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SUV urbain : Alfa Romeo Junior, en plein dans le Milano !

“Quand je vois passer une Alfa Romeo, je lui tire mon chapeau”. Ces mots sont attribués à Henry Ford. D’autres grands dirigeants ont exprimé leur admiration pour la marque milanaise. Ferdinand Piëch a longtemps essayé de l’intégrer au chapelet de marques du groupe Volkswagen, assurant qu’il en ferait un champion de la rentabilité en un rien de temps. C’est précisément l’objectif que nourrissent les dirigeants actuels d’Alfa Romeo. Le SUV urbain Milano, dévoilé récemment et rebaptisé Junior quelques jours plus tard, est la pierre angulaire de leur stratégie de reconquête. Une “pierre précieuse angulaire”, en fait.

Miracle à Milan ! Comme dans le conte cinématographique de 1951 qui nous sert d’attaque, réalisé par le génial Vittorio de Sica et par Cesare Zavattini (d’après le roman de ce dernier), on retrouve un duo derrière la genèse de la dernière-née des Alfa Romeo – programmée pour être une faiseuse de miracles -, Carlos Tavarez et Jean-Philippe Imparato, en l’occurrence, respectivement “grands manitous” du groupe Stellantis et de l’un de ses astres les plus scintillants, la marque au Biscione. Engagé dans une vaste stratégie de reconquête, le tandem français a tapé dans le mille avec l’éphémère Milano, rebaptisé Junior quelques jours après sa première mondiale, suite aux pressions exercées par le gouvernement italien, excédé de voir un produit fabriqué hors d’Italie (en Pologne) porter le nom du chef-lieu de la Lombardie.

Cette bisbille en plein “sabe3” ne devrait pas perturber le début de carrière du “MiJu”, qui fera son entrée dans les concessions au cours du second semestre 2024. À l’instar de plusieurs de ses aînées, la 156, par exemple, ou la MiTo, la Giulietta, le SUV urbain de la firme milanaise a pour mission de remettre sur les rails une marque au passé à nul autre pareil et au capital sympathie toujours considérable malgré des décennies de déraillement, de vaches maigres, de problèmes de rentabilité et de trésorerie.

Aujourd’hui, si le succès d’estime est au rendez-vous pour la Giulia et le Stelvio, de même que pour le Tonale, lancé en 2022, le comptable en chef de la marque ne se frotte pas les mains pour autant. Il a probablement dû mettre le champagne au frais suite au dévoilement de l’Alfa Romeo Milano/Junior, cela dit.

Dans les plans de la marque, il est prévu que ce petit crossover de 4,17 m de long, bâti sur la plateforme CMP/e-CMP du groupe Stellantis, celle des cousins Jeep Avenger, Peugeot 2008, Opel Mokka, ou encore du cousin germain Fiat 600e, représente 50% de ses ventes totales dans les prochaines années. Ce “newcomer” lui permet de faire une entrée remarquée au sein de la catégorie des SUV du segment B, l’une des plus porteuses du marché. Par ici les “biftons” ! La voie royale pour le Junior, son look d’enfer et ses arguments plein le CV !

Alfa pur jus
S’il partage sa base roulante avec un paquet de cousins provenant des quatre coins du monde, le Junior n’en demeure pas moins une Alfa pur jus. Un véhicule premium, au noble pedigree. Ou comment réaliser des économies d’échelle sans que cela ne rebatte les cartes en matière d’échelle sociale. Chez Alfa, on ne badine pas avec le style. Œuvre du designer espagnol Alejandro Mesonero-Romanos, transfuge de Seat/Cupra, l’outfit du petit frère du Tonale est résolument plus sportif que celui des autres SUV urbains de la galaxie Stellantis.

Le Junior se montre audacieux, rompt avec les codes maison, osant notamment une réinterprétation de l’iconique calandre “Scudetto”, plus évasée que jamais et qui offre désormais le choix entre deux propositions (“Leggenda”, avec l’inscription Alfa Romeo à l’ancienne, ou “Progresso”, qui accueille un Biscione “new look”). Les jantes Teledial (de 18 à 20 pouces) ont également été revisitées et le bureau de style du constructeur s’est aussi permis des libertés au niveau des feux avant et arrière.

Cependant, il renoue avec d’autres dogmes milanais. Le clin d’oeil de sa poupe “Coda Tronca”, trapue, à celle de la Giulia TZ (pour Tubulare Zagato) de 1963, est savoureux ! La séduction opère aussi quand l’œil se pose sur la très large prise d’air horizontale du bouclier avant, sur les poignées de portes intégrées à la custode, sur L’ensemble est à tomber !

On tombe également en pâmoison devant la présentation intérieure, en rien altérée par la présence d’éléments communs aux modèles précités du groupe franco-italo-américain. L’effet “Waouh” est au rendez-vous grâce aux deux écrans de 10,25 pouces chacun, celui de l’instrumentation numérique, abritée sous le classique “cannocchiale”, la casquette à deux fûts, à des revêtements en vinyle/tissu et à un éclairage d’ambiance qui font du bien, à une connectivité au-dessus de la mêlée, qui donne notamment accès à un assistant vocal adossé à l’intelligence artificielle ChatGPT, aux sculpturaux sièges baquets Sabelt en Alcantara, prérogatives de la version haute (finition Sport)… La série limitée de lancement Milano Speciale (Junior Speciale, du coup !) a le cœur sur la main, bénéficie notamment d’un hayon mains libres, d’un siège conducteur massant, d’une liste d’ADAS bien garnie, synonyme d’une conduite autonome de niveau 2, d’une caméra de recul à 180°…

Pour ne rien gâcher, l’habitabilité figure dans la colonne points forts des autres SUV urbains de Stellantis et le coffre affiche une capacité de chargement de 400 l, ce qui permet au Milano de faire partie des bons élèves du sous-segment des SUV urbains.

Trains roulants “Alpha”
Parce qu’une Alfa se doit d’en faire plus en matière d’émotions et de plaisir de conduire, les metteurs au point milanais ont sorti le grand jeu pour le Junior Veloce, modèle le plus sportif de la gamme, qui a droit à un différentiel autobloquant mécanique, à une suspension sport abaissée de 25 mm, à des voies élargies, à des barres antiroulis de gros diamètre…

Cette déclinaison Veloce, 100% électrique (une première pour Alfa Romeo), forte de 240 ch et capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,9 secondes seulement, est le pré carré des SUV urbains italiens de Stellantis. Le Junior y a droit en compagnie de la 600e et de la Lancia Ypsilon HF, qui sera dévoilée prochainement. Deux autres motorisations composent le catalogue, celle de la variante électrique de 156 ch, qui affiche une autonomie de 410 km (cycle WLTP) eu égard à sa batterie de 54 kWh, et le 3 cylindres essence à hybridation légère (réseau 48 V) de 136 ch. Une autre offre “hybride” viendra compléter le catalogue dans un second temps. Elle héritera du 3 cylindres susmentionné, d’un petit électromoteur placé sur l’essieu arrière et offrira, ce faisant, une transmission intégrale Q4.

Selon les bruits de couloir, elle devrait développer une puissance cumulée de 163 ch. À en juger par ses nombreux atouts, cette Alfa devrait être un grand cru, d’autant que les tarifs de la version de lancement, le Junior Speciale, sont concurrentiels : à partir de 31.500 euros pour le modèle essence micro-hybridé et de 40.500 euros pour le Junior électrique de 156 ch.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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