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Nouveaux paradigmes : Japan mobility show, vitrine des mobilités de demain

Le 25 octobre dernier, une faille spatio-temporelle s’est ouverte à Tokyo, au Japon, à l’occasion du Japan mobility show, permettant à ceux qui s’y engouffrent de voyager dans le temps, de se rendre dans le futur. Pas de Lorean DMC-12 tripatouillée à l’horizon, mais de nombreux concepts-cars 100% électriques, japonais pour la plupart d’entre eux (seuls BMW, BYD et Mercedes-Benz ont fait le déplacement), qui ne dépareraient pas dans un film de science-fiction. Florilège. 

Après une éclipse de trois ans, le Tokyo auto show a fait son retour, non sans quelques ajustements. Rebaptisée Japan Mobility Show, cette manifestation biennale change aussi de philosophie, de positionnement, élargit ses horizons (il y est aussi question de robotique, d’agriculture durable, ou encore d’industrie du divertissement), aspire à devenir, comme son nom l’indique, un salon de la mobilité de demain. La 34e édition de ce néo-CES, qui se tient jusqu’au 5 novembre, accueille 475 exposants, dont une majorité de startups résolues à changer le visage de l’automobile. Les constructeurs nippons avaient à cœur de montrer qu’ils s’y connaissent aussi bien que les nouveaux “players” en matière de technologies du futur, à en juger par les nombreux concepts-cars futuristes dévoilés par leurs soins. Du 100% électrique essentiellement, beaucoup de “kei cars”, ces “voiturettes” qui font fureur au sein de l’Empire du soleil levant, et quelques nouveautés “stricto sensu”, de modèles de série dévoilés en première mondiale ou ayant droit à leur premier bain de foule : BMW X2, Mazda MX-5 restylé, Denza D9 (une des marques du groupe BYD). On peut, à la rigueur, classer la version quasi-définitive de la Suzuki Swift dans cette catégorie, mais c’est tout ! Pour le reste, c’est “Blade Runner 2023” ! Des engins volants, comme le petit jet d’affaires à décollage vertical de Honda, d’autres susceptibles d’intéresser les agences spatiales, comme le rover lunaire de Toyota, qui carbure à l’hydrogène, et, surtout, beaucoup de prototypes de quatre-roues, des concepts préfigurant, à l’instar de ceux qui figurent dans notre sélection, de futurs modèles de série.

Honda, Prélude à de grandes choses
Honda a fêté avec panache ses 75 ans sur son giga-stand du Japan mobility show ! En plus du délirant Uni-One, mix entre le robot social et le fauteuil roulant, ou du zinc capable de décoller à la verticale tel un Harrier ou un F-35B, Honda a présenté un chapelet de concept-cars plus raccords avec les véhicules auxquels on s’intéresse habituellement dans nos colonnes. Citons le CI-MEV, voiturette électrique façon Smart Fortwo, le Sustaina-C, une citadine basée sur la Honda-e à la carrosserie en résine acrylique recyclée, ou encore le Cruise Origin, minibus autonome doté de quatre radars et capable de transporter 6 personnes, qui devrait faire ses débuts en 2026, dans le cadre de la mise en service du projet de transport sans chauffeur qui lie Honda à General Motors et à Cruise. Cela dit, c’est un autre concept, annoncé par la marque en prélude du salon, le Specialty Sports Concept, qui cristallisait les attentes. Et son “reveal” n’a pas déçu, puisque ce prototype 100% électrique préfigure la future Honda Prelude. C’est un grand patronyme des années 90 que la marque tokyoïte exhume. Le look néo-rétro, truffé d’habiles clins d’œil au passé, fait mouche ! On la veut ! Et vite !

Nissan, “Hyper” inspiré
Atmosphère d’anniversaire sur le stand Nissan également. La firme de Yokohama souffle ses 90 bougies en 2023 et prouve qu’elle a encore toute la vie devant elle puisqu’elle a levé le voile sur pas moins de cinq prototypes 100% électriques (dont deux de manière virtuelle) sous les spotlights du Japan mobility show. Il s’agit de l’Hyper Urban et de l’Hyper Punk, deux SUV spectaculaires, dont les flancs ne présentent que deux portières, de l’Hyper Tourer, monospace qui pourrait s’attaquer au bifteck du Volkswagen ID.Buzz s’il venait à être commercialisé, de l’Hyper Adventure, pick-up de l’extrême, sorte de Tesla Cybertruck zen, et, last but not least, de l’Hyper Force, une hypersportive qui fait passer, révérence gardée, la GT-R pour un gentil lézard plutôt que pour Godzilla ! La bête donne à voir un look aussi bestial que futuriste, s’offre une carrosserie en fibre de carbone, hérite de la transmission intégrale e-4ORCE, d’un volant de course type F1, et embarque des électromoteurs produisant une puissance combinée himalayenne, 1.000 kW, en l’occurrence, soit 1.341 ch. Particularité : des modes de conduite réel et virtuel. À son volant, à l’aide d’un casque VR, il est possible de basculer en mode simulation, sur circuit ou sur route.

Mazda, l’avenir de la MX-5 en question
Sur le stand de Mazda, les quatre générations de la MX-5, dont la version restylée (pour la deuxième fois) du modèle actuel, dévoilée deux semaines avant la tenue du salon de Tokyo, forte d’un relooking significatif, d’une mise à jour technologique assez profonde et d’une petite cure de watts pour son bloc 1.5 litre, se sont penchées sur le berceau, ou plutôt sur l’écran de l’échographe, de la future “NE Miata”, de la cinquième génération de l’iconique roadster.

En effet, le constructeur d’Hiroshima a révélé un concept-car annonçant le futur de ses sportives. Dénommé Iconic SP ce prototype de GT hybride propose une architecture similaire à celle du MX-30 R-EV, embarque un électomoteur et un groupe motopropulseur à double rotor pouvant fonctionner à l’hydrogène ou en ayant recours à des carburants “neutres en carbone”. Il affiche 4,18 mètres de long, 1,85 m de large, 1,15 m de haut (seulement !) et 1.450 kg sur la balance. C’est beaucoup à l’échelle de la MX-5, mais cela demeure raisonnable pour un véhicule électrifié. Du reste, cette Iconic SP développe 364 ch, soit près du double de la puissance de la mieux armée des MX-5 !

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO


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