Dacia Duster III : le boss veut finir le «game» !
Ecoulé à plus de 2,2 millions d’exemplaires depuis l’avènement de la première génération en 2010, le Dacia Duster se réinvente. La troisième génération a été dévoilée en avant-première récemment. Bâti sur la plateforme CMF-B, étrennée par la paire Sandero et Logan, le SUV le plus vendu au Maroc effectue un bond en avant énorme à tous les niveaux. Et s’il goûte enfin aux joies de l’électrification, il ne fait pas une croix sur le diesel. Chronique d’un triomphe annoncé – si les tarifs ne s’envolent pas.
Qu’ont en commun Berlin, Cuba, l’Iran, l’Irak, la bande de Gaza et notre rédaction ? Nous avons tous connu les affres de l’embargo… Pour notre part, c’est Dacia qui nous y a soumis. La firme de Mioveni a dévoilé en avant-première, début novembre, au Portugal, la troisième génération du Duster, qui aura droit à son premier bain de foule au salon de Genève, fin février 2024, et qui sera commercialisée en juin sur le marché européen, mais seulement fin 2024, voire début 2025, au Maroc. Les consignes étaient claires : contenu sous embargo jusqu’au 29 novembre. On ne vous raconte pas comment on a brûlé d’envie de partager le «Doss-ter» avec vous ces derniers jours ! Surtout qu’il y a tant de choses à dire à propos de la nouvelle itération du B-SUV de Dacia.
Commençons par son grand méchant look, capable de faire se lever tel un seul homme les travées de l’Estádio da Luz de Lisbonne, situé à une trentaine de kilomètres de Cascais, là où l’objet de notre «enflammade» nous a été dévoilé en avant-première. Bien qu’il garde un air de famille avec le «Deux-ster», de même que des mensurations plus ou moins similaires (il affiche la même longueur, mais est un peu plus large et un peu moins haut), le Duster III est le portrait craché, à échelle réduite, du Bigster Concept, qui a introduit le nouveau langage stylistique de Dacia début 2021 et qui donnera lieu à un modèle de production, attendu en 2025.
Faisant admirer le dernier cri de l’outfit ethno-chic, spécial aventure, ainsi que des signatures lumineuses soignées, en forme de Y, le nouveau cru a manifestement poussé de la fonte, à en juger par ses passages de roues renflés, par ses épaulements saillants, par son capot moteur très structuré, parcouru de nervures qui entourent un imposant «powerdome», ou encore par ses boucliers avant et arrière robustes, dotés de skis de protection en «skartle», matériau recyclable créé par Dacia que l’on retrouve au niveau des bas de caisse, des ourlets de roues, mais aussi sur l’imposant insert sur les portes avant.
Il coche toutes les cases
Le nouveau Duster bénéficie par ailleurs d’un habitacle où il fait bon vivre, robuste, fonctionnel, spacieux, malin et high-tech. Reposant sur la plateforme CMF-B, version simplifiée de la base roulante de la Clio V, lancée chez Dacia par la Logan III fin 2020 et reprise par la Sandero début 2021, puis par le Jogger quelques mois plus tard, il fait montre d’une montée en gamme spectaculaire, hérite, à partir du deuxième niveau de finition, d’une instrumentation numérique de 7 pouces et d’un écran tactile central de 10,1 pouces. Deux systèmes multimédia sont disponibles.
Le «Media Display» offre une connectivité sans fil, quand le «Media Nav Line», réservé aux finitions les plus huppées, donne accès à une navigation connectée et à une sono Arkamys qui ravira les mélomanes. La liste des aides électroniques à la conduite s’est considérablement allongée, la finition est plus que satisfaisante, malgré la présence de plastiques durs, la capacité de chargement du coffre a progressé de 6 % par rapport à celle de la génération sortante, pour atteindre 472 l et les espaces de rangements sont légion. Autre atout indéniable de la nouvelle génération : elle est rusée, futée comme un renard, «Clever» comme une auto tchèque…
Disposant, en option, du «pack Sleep», comme le Jogger avant lui, ou encore de barres de toits modulables, dispositif inauguré par la Sandero, le Duster ne doit à personne le système «Youclip», composé, en fonction des niveaux de finition, de 4 ou 6 supports pouvant accueillir plusieurs pièces rapportées, situés sur la planche de bord, sur la console centrale et dans le coffre. Ils permettent de «clipser» un support tablette, un support smartphone avec (ou sans) chargeur à induction, une pochette de rangement, mais aussi un astucieux «combo» 3 en 1, composé d’un porte-gobelet, d’un crochet pour sac et d’une lampe nomade.
Certificat de dCi… en Europe
Le «Dus-Ter» fait l’impasse sur le diesel. En Europe, en tout cas, où ce type de motorisation pèse moins de 15 % dans le mix des ventes du modèle. En revanche, le dCi jouera les prolongations au Maroc. Et ce sont même ses variantes dCi qui seront proposées en premier lieu sur notre marché. Denis le Vot, directeur général de Dacia, a été on ne peut plus clair à ce sujet.
La nouvelle génération accueille également sous son capot menaçant une motorisation essence/GPL «eurocentrée», ainsi que deux motorisations électrifiées (une première dans la saga Duster) qui pourraient figurer au catalogue marocain. La version Hybrid 140 (HEV, non-rechargeable) reprend le 4 cylindres essence 1.6 l et les deux moteurs électriques du Jogger du même nom. A la clé, 140 ch et 205 Nm de couple. Le Duster est proposé, du reste, dans une version essence à hybridation légère (MHEV) inédite chez Dacia, empruntée au cousin Renault Austral 1.2 TCe mild hybrid. Elle développe 131 ch et envoie un couple maxi de 230 Nm aux quatre roues. C’est la seule qui dispose d’une transmission intégrale.
Dacia n’a pas encore communiqué les prix du nouveau Duster, qui donnera le choix entre quatre finitions (Essential, Expression, Extrême et Journey), mais a néanmoins précisé que les versions les plus accessibles seront commercialisées à moins de 20.000 euros.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO