Restylage : BMW Série 3 Ph.3, le best-seller au top
Apparue en 2019 et passée une première fois, en 2022, par la case restylage, la septième génération de la BMW Série 3 en ressort cette fois avec un look quasiment inchangé. Elle a eu droit, en revanche, à une mise à jour technologique assez sérieuse, a peaufiné son châssis et a fait le ménage dans sa gamme, moins tentaculaire, désormais. Les 316d et 330d disparaissent du catalogue, qui ne comporte plus qu’une version hybride rechargeable, la 330e, dont l’autonomie en mode tout-électrique progresse de manière remarquable !
«Un homme devrait cesser d’écrire après trois heures de travail quotidien». Heureusement que les managers successifs de BMW n’ont pas suivi le conseil d’Anthony Trollope, romancier britannique de l’ère victorienne. Voilà près de cinquante ans qu’ils rédigent la plus belle «success-story» de la marque à l’hélice. Née en 1975, le best-seller de BMW, la Série 3, est même l’une des étoiles les plus scintillantes de la voûte céleste auto, le quinzième véhicule le plus vendu du globe, avec près de 17 millions d’unités écoulées ! Une légende disposant d’une large «fanbase», d’innombrables «adorateurs», complètement sous le charme de sa rare polyvalence, de son tempérament de drifteuse mâtiné de raffinement, de tech, d’esprit familial…
La septième génération fait honneur depuis 2019 à la fondatrice de la lignée, la E21. Tout en renouvelant le genre, elle est fidèle aux dogmes édictés en 1975, à la répartition des masses 50/50, à la position de conduite sportive, au train arrière joueur, qui décroche facilement – même sur les versions xDrive, à quatre roues motrices, au six-en-ligne (sur les versions les plus nobles). Mais BMW n’est pas du genre à s’endormir sur ses lauriers. Après 5 ans de carrière, marquée par un premier passage par la case restylage en 2022, la berline (nom de code G20) et le break Touring (G21) n’ont, semble-t-il, pas achevé leur quête des sommets. Ils viennent de passer une seconde fois sur le billard pour une intervention légère. Et il faut être le saint-patron des physionomistes pour remarquer ce qui a changé au niveau de l’outfit.
Au rayon nouveautés, les étals sont clairsemés, ne comportant que trois jantes «f’mikthoum» et deux teintes de carrosserie inédites (Artic Race Blau et Fire Red). Les mutations sont moins timides à bord. C’est le volant, redessiné et dorénavant orné de part et d’autre des palettes de la boîte auto à 8 rapports Steptronic Sport (intégrée à la dotation de série), ainsi que les buses d’aération de cette «Ph.3», qui permettent de la distinguer du premier coup d’œil de celle qu’elle suppléera dans les showrooms de la marque en juillet prochain. À bien y regarder, cependant, on remarquera l’apparition d’inserts décoratifs inédits et de selleries en cuir qui le sont aussi. Le système d’éclairage d’ambiance a également été repensé.
Micro-retouches cosmétiques, «beauté intérieure» au taquet
C’est au niveau de «la partie immergée de l’iceberg» que les responsables de ce restylage se sont vraiment décarcassés. Mise à jour technologique (système d’exploitation BMW 8.5 et nouveau BMW iDrive, doté d’une fonction «QuickSelect»), passage entre les mains des réputés metteurs au point de la marque pour le duo trains roulants et liaisons au sol pour plus de «Joy». La Ph.2 était un amour de berline familiale, une formidable voiture à vivre et à conduire. Difficile d’imaginer la dimension au-dessus… Sous le capot, le choix est vaste (essence et essence MHEV, diesel et diesel MHEV et, enfin, PHEV) quand bien même la gamme de motorisations a été réduite.
Trois des versions proposées au catalogue de la Série 3 de 2022 ont pris une retraite anticipée. Il s’agit de deux variantes diesel (316d de 122 ch et 330d de 286 ch) et d’une déclinaison hybride rechargeable (320e de 204 ch). La liste des rescapés est constituée des 318i (156 ch), 320i (184 ch) et M340i (374 ch) côté essence, quand le clan des «mazouts du seigneur» est constitué des 318d (150 ch), 320d (190 ch) et M340d (340 ch). Enfin, le désormais unique modèle électrifié du catalogue de la Série 3 est la 330e, forte de 292 ch.
Sa puissance n’évolue pas, à l’inverse de son autonomie, qui effectue un bond que Neil Armstrong qualifierait à tous les coups de géant, à la faveur de l’adoption d’une nouvelle batterie haute tension présentant une capacité nette de 19,5 kWh, contre 11,15 kWh pour l’accus de la version (restylée) d’avant-restylage.
Les (T)rois de la glisse
Ce swap de batteries permet à la Série 3 PHEV d’afficher un rayon d’action en mode 100% électrique pouvant atteindre 101 km (jusqu’à 97 km pour la Série 3 Touring). À mettre en perspective avec les 37 petits kilomètres revendiqués par sa devancière. L’apport du nouveau chargeur embarqué, capable de digérer 11 kW sur courant alternatif triphasé (3,7 kWh auparavant), est également appréciable. Une charge complète est désormais l’affaire de deux heures et quart. Temps économisé : une heure et vingt minutes. Vous savez ce qu’en pense Neil Armstrong… En parlant d’économies, l’heure de casser sa tirelire est venue. BMW annonce un ticket d’entrée à 48.700 euros pour la Série 3 2024. L’inflation est assez sensible. Mais personne ne trouvera à y redire. C’est la marche du temps. Plus de tech, de logiciels en tout genre, des batteries de plus en plus efficientes pour les EV… Un moment, faut bien passer à la caisse ! La Série 3 a le mérite d’enrober ça de l’ADN de la marque, de garder au centre des débats le plaisir de conduire, les sensations au volant, la glisse tout en maîtrise…
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE