Ventes automobiles : le printemps des VUL

Porté par l’essor marqué du segment des véhicules utilitaires légers et favorisé par un contexte économique propice à l’investissement, le marché automobile poursuit sa croissance au printemps 2025. La disponibilité retrouvée des stocks et le retour d’une clientèle longtemps restée en retrait viennent confirmer l’embellie du marché, observée depuis plusieurs mois.
La reprise du marché automobile dépasse désormais les simples effets d’aubaine. En avril 2025, la progression des immatriculations traduit un redémarrage structurel, porté par une demande soutenue sur les segments utilitaires comme particuliers.
En tête, les véhicules utilitaires légers enregistrent une envolée qui en dit long sur l’état de l’économie réelle et les arbitrages des acheteurs professionnels. Avec 18.149 unités écoulées sur le mois, contre 13.268 un an plus tôt, le marché affiche une croissance globale de 35,74%. Ce sont les utilitaires légers qui donnent le ton, en bondissant de près de 77%, là où les voitures particulières enregistrent une progression plus modérée, mais solide, de 32,2%.
Interrogé sur ces évolutions, le patron de l’un des plus importants distributeurs confie avoir été «un peu surpris», car les observateurs du secteur anticipaient plutôt «un léger ralentissement par rapport au mois précédent». Il précise toutefois que sur la voiture pour particulier, les volumes restent «pratiquement au même niveau que le mois dernier», alors que pour les utilitaires, il confirme «une progression soutenue pour des marques telles que Renault, Fiat ou Hyundai ».
Selon lui, il s’agit «essentiellement d’un phénomène de rattrapage concernant certains modèles précédemment en rupture de stock». Plus globalement, les experts voient dans ces statistiques une conséquence directe de la poursuite de l’élan économique, marquée, entre autres, par une envolée des ventes de petites fourgonnettes destinées au transport de marchandises.
Renouvellement des flottes
Il faut dire qu’en arrière-plan, le marché automobile continue de bénéficier des catalyseurs habituels qui soutiennent sa croissance. Parmi eux, figurent, notamment, l’approche de la Coupe d’Afrique, prévue en décembre, et la perspective, à plus long terme, du Mondial 2030, deux rendez-vous sportifs majeurs qui incitent fortement les professionnels à renouveler leurs flottes.
À cet effet d’entraînement, s’ajoutent la bonne santé retrouvée du secteur touristique, bénéfique aux loueurs automobiles, ainsi que la relance des grands chantiers publics, moteur incontesté du renouvellement régulier des parcs.
«Les leviers traditionnels restent particulièrement actifs, à commencer par le tourisme qui profite directement aux loueurs automobiles, ainsi que les commandes publiques destinées au renouvellement des flottes», indique un observateur.
Ce dernier rappelle également que «le printemps est traditionnellement une période favorable pour l’achat», tout en soulignant que les importateurs «n’ont, depuis le début de l’année, plus de problèmes de stocks. Ce qui n’était pas le cas à la même période de 2024».
Cette fluidité retrouvée dans les approvisionnements explique également la forte hausse des ventes. S’y ajoute «l’arrivée sur le marché d’acheteurs retardataires, qui n’avaient pas renouvelé leur parc automobile au cours des trois dernières années, que ce soit en véhicules particuliers ou en utilitaires», lesquels participent à doper les ventes. Sans oublier l’augmentation du nombre de marques sur le marché, avec une offensive des marques chinoises ainsi que les lancements de nouveaux modèles.
Sur le segment du VP, les marques dominantes restent inchangées, avec en tête Dacia, suivie de Renault, Hyundai, Peugeot et Volkswagen. Ce quintet représente à lui seul près des deux tiers des ventes, signe d’une forte concentration autour de marques réputées pour leur accessibilité et leur robustesse.
À fin avril, avec un cumul de plus de 66.000 immatriculations depuis janvier, le marché local affiche ainsi des résultats prometteurs qui laissent envisager un retour à des volumes proches de ceux enregistrés avant la crise sanitaire. Il n’en reste pas moins que les prochains mois devront confirmer cette tendance.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO