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Toyota confirme un plan d’investissement massif aux États-Unis

Le constructeur japonais Toyota a officialisé un nouveau plan d’investissement pouvant atteindre 10 milliards de dollars aux États-Unis sur les cinq prochaines années, un engagement qui s’inscrit dans un contexte de pressions commerciales croissantes entre Washington et Tokyo.

Annoncée jeudi depuis Tokyo, cette enveloppe viendrait s’ajouter aux 49 milliards de dollars déjà injectés par Toyota sur le sol américain, portant le total à près de 60 milliards de dollars depuis l’implantation du groupe il y a 70 ans. Si aucun détail de calendrier ni de projets n’a été communiqué à ce stade, la direction du groupe a confirmé vouloir poursuivre ses investissements «d’envergure», sans pour autant valider explicitement le montant avancé quelques semaines plus tôt par le président américain Donald Trump.

En octobre, ce dernier avait évoqué depuis Tokyo une promesse ferme de 10 milliards de dollars, une affirmation alors relativisée par Toyota. L’annonce intervient alors que les autorités américaines réclament du Japon 550 milliards de dollars d’investissements directs en contrepartie d’un assouplissement des droits de douane sur les véhicules nippons, récemment portés à 25% sur certains segments.

Toyota, qui a écoulé 2,33 millions de véhicules aux États-Unis en 2024, dont près de la moitié importée, évalue à 8 milliards d’euros l’impact de ces surtaxes sur ses résultats 2025-2026. Le constructeur emploie 50.000 salariés à travers 11 sites industriels américains, dont une usine de batteries en Caroline du Nord lancée en 2021 pour un coût de 14 milliards de dollars.

Cette dernière vient d’entrer officiellement en production. Au-delà des enjeux fiscaux, Toyota se dit prêt à exporter des véhicules produits aux États-Unis vers le marché japonais, sous réserve d’une harmonisation des normes de certification entre les deux pays.

«Si ces préparatifs aboutissent, nous serions disposés à l’envisager», a déclaré Hiroyuki Ueda, directeur des affaires publiques de Toyota.

Ce dossier illustre les tensions croissantes entre politique industrielle, pression douanière et souveraineté économique, dans un contexte où les géants de l’automobile doivent composer avec des exigences de plus en plus politiques. Pour Toyota, rester premier constructeur mondial implique plus que jamais de composer avec les équilibres diplomatiques des grandes puissances.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO


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