il fait preuve d’autisme à chaque fois qu’est prononcé en sa présence le nom de Lucie Castets, candidate désignée du nouveau Front populaire (première force du pays depuis le 7 juillet dernier, date de la tenue du second tour des législatives) au poste de premier ministre, le président français n’a pas hésité à troquer sa voiture de fonction habituelle contre le nouveau Renault Rafale.
Le DS 7 Elysée a-t-il fait les frais de la nouvelle aversion du pensionnaire de l’Elysée pour le 7 (juillet) ? En tout cas, alors que les Rafale de la Patrouille de France peinturluraient de lignes tricolores le ciel parisien, c’est bien à bord d’un Renault éponyme, du nouveau SUV coupé de la firme au losange, que le président a radiné sur les Champs-Elysées, à hauteur de l’Arc de Triomphe, pour présider le traditionnel point d’orgue des célébrations du 14 Juillet, le défilé militaire.
Un modèle très spécial, qui arbore une livrée “bleu nocturne”, qui est campé sur des jantes de 20 pouces inédites et dont la calandre est agrémentée d’un drapeau tricolore en dégradé. Renault a aussi doté son nouveau porte-drapeau de porte-fanions amovibles et, au niveau des ailes avant, de badges tricolores, et évoque d’autres aménagements dans un communiqué de presse, dont certains conséquents, sans plus entrer dans le détail, “secret défense” oblige. Évidemment, Renault n’a pas boudé son plaisir suite à cette infidélité, qui annonce fièrement dans le document précité que “cet événement marque le retour de Renault dans le garage présidentiel”.
En revanche, du côté de DS Automobiles, la pilule a certainement du mal à passer. La DS 7 Elysée est un modèle sur mesure, livré l’année dernière par Stellantis au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré. L’affront est d’autant plus grand que Macron avait infligé un premier camouflet à Stelantis en rejetant en 2020 le DS 9, au motif qu’il ne s’agissait pas d’un véhicule “made in France”, mais d’un produit issu d’une usine chinoise. Apparemment, la préférence nationale n’est plus un critère pris en compte puisque le Renault Rafale est produit de l’autre côté des Pyrénées, en Espagne.
Treize à la douzaine
Renault et l’Elysée, c’est une love-story qui ne date pas d’hier. La Renault 40CV de Paul Deschanel, président (éphémère) de la République française entre février et septembre 1920, puis par son successeur, Alexandre Millerand, a été le premier véhicule présidentiel au losange, quand le dernier en date est le Renault Espace V, utilisé en 2016 par François Hollande et, après lui, rapidement, par Emmanuel Macron, avant que ce dernier ne bascule chez la concurrence le 14 juillet 2017, avant qu’il ne pose son séant présidentiel dans un Peugeot 5008 II et qu’il ne s’engage en 2021 dans une nouvelle histoire avec le DS 7 (Crossback).
Renault rappelle que ce sont au total “pas moins de douze présidents de la République” qui ont fait appel à des “Renault pour leurs déplacements officiels”.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE