SUV 100 % électrique : Porsche Macan II, il était une fois la révolution !

Lancé au printemps 2014 et restylé en 2018, le SUV compact Macan verra sa longue et belle carrière prendre fin prochainement. Le remplaçant du best-seller mondial de Porsche lors de sa première année pleine et en 2021, vendu à plus de 800.000 exemplaires depuis ses débuts, vient en effet d’être dévoilé à Singapour. Principale info à retenir : il marque une rupture nette avec le passé en adoptant exclusivement des motorisations électriques! Shocking ? Que nenni ! “Showtime” ! 

Avis de disparition : le L4 2.0 l Turbo de 253 ch du Macan I standard, le V6 3.0 l biturbo de 380 ch du Macan S et le V6 2.9 l biturbo de 440 ch de la variante Turbo sont portés disparus. En mode Maddie Macan… Borderline ? On avoue. Cela dit, il ne faut pas minimiser l’impact, dans les rangs des plus radicaux, des plus “psycho-rigides” des Porschistes, de l’éclipse des moteurs essence sous le capot du Macan II.

Il est vrai que sur l’échelle de l’offense, c’est bien moins grave que l’apparition du Diesel au catalogue du Cayenne, en 2009, ou, que les débuts, 7 ans plus tôt, de ce dernier. Ces deux épisodes liés au premier SUV de Porsche avaient soulevé une vague d’indignation, encore plus forte que celle qui s’était abattue sur la 911 Type 996, apparue en 1997, première berlinette de Zuffenhausen à rompre la tradition du refroidissement par air (et par huile). Tout bien pesé, c’est un brin donquichottesque de s’émouvoir encore de ce qui semble inéluctable depuis quelques années déjà. Oui, la deuxième génération du SUV compact de Porsche, dont les débuts sont prévus au cours du deuxième trimestre de 2024, est le deuxième véhicule 100 % électrique de la marque après la Taycan. Et il y en aura un troisième. Et un quatrième, un cinquième… Il faut s’y faire ! C’est écrit.

En effet, la stratégie d’électrification de Porsche est on ne peut plus clair. La firme de Stuttgart ambitionne de vendre 50 % de modèles électrifiés (hybrides rechargeables et 100 % électriques) dès 2025 et vise la neutralité carbone d’ici 2030, année lors de laquelle les modèles entièrement électriques devraient représenter plus 80 % des ventes. Seule la 911 gardera son légendaire flat-six. Il devra son salut à l’adoption d’un régime alimentaire basé sur les carburants de synthèse. Supérieur en tout point ? Par ailleurs, Porsche assure que ses clients n’y perdront pas au change. Et le nouveau Macan illustre à la perfection cet engagement ! Il est supérieur en tout point – sinon celui de la musicalité, bien entendu – à la génération sortante. D’un point de vue esthétique, le “glow up” saute aux yeux. La silhouette demeure proche de celle du Macan premier du nom, mais la poupe fastback, fuyante, apporte un supplément d’agressivité. La face avant épurée, façon Taycan, dépourvue de calandre et dotée d’optiques à quatre traits lumineux superposés en rang de deux, fait également de l’effet. Signalons, cela dit, que lesdits feux n’en sont pas vraiment, puisque ce sont les projecteurs intégrés au bouclier qui assurent la fonction d’éclairage. Notez, du reste, que le nouveau venu n’est pas qu’agréable à contempler.

D’une génération à l’autre, les progrès sont spectaculaires en matière d’aérodynamique. Ou quand la forme suit la fonction. A la faveur de l’adoption d’un aileron arrière actif et d’un plancher plat au carénage intégral, le Macan II affiche un coefficient de traînée de coupé sportif particulièrement profilé (0,25). A mettre en perspective avec le Cx de 0,36 de son prédécesseur. Affichant 4,78 mètres de long, soit 5 cm de plus que le modèle sortant, la deuxième génération du Macan est également un peu plus large et un peu plus haut. Et son empattement qui progresse a été étiré à 2,89 m (+ 8 cm), les roues ayant été rejetées aux extrémités du véhicule. Cela profite au volume du coffre, qui passe à 540 litres (auxquels il convient d’ajouter une contenance de 84 l pour le coffre avant, utile pour ranger les câbles de recharge), mais surtout à l’habitabilité.

Dans ce domaine, le Macan n’a quasiment plus rien à envier au Cayenne, même si c’est véritablement en matière de contenu technologique que le nouvel opus impressionne le plus. Il donne à voir une présentation intérieure futuriste, proche, là encore, de celle de la Taycan, mais aussi de celles du Cayenne et de la Panamera restylés, hérite d’une dalle d’instrumentation numérique incurvée de 12,6 pouces, d’un écran central de 10,9 pouces et, en option, d’un autre écran de la même taille, placé en face du siège passager. Il a aussi droit, en option toujours, à un système de vision tête haute à réalité augmentée. “Macanique” de précision Passons aux choses sérieuses, à ce qui fait réellement la magie de la marque, le “handling” Porsche ! La marque allemande annonce un bond de géant en termes de prestations routières et de sensations au volant, malgré un poids en forte hausse par rapport à la première génération. Trains roulants et liaisons au sol ont été optimisés et devraient se jouer encore plus facilement des lois de la physique, à plus forte raison quand le véhicule, qui étrenne la nouvelle plateforme PPE, est équipé des roues arrière directrices optionnelles. Autrement dit, il y a moyen de se faire plaisir au volant et de tirer la quintessence des deux électromoteurs des deux variantes qui seront disponibles au catalogue du Macan II à son lancement.

Il s’agit du Macan 4, qui produit une puissance de 408 ch et 650 Nm de couple, ce qui lui permet de passer de l’arrêt à 100 km/h en 5,1 s, et de la déclinaison Turbo, qui culmine à 639 ch et à 1.130 Nm de couple. Cette dernière bénéficie d’une motricité renforcée grâce à la présence d’un blocage de différentiel arrière électronique et atomise le 0 à 100 km/h en 3,3 s. Elle a également droit à une autre prérogative, une suspension pneumatique pilotée à deux chambres, en l’occurrence. Ces deux versions disposent d’une batterie à la capacité utile de 95 kWh présentant une architecture 800 V. A la clé, des valeurs d’autonomie des plus convaincantes (613 km pour le Macan le moins puissant et 591 km pour le Macan Turbo) et une puissance de charge maxi de 270 kW, synonyme d’une recharge de 10 % à 80 % en un peu plus de 20 minutes seulement. D’autres chiffres font moins bonne impression, hélas ! Les tarifs du Macan II démarrent à un peu plus de 86.000 euros. Et il faut compter un peu moins de 119.000 euros pour le haut de gamme Macan Turbo.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE