De nouvelles normes pour les véhicules importés au Maroc
L’Association des importateurs de véhicules au Maroc annonce l’adoption de deux arrêtés relatifs à l’adoption des normes anti-pollution Euro 6 et Euro 6b pour, respectivement, janvier 2022 et janvier 2023. Une évolution non-négligeable pour l’amélioration de la qualité de l’air.
En ce mois d’octobre, l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) vient de voir ses efforts aboutir à deux «arrêtés majeurs» et cruciaux pour le renouvellement du parc automobile national et l’amélioration de sa qualité. Ces évolutions concernent le carburant et plus précisément le processus de sa combustion dans nos véhicules, puisqu’il s’agit de l’adoption des normes anti-pollution Euro 6 et Euro 6b.
«Le premier arrêté, N° 1948.21 du ministère de l’Énergie et des mines (promulgué en date du 16 Juillet 2021 et paru au B.O. du 23 août 2021), relatif à l’adoption de nouvelles caractéristiques des composants des carburants Super sans plomp et Gasoil 10 PPM, répondant à la norme Euro 6 dont la distribution débutera le 1er janvier 2022 puis sera généralisée à partir du 1er mai 2022 à travers tout le Royaume», précise un communiqué de l’Aivam. «Le deuxième arrêté, N° 2251.21 du ministère de l’Équipement, des transports, de la logistique et de l’eau (promulgué en date du 5 août 2021 et paru au B.O. du 23 septembre 2021), clarifie le dispositif réglementaire de la mise en application de la norme Euro 6b s’agissant des nouvelles homologations de véhicules neufs», poursuit le même document, ajoutant qu’«à partir du 1er janvier 2023, toute nouvelle homologation de nouveau modèle devra obligatoirement satisfaire aux caractéristiques de la norme Euro 6b».
Du coup, tous les futurs modèles importés devront se conformer à ces normes, tandis que ceux déjà en stock chez les importateurs ou leurs concessionnaires, qui n’y répondent pas, pourront être commercialisés jusqu’au 31 décembre 2023. Il y a lieu de parler d’«efforts» dans le sens où la future entrée en vigueur de ces deux normes est l’aboutissement de plusieurs rounds de discussion avec les deux départements ministériels concernés, avec chiffres, projections et études à l’appui afin de démontrer notamment leur impact positif sur la pollution atmosphérique et sur la santé dans une démarche de mobilité durable.
En effet, il faut savoir que ces normes sont très contraignantes pour les constructeurs automobile, surtout dans le cas des motorisations diesel. Car en passant de l’Euro 5 à l’Euro 6, une motorisation diesel doit diviser par deux ses rejets d’oxydes d’azote ou NOx. Or, cela ne peut se faire simplement par une reprogrammation du boîtier électronique du moteur ou par l’intervention sur un autre élément de la gestion de la combustion. Il faut carrément l’ajout d’un nouveau filtre capable de retenir ces émissions polluantes et selon les technologies existantes, il s’agira soit d’un piège à NOx, soit d’un filtre SCR dont le fonctionnement recourt à l’AdBlue, un liquide à recharger périodiquement. Dans les deux cas, cette mise à niveau de dépollution entraîne un coût supplémentaire aux véhicules diesel. Au-delà du coût, ces motorisations, répondant aux normes Euro 6 et Euro 6b, ne doivent avaler que des carburants de qualité, qu’il s’agisse de diesel à moins de 10 PPM, ou du sans-plomb à indice d’octane 98.
Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO Auto