Tachfine Bekkari : « la visibilité des constructeurs est très limitée »
Entretien avec Tachfine Bekkari.DG d’ALD Automotive Maroc
Comment à évolué ALD Automotive Maroc durant ces deux années de pandémie ?
Comme n’importe quelle entreprise marocaine, ALD a bien évidemment souffert de cette conjoncture et surtout durant le confinement, durant lequel nos partenaires n’étaient pas prêts à opérer. Néanmoins, ALD a été capable d’assurer la mobilité de ses clients, surtout ceux qui travaillent dans le secteur du bâtiment ou de la construction et qui devaient poursuivre leur activité.
Comment gérez-vous la demande face au manque de véhicules neufs, du fait de la crise des semi-conducteurs ?
Comme vous le savez, la visibilité même des constructeurs est très limitée aujourd’hui. La plupart ont une visibilité d’une à deux semaines par rapport à leurs stocks. Du coup, ce que nous essayons de faire, c’est de travailler aussi sur nos stocks de véhicules d’occasion pour pouvoir au moins assurer la mobilité de nos clients. En d’autres termes, nous proposons des véhicules d’attente, le temps de pouvoir récupérer des véhicules neufs et de les livrer. Nous proposons aussi des produits comme le second life lease qui est une location de véhicule d’occasion. Par ailleurs, nous essayons de prolonger nos contrats, surtout lorsque le véhicule loué est encore en bon état après 48 mois. Tels sont les leviers qui nous permettent de gérer la demande durant cette période difficile.
Quelle va être votre stratégie pour les véhicules électrifiés ?
Aujourd’hui, nous avons un produit proposé par le groupe ALD et qui s’appelle «ALD Electric». C’est un produit tout-inclus, puisqu’il tient compte non seulement du financement du véhicule, mais aussi des bornes de recharge. Pour le Maroc, le lancement de ce produit dépend d’un problème d’écosystème, car aujourd’hui, nous avons les moyens de lancer la location de voitures électriques et les outils pour gérer ce genre de produits. Néanmoins, il faudrait qu’il y ait une certaine volonté de la part des autres maillons de la chaîne, à savoir, les entreprises en termes d’installations de bornes de recharge, mais aussi l’État, en matière d’incentives avec des bonus allant au-delà de l’exemption du paiement de la vignette. Je pense qu’il faudrait un peu plus que cela pour promouvoir la mobilité électrique.
Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO Auto