Volkswagen Tiguan 3 : le taulier fait peau neuve

C’est qui, le patron ? En Europe, au sein du segment des SUV compacts, c’est le Volkswagen Tiguan qui trône au sommet de “l’organigramme”. Cela fait des années que c’est le cas, et la troisième génération semble programmée pour faire en sorte que cette situation perdure. Elle s’appuie sur l’héritage des générations antérieures, notamment en termes de style. Et elle mise toujours sur le diesel !

La bataille fait rage au sein du segment des SUV compacts sur le marché européen. Et les nouvelles du front ne sont pas rassurantes : les deux principaux “belligérants, le best-seller Volkswagen Tiguan, produit à plus de 7,5 millions d’unités dans le monde depuis l’avènement de la première génération en 2007, et son challenger le plus féroce, le Peugeot 3008 (dont la révélation est décidément très largement relayée dans ce numéro), viennent d’accroître considérablement, à quelques jours d’intervalle, leur puissance de frappe.

La tactique adoptée par la troisième génération du SUV allemand est diamétralement opposée à celle de son rival français, cela dit. Alors que le 3008 (troisième du nom également) est quasiment reparti d’une feuille blanche, le petit frère du Touareg mise sur la continuité, pour sa part. Faire fructifier le legs familial devait figurer dans l’incipit du cahier des charges du nouveau venu. Laisser la prérogative des versions 100% électriques au Volkswagen ID.4 également. Le nouveau Tiguan propose, comme son prédécesseur, des variantes diesel, essence et hybrides. Même son de cloche en matière de look. Le “newcomer” est parfaitement en phase avec la politique maison, joue la carte de l’évolution plutôt que celle de la révolution.

Le groupe Volkswagen est passé maître dans l’art du conservatisme stylistique. À l’instar de la Golf ou de la 911, le Tiguan garde un air de ressemblance assez marqué avec ses aînés, mais ses lignes sont plus épurées, plus “bio” que celles de la génération sortante, plus proches, désormais, de celles de la gamme ID. En atteste sa face avant dénuée de grille de calandre, élément qui cède la place à un élégant bandeau noir, qui peut être surplombé par un jonc lumineux disponible en option. La nouvelle itération a également droit à des optiques avant légèrement plus fines qu’avant, à un bouclier avant marqué par une imposante prise d’air horizontale, elle-même chaperonnée par deux écopes verticales, à des flancs tout en courbes, à des feux arrière désormais horizontaux, reliés par un bandeau lumineux, ou encore à un becquet de toit qui ne passe pas inaperçu. L’ensemble est moderne, autrement plus agressif qu’avant.

Évolution stylistique, révolution digitale
Le Tiguan 3 mesure désormais 4,55 mètres de long, soit 3 cm de plus qu’auparavant. Son empattement (2,68 m) ne progresse pas pour autant. Sa largeur (1,84 m) et sa hauteur (1,64 m), non plus. Pas de réels progrès en ce qui concerne l’habitabilité, autrement dit. En revanche, le volume de chargement, point fort du Tiguan 2, fait un bond en avant phénoménal ! De 615 litres, la contenance du coffre des versions thermiques du Tiguan passe en effet à 652 l. Le coffre des variantes hybrides rechargeables se contente, pour sa part, d’une capacité de 490 l. Reposant sur la nouvelle plateforme MQB Evo, étrennée par la nouvelle Passat, le Tiguan 3 hérite de la même présentation intérieure que le break familial (la version berline de la Passat n’est plus produite) et des mêmes technologies embarquées. Le combiné d’instrumentation numérique de 10,25 pouces, qui peut être secondé, en option, par un affichage tête haute très évolué, est prolongé par un écran tactile central de 12,9 pouces pour les versions les plus accessibles et de 15 pouces pour les finitions hautes.

Dans les deux cas, un bandeau capacitif rétro-éclairé vient souligner cette interface de la quatrième génération du système multimédia MIB. Au menu : une connectivité de champion, un assistant vocal corvéable à merci… La boîte de vitesses manuelle disparaît du catalogue et le levier de vitesses des versions à transmission automatique a été zappé. Il est remplacé par un commodo placé derrière le volant et, sur la partie basse de la console centrale, par la molette de sélection des modes de conduite, qui permet également de gérer le volume de la sono et l’éclairage d’ambiance, mais aussi par un espace de rangement ou, sur les finitions les plus huppées, par un double chargeur à induction.

TDéification…
On en arrive à la salle des machines. C’est là que le Tiguan 3 fait vraiment preuve de conservatisme. Quand bon nombre de ses rivaux ont fait le deuil du diesel, le SUV compact de Wolfsburg insiste avec le “sacro-saint” TDI. Il donne le choix entre deux variantes de 150 et 193 ch. La marque propose aussi deux déclinaisons essence de 204 et 272 ch. Les versions les plus puissantes des blocs essence et diesel disposent de quatre roues motrices. Quatre autres motorisations, toutes électrifiées, seront commercialisées au lancement de cette troisième génération, qui aura lieu en février 2024. Deux d’entre elles sont micro-hybridées, embarquent un moteur essence 1.5 l eTSI développant 130 ou 150 ch et un réseau 48 volts. Sous le capot des deux variantes hybrides rechargeables, on retrouve ce même bloc, associé à un moteur électrique de 115 ch solidaire de la transmission eDSG à 6 rapports et alimenté par une batterie de 19,7 kWh. Les Tiguan e-Hybrid produisent des puissances cumulées de 204 et 272 ch. Ils sont crédités d’une autonomie en mode 100% électrique supérieure à 100 km. Le nouveau Tiguan s’affichera à partir de 36.600 euros en Allemagne (400.000 DH environ).

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO