BMW Série 5 : La plus intuitive de la classe «executive»
Des kilos en moins, de la fraîcheur stylistique en plus, le meilleur Cx du segment, les technologies les plus évoluées du moment et un comportement dynamique toujours aussi sportif et affûté. La nouvelle routière de l’hélice remet promptement les pendules à l’heure, puisque désormais, c’est elle la meilleure !
Elle fait partie du patrimoine originel de BMW ou presque et constitue, avec la Série 3, l’autre berline ayant forgé son image de marque sportive et d’avant-garde. Née en 1972, la Série 5 a traversé les générations et séduit moult clients qui se chiffrent aujourd’hui à plus de 7,9 millions à travers le monde. C’est dire combien le renouvellement d’un tel best-seller est tout sauf une mince affaire, surtout quand la concurrence hurle de partout. Outre ses rivales à l’étoile et aux quatre anneaux, la «5» doit aussi affronter d’autres grandes routières battant pavillon premium et flanquées d’un félin, d’une bannière suédoise, d’un «L» majuscule très typé ou même d’un trident. Septième du nom, la Série 5 arrive bientôt pour remettre les pendules à l’heure dans une catégorie où elle ne devrait avoir aucun mal pour continuer à dominer. Normal : elle est sans égale ! À l’initiative du constructeur bavarois et de son importateur marocain (Smeia), me voilà convié à essayer la dernière-née de BMW. Avant de prendre son volant, l’approcher pour faire sa connaissance est déjà une belle expérience, riche et intense en découvertes.
Inspirée de la grande sœur
Encore plus de présence, une bonne dose de petites différences, cultivées dans la continuité. Voilà précisément ce qui me vient à l’esprit au premier contact avec cette allemande. Tout aussi charismatique avec celle qu’elle remplace, la nouvelle Série 5 marque le pas avec elle. À commencer par son regard, principalement constitué d’une calandre évasée et reliée à des projecteurs agrandis, dont les contours extérieurs rappellent l’ancienne mouture. Malgré cela, difficile de ne pas voir dans le regard de la nouvelle Série 5 une certaine inspiration de son aînée, la Série 7. Idem pour ce qui est du profil où l’on note une ligne de gouge plus marquée et scindée en deux, pour former un épaulement dont la partie supérieure part à la rencontre de la ceinture de caisse au niveau du pli Hofmeister. Du beau travail fait par des designers qui se sontpliés aux desiderata des ingénieurs, puisque l’ouïe d’air dite «air breather» et située au bas des ailes avant n’est pas là que pour faire joli : elle réduit sensiblement les tourbillons d’air dans les passages de roue et canalisent l’air au même titre que les rideaux d’air «air curtains» nichés dans le bouclier avant. Résultat : la nouvelle Série 5 revendique le coefficient de pénétration dans l’air le plus bas de sa catégorie, soit un Cx de 0,22 ! Enfin, la partie arrière reçoit des blocs optiques qui retournent loin dans les flancs et dont le graphisme interne en LEDs s’apparente à des veines. Du coup, à l’arrière comme à l’avant, la signature lumineuse se veut un brin sophistiquée, surtout lorsque les phares sont équipés de LEDs adaptatifs qui offrent (en option) la fonction feux de route anti-éblouissement «BMW Selective Beam» dont la portée peut atteindre 500 mètres !
Allègement et réaménagement intelligents
À n’en pas douter, c’est un gros travail d’ingénierie qui a été réalisé lors du remplacement de ce modèle. Sans opter pour la (coûteuse) structure en fibre de carbone de la Série 7, les concepteurs de la «5» ont récupéré le châssis et eu un large recours à l’aluminium, notamment sur certains éléments de carrosserie (toit, portes et couvercle de malle…) avec l’application rigoureuse des procédés de construction allégée dits «BMW EfficientLightweight». Au final, et par rapport à l’ancien modèle, la réduction du poids irait, selon les versions (et selon le constructeur allemand), jusqu’à 100 kilos. Une prouesse quand on sait que les dimensions ont été accrues, bien que légèrement. En effet, s’étalant sur 4,93 m et culminant à près de 1,48 m, la nouvelle Série 5 a glané précisément 29 mm en longueur et 15 mm en hauteur, tandis que sa largeur a progressé de 8 petits millimètres à près de 1,87 m. Autant que le coffre qui atteint 530 litres (520 l auparavant), l’espace habitable profite lui aussi de ces nouvelles proportions et progresse pour mieux accueillir ses occupants. Moins envahissante que l’ancienne, la nouvelle planche de bord a entièrement été redessinée pour, justement, privilégier l’impression d’espace à l’avant. Le nouveau dessin des sièges, lui, participe réellement à l’habitabilité aux places arrière, comme nous avons pu le jauger par nous-même.
Ambiance Star Trek
J’attendais impatiemment mes propres impressions, une fois à son volant…mais je vais devoir encore patienter. La première prise en main d’un tel véhicule sollicite une bonne attention pour appréhender l’ensemble de ses commandes. D’ailleurs, dire que cette berline est sophistiquée relève de l’euphémisme, tant elle profite de l’interface homme-machine la plus évoluée du moment. Quasiment désolidarisé de la console, l’écran principal est désormais tactile et doté de la dernière technologie à commande gestuelle étrennée par l’actuelle «7». Jamais je n’ai adoré jouer de mes doigts dans l’air comme à bord de la 5 : je tourne mon pouce pour augmenter le son, je pointe en V horizontal mon index et mon majeur puis les pivote vers le bas pour changer de station de radio, ou encore, je balaie avec ma main pour choisir l’album ou fichier musical à écouter… Tout cela, sans jamais toucher l’écran. Bien calé dans le siège conducteur aux multiples réglages en tous genres, je peux surveiller l’environnement externe grâce à une série de caméras. Cela, tandis que mon smartphone qui se charge par induction au même titre que la télécommande, profite d’une interconnexion très avancée, puisqu’il peut servir de réseau Wifi pour pas moins de dix appareils, tout en donnant l’accès à ses applications sur l’écran central, via l’interface BMW ConnectedDrive qui est compatible avec le système CarPlay (Apple). Le soir venu, c’est ambiance Star Trek à bord, entre la lumière d’ambiance, l’écran de la console et l’affichage tête-haute en couleurs. À cela, s’ajoute la télécommande qui ne se contente pas de gérer les ouvrants, mais permet à distance de : checker l’autonomie en carburant, enclencher la climatisation ou le chauffage et même garer la voiture tout en étant dehors ! «De la pure gadgeterie», crieront les mauvaises langues, qui…très vite se tairont, une fois la voiture lancée.
Agile et très affûtée
Sur les cinq versions qui seront disponibles au lancement à savoir, la 530i (252 ch), la 540i (340 ch), la 520d (190 ch) et la 530d (265 ch), nous avons eu l’opportunité d’essayer les deux motorisations les plus puissantes. Du diesel, le premier jour, de l’essence le lendemain. Moteur… Les premières accélérations sont d’ores et déjà révélatrices et même surprenantes pour un diesel. Les poils de mes avant-bras s’hérissent, enfin ! Avec son 6 cylindres en ligne à technologie TwinPower Turbo, la 530d a du couple à revendre. Sur notre modèle d’essai, les 620 Nm sont dispersés aux 4 roues via la transmission xDrive, ce qui procure un certain plaisir de conduite et participe aux performances. On a juste du mal à croire que cette berline de presque 1,8 tonne accélère de 0 à 100 km/h, en 5,4 secondes ! Dans un tout autre registre de puissance, la 540i (340 ch/450 Nm), nous a, elle aussi, gratifiés d’une belle expérience de conduite. Sur les hauteurs surplombant la capitale portugaise, nous avons tro
uvé utile de sélectionner l’un des trois modes disponibles (Sport, Confort et Eco Pro) et permettant de paramétrer les réglages (amortisseurs, direction, répondant moteur…). Sur l’autoroute, ce sont les assistances à la conduite qui prennent le relais. En attendant l’horizon 2021, le Personal Copilot est (comme son nom le laisse deviner) un copilote déjà capable de prendre le volant et de suivre les marquages au sol, tout en régulant la vitesse selon le trafic autoroutier et cela, jusqu’à une vitesse de 210 km/h. Du coup, lorsque je fais tomber mon paquet de chewing gum, je lâche tout et me baisse pour le chercher : la 5 m’épaule ! Son assistant de braquage effectue des corrections sur le volant et veille au centrage du véhicule dans la voie. Impressionnant ! À coup sûr, ce modèle fera mouche à sa commercialisation, prévue le 11 février 2017 en Europe et dans les mêmes alentours au Maroc. De son essai, nous retiendrons, au-delà des qualités inhérentes à toutes les BMW, sa connectivité et ses premiers pas en matière de conduite autonome. Un virage qui sera inévitable dans la vie à bord, sur quatre roues. Tout n’est qu’une question de temps et avec cette nouvelle Série 5, le compte à rebours est bel et bien enclenché.