SUV électrique premium : Audi Q6 e-tron, le trône et l’autel

Robert Downey Jr./Tony Stark/Iron Man “likes this”… La cible de l’Audi Q6 e-tron, dévoilé en début de semaine, c’est le prospect plus ou moins dans le même délire que le super-héros de John Favreau/Stan Lee. Le SUV électrique de la firme aux anneaux débarque du futur inaugure le nouveau langage stylistique de la marque et repose sur le nec plus ultra des plateformes, une base roulante inédite chez Audi, partagée avec le Porsche Macan électrique. Il a droit, par ailleurs, à une version hautes performances, le très affûté SQ6 e-tron.

Prenez un Audi Q4 e-tron, ou son grand frère Q8 e-tron, la version restylée de l’e-tron, premier véhicule 100 % électrique d’Ingolstadt, et changez tout ! En octobre dernier, nous avions essayé le Q8 e-tron et le Q8 Sportback e-tron à l’occasion de leur première nationale. Deux belles claques ! Avec le Q6 e-tron, il faut se préparer à parer le “high kick” ou l’uppercut dévastateur. On a affaire au RS2 de ce millénaire ! Désolé d’être un brin technique, mais c’est tout à fait ça ! La firme bavaroise promettait un “game changer”.

Elle a fait ce qu’elle a dit, gros ! Produit entre 1994 et 1996 à un peu moins de 3.000 exemplaires, en collaboration avec Porsche, le break RS2, fondateur de la lignée RS, avait permis à Audi de changer de dimension, de regarder droit dans les yeux la M3 E36 et la C36 AMG. Aujourd’hui, on reprend les mêmes et on recommence. Le Q6 e-tron et sa variante sportive SQ6 e-tron sont bâtis sur une plateforme modulaire et évolutive (et “herbana”), la PPE (Premium Platform Electric), inaugurée récemment par le Porsche Macan II. Le bond en avant par rapport aux membres plus anciens du clan des e-tron est spectaculaire à tous les étages. Jugez plutôt : consommation électrique rabotée de 30 % et performances améliorées de 33 % en moyenne, réduction de poids drastique, rigidité accrue…

Disponible à la commande avant la fin du mois de mars, l’Audi Q6 e-tron offrira le choix entre quatre variantes, les 55 e-tron Quattro et SQ6 e-tron Quattro, dévoilés en premier lieu, et les versions 45 e-tron et 50 e-tron, des propulsions qui n’embarqueront qu’un seul des deux électromoteurs du premier duo cité. Le moins puissant des quatre développera 292 ch (215 kW), contre 333 ch (245 kW) et 401 ch (295 kW) pour les versions 50 et 55 Quattro. Enfin, le SQ6 e-tron Quattro domine la fratrie du haut de ses 516 ch (380 kW) et est crédité de performances enthousiasmantes. Le 0 à 100 km/h est l’affaire de 4,3 secondes (5,4 s pour la… RS2, qui a pour elle la musicalité de son 5-cylindres 2.2 l turbo) !

Plateforme olympique
Le ou les moteurs électriques sont alimentés par une batterie d’une capacité brute de 100 kWh, ce qui permet d’offrir au nouveau venu un rayon d’action de long courrier, une autonomie de 625 km. Côté recharge, l’architecture 800 V est la garantie d’une capacité de charge maximale XL (270 kW) et d’un réapprovisionnement de 10 % à 80 % en 21 minutes sur les superchargeurs les plus costauds. Pour les plus pressés, sachez que 10 minutes suffisent pour recouvrer 260 km d’autonomie, mais aussi que la fonction “Plug & Charge” facilite grandement l’opération de recharge.

Dans la colonne des bénéfices générés par la nouvelle plateforme figure aussi l’architecture électronique E3 (End-to-end Electronic Architecture). Traduisez : ce Q6 e-tron a été pensé à la base comme un objet connecté à quatre roues. Il étrenne le “Digital Stage”, une dalle panoramique incurvée composée d’une instrumentation numérique de 11,9 pouces et d’un écran tactile central de 14,5 pouces donnant accès à un système multimédia de haut vol. A l’instar de ce qui se fait chez le cousin Porsche, un écran passager de 10,9 pouces, placé au-dessus de la boîte à gants, est disponible en option. Signalons, du reste, la présence d’un affichage tête haute avec réalité augmentée, d’un assistant vocal à faire crever de jalousie la plus corvéable des secrétaires…

L’habitacle de l’Audi Q6 e-tron, c’est aussi une qualité de fabrication à donner en exemple, des matériaux triés sur le volet et assemblés avec le plus grand des soins. Mention spéciale pour le “soft wrap” qui recouvre la planche de bord et que l’on retrouve aussi sur les panneaux de portes, un “simili-daim vegan” produit à partir de textiles recyclés. Cela dit, la palme de la fraîcheur, de la vénusté, revient aux sièges baquets sculpturaux du SQ6 e-tron ! En parlant de sièges, l’habitabilité est également un des points forts du SUV électrique aux anneaux. Il faut dire que ce SUV de 4,77 mètres de long, pour 1,93 m de large et 1,70 m de haut, affiche un empattement de 2,90 m. La banquette arrière permet d’accueillir trois adultes dans de bonnes conditions. Enfin, le coffre affiche une contenance de 526 l à laquelle il convient d’ajouter les 64 l du “frunk” (coffre avant).

Opulence et élégance
En plus de ces nombreux arguments massue, l’Audi Q6 e-tron peut aussi compter sur son look pour séduire. Il inaugure le nouveau langage esthétique de la marque, adresse un regard inédit chez Audi avec ces optiques à double étage, composées de feux de jour en haut, qui donnent à voir une signature lumineuse active personnalisable, et de feux de croisement et de route en contrebas. Il candidate pour le premier prix de beauté grâce aussi à son imposante calandre Singleframe au traitement noir brillant. Elle est chaperonnée par des prises d’air latérales.

Les “blisters Quattro” sur les flancs du véhicule, ces boursouflures au niveau des épaulements qui ne sont pas sans évoquer ceux de la grande berline électrique RS e-tron GT, sont du plus bel effet. On apprécie aussi le pavillon légèrement incliné, le montant D “éthéré”, les porte-à-faux minimalistes, la signature lumineuse des feux arrière, ou encore, sur le SQ6, le pack extérieur brillant et les jantes très ouvragées de 21 pouces, enrobées de pneus plus larges à l’arrière. Abordons enfin le seul point qui peut fâcher : les tarifs du Q6 e-tron. La version 55 e-tron Quattro réclame un minimum de 83.450 euros, tandis que le SQ6 e-tron Quattro s’affiche à partir de 99.870 euros. Les déclinaisons 45 e-tron et 50 e-tron, qui arriveront en seconde lame, permettront de niveler (un peu) les prix vers le bas.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE