Arnaud Belloni : “rnlt une machine de guerre pour parfaitement expliquer la technologie électrifiée”

Arnaud Belloni
Directeur global marketing de la marque Renault
En plein cœur du Triangle d’or casablancais, Renault choisit la proximité émotionnelle et géographique avec un nouveau format de distribution, pensé comme une vitrine immersive de la marque. Arnaud Belloni, Directeur global marketing de la marque Renault, était présent pour porter cette vision mondiale sur le plan local.
Qu’est-ce qui vous a poussé à imaginer un concept comme rnlt, et pourquoi miser sur les centres-villes ?
On a créé ces magasins de centre-ville parce qu’on a fait un constat. Depuis 20 ans, 30 ans, tous les constructeurs automobiles ont quitté les centres-villes. Et c’est une grave erreur parce qu’en disparaissant des centres-villes, les urbains n’ont plus acheté nos voitures. C’est quand même un peu embêtant.
Donc j’ai imaginé il y a dix ans ce concept. Je l’ai fait une première fois d’ailleurs pour Citroën. Et quand je suis arrivé chez Renault, j’ai dit que je vais créer un concept de 200-250 m² situé dans les quartiers où les gens vivent et consomment. Plutôt les quartiers chics, je dois dire. Et comme on est sur une petite surface, je voulais une expérience très haut de gamme digne des salons automobiles. Quelque chose au niveau presque de l’industrie du luxe. Et j’ai eu l’idée de raccourcir le nom parce qu’on est dans un tout petit espace. Donc j’ai enlevé toutes les voyelles.
Au final, lorsqu’on voit rnlt, on voit Renault en fait. J’ai imaginé ce lieu plutôt pour y présenter la gamme électrifiée (ndlr : Arkana, Austral et bientôt Rafale) et la gamme électrique (ndlr: R5 en septembre). Le rnlt, c’est une machine de guerre pour avoir un moyen ultime pour parfaitement expliquer la technologie électrifiée, parfaitement expliquer la collectivité à bord de nos voitures, parfaitement expliquer le design des voitures Renault, parfaitement expliquer la marque Renault. Donc, c’est la même approche de l’industrie du luxe française.
Parlons produits, comment allez-vous positionner la R5, qu’on attend au Maroc pour septembre, dans votre line-up Renault?
La R5 est, en réalité pour moi, ce que j’appelle un produit de masse exclusivité. C’est l’exclusif pour tout le monde. Si vous voulez, pour moi, c’est un produit iconique. Il y a peu de produits dans le monde comme ça. Il y a les Ray-Ban, probablement la Swatch.
Ce sont des produits qui ne sont pas les moins chers ni les plus chers. Ils sont plutôt plus chers que les autres, mais ils sont quand même abordables pour le plus grand nombre. Enfin, si vous voulez vous acheter une voiture électrique, elle reste quand même abordable par rapport à beaucoup d’autres.
En tant que Directeur global marketing de la marque Renault, quelle est votre vision du marketing de l’automobile demain et comment Renault va s’intégrer dans cette vision-là ?
Je pense que le marketing automobile en général est très mauvais. Le niveau est malheureusement bas. Ce que j’essaie de faire depuis cinq ans, avec beaucoup de travail dans le détail, c’est de s’inspirer du marketing de l’industrie du luxe, qui fait un travail extraordinaire de branding, de packaging, de storytelling avec de beaux films, rares, longs, tournés par les meilleurs réalisateurs, avec les plus belles musiques, avec des lumières sublimes.
Donc moi, ma vision du marketing, c’est que le marketing automobile doit monter en qualité. Et aujourd’hui, le marketing automobile est – je suis très fier de ce qu’on fait sur Renault – tiré vers le bas parce qu’il est tiré par la remise, la promotion… Et ça, le marketing automobile, ça ne marche pas. C’est la destruction de valeur. Or, moi je suis un fervent défenseur de la création de valeur. Mon travail, c’est de créer des marques fortes, c’est de créer des marques que les gens aiment, c’est de parler au cœur des gens.
J.G. / Les Inspirations ÉCO