Crossover compact : Nissan Qashqai restylé, un air de premier de la classe !
Pour son restylage de mi-vie, le Nissan Qashqai 3 n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. L’inventeur du segment des crossovers s’est réinventé. Sa face avant est plus expressive et plus moderne que celle de la Phase 1, tandis que la principale nouveauté à bord, l’adoption du système multimédia Google Automotive, constitue un sacré bond en avant en matière de connectivité.
C’est un modèle crucial pour Nissan qui vient de passer par la case restylage. Le Qashqai a lancé la vogue des crossovers en 2007 et a tout raflé le temps que la concurrence s’organise. Le premier du nom a été produit à plus de 2,5 millions d’exemplaires et la barre des six millions d’unités devrait être franchie prochainement par la troisième génération, malgré des volumes de ventes un peu moins stratosphériques. Le sous-segment des C-SUV est le plus porteur et le plus embouteillé du marché au niveau mondial. Et de nouveaux poids lourds y font régner leur loi. C’est d’autant plus vrai sur le marché marocain, où le Qashqai 3, lancé vers la fin du premier trimestre 2022, a vu ses ventes pâtir de l’absence de motorisations diesel sous son capot, dévissant de manière sensible par rapport à celles de ses deux aînés, vendus à 33.000 unités. Voilà, pourtant, un SUV compact qui gagne à être connu.
La génération actuelle a opéré une montée en gamme flagrante. Elle est en tout point supérieure à celle qu’elle supplée, tenant largement tête aux C-SUV les plus cotés du moment en termes de style, d’art de l’accueil, de technologies embarquées… Sa déclinaison e-Power offre, au passage, une revisite intéressante du “full hybrid”, une alternative plus que crédible aux emblématiques 1.5 l, 1.6 l, 1.7 l et 2.0 l dCi qui ont fait la gloire des aînés. En s’offrant un restylage de mi-vie profond, un relooking qui claque, le crossover de Yokohama insiste sur ses forces, aiguise… son katana.
Un style plus conquérant
La face avant a été repensée de fond en comble. La nouvelle calandre est folle ! Exit le style “V-Motion”, inauguré par le Juke en 2010. Place à un élément plus évasé, doté d’une grille en “cottes de maille”, constellée d’écailles métalliques en forme de virgule pour un effet “armure de samouraï”. On a envie de s’exclamer “Banzai” tellement ça le fait ! Les feux de jour qui chaperonnent cette calandre hypnotisante sont dorénavant scindés en deux parties, donnent à voir, au niveau de l’étage inférieur – qui semble être une extension de la calandre – une signature lumineuse constituée de cinq virgules. Le bouclier en contrebas a également reçu des coups de scalpel énergiques à l’occasion du passage du Qashqai sur le billard.
Le profil et la poupe de cette Ph.2 présentent des évolutions moins spectaculaires. Notons tout de même l’apparition de jantes inédites, d’un bouclier arrière que seuls les plus “physionomistes” remarqueront, et de feux arrière qui gardent la même forme que ceux du modèle d’avant-restylage, mais qui changent tout le reste. Ils troquent leur bulle opaque contre un élément transparent, façon “feux cristal” de Lexus – gimmick remis récemment au goût du jour par la Clio 5 restylée, entre autres -, et adoptent une signature lumineuse plus élaborée, plus “théâtrale”, sertie de LED blanches et rouges.
Ces dernières reprennent le thème de la virgule. Petite précision pour faire le tour de la question de l’éclairage extérieur : le Qashqai a droit pour la première fois à des feux séquentiels, à l’avant (le clignotant, désormais intégré aux feux de jour), comme à l’arrière.
Une pluie de nouveautés
Sans transition, le nouvel éclairage d’ambiance est l’un des changements les plus significatifs à bord de la version restylée du Qashqai, au même titre que la présence de matériaux plus qualitatifs, notamment le cuir ou l’Alcantara, et plus durables pour certains d’entre eux (TEP matelassé).
La version “facelift” a droit, du reste, à une mise à jour technologique assez sérieuse. L’écran tactile central de 12,3 pouces, soit la même taille que l’instrumentation numérique mitoyenne, sert de hardware à la nouvelle interface Google Automotive, le système d’infodivertissement “natif” du géant de Mountain View, qui évolue sous environnement Android et qui donne accès à une compatibilité sans fil aux deux protocoles d’appairage de smartphones les plus connus, à l’assistant vocal de Google et aux principales applis faisant désormais partie de nos vies, les stars de Google Play en matière de navigation, de streaming audio et vidéo, de gaming…
Au rayon tech toujours, le Qashqai embarque la dernière génération de son “Around View Monitor”, de sa caméra 360 degrés, et inaugure, du reste, le “capot invisible”, “l’Invisible hood view”, qui offre une vue sur la position des roues avant, ou le “Parking Spot Location Memory”, système de mémorisation des emplacements de parking et d’assistance aux manœuvres de stationnement adossée aux GPS.
Une offre mécanique cristallisée
D’autres systèmes d’aides à la conduite figurent dans la liste des innovations auxquelles le Qashqai 3 Ph.2 a eu droit. En revanche, c’est le calme plat au niveau de la salle des machines. Le SUV compact de Nissan offre toujours le choix entre un 4 cylindres essence 1.3 l DIG-T mild-hybrid (réseau 12 V), développant 140 ou 158 chevaux, et une déclinaison e-Power “full hybrid”, hybride simple, non-rechargeable.
Faisant appel à un 3 cylindres essence 1.5 l suralimenté de 116 ch qui n’est pas relié aux roues du véhicule, qui a pour seule mission d’approvisionner en énergie, par le truchement d’un onduleur, un moteur électrique plus gros, développant 190 ch, ainsi qu’une petite batterie de 1,8 kWh, le Qashqai e-Power dispose par-dessus le marché d’un système de freinage régénératif efficient.
Cette architecture innovante lui permet de conquérir l’un des “Everest” de l’automobile et de revendiquer un rayon d’action de plus de 1.000 km avec un seul plein (55 litres d’essence). Le Nissan Qashqai 3 restylé débutera cet été sa carrière en Europe. Ses tarifs n’ont pas encore été annoncés.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE