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Mercedes-AMG GT :Copie confort !

Si, esthétiquement parlant, la deuxième génération de la Mercedes-AMG GT ne rompt pas avec le passé, elle revisite la recette de sa devancière. Bâtie, désormais, sur la plateforme de la très bourgeoise SL, elle a troqué quelques pincées de radicalité contre de généreuses louches de confort. Rassurez-vous, cela dit : on a toujours affaire à une sportive accomplie. Elle est juste un peu moins brutale !


Dévoilée en avant-première, légèrement grimée, au Goodwood Festival of Speed, événement tenu en juillet dernier et lors duquel elle s’est fait une petite frayeur (une sortie de route), puis présentée en première mondiale au Monterey Car Week le mois suivant, la Mercedes-AMG GT, deuxième du nom, a eu droit à un nouveau bain de foule à la rentrée, dans le cadre de la deuxième édition de l’IAA Mobility de Munich. Selon ses concepteurs, cette nouvelle étoile offre un meilleur compromis que son aînée entre performances et confort. Il est notamment question d’une visibilité périphérique autrement plus vivable au quotidien et de suspensions qui, n’en déplaise aux chiropracteurs, se montreraient bien plus prévenantes pour les vertèbres. Du reste, l’habitabilité progresse considérablement. Et pour cause, comme le véhicule dont elle est un spin-off, le roadster Mercedes-AMG SL, et à l’inverse de son aînée, la nouvelle GT de Mercedes-AMG est une 2+2. En option, elle peut ménager de la place pour deux petits sièges à l’arrière, accueillants pour des «personnes de moins d’un mètre cinquante», dixit la marque à l’Etoile (des enfants, en gros). En fait, elles dépanneront surtout pour des sacs, des vestes… Ça ne fait pas de cette sportive la familiale qu’il vous faut, quand bien même le dossier desdites places arrière peut être rabattu en actionnant une commande placée dans le coffre, ce qui permet de faire passer du simple au double la capacité de chargement du véhicule (de 321 litres à 675 l).

«MerçADAS»

L’adoption de la structure «spaceframe» de la SL, composée d’aluminium, de magnésium, d’acier et de fibre de carbone, confère d’autres avantages – contre un seul inconvénient à nos yeux, l’abandon de la très sportive et par ailleurs rarissime architecture “Transaxle” de la première génération (boîte de vitesses déportée sur l’essieu arrière). En termes de rigidité, il n’y a pas photo entre les deux générations de la GT. Cela dit, c’est en matière d’arsenal technologique que c’est réellement le jour et la nuit. Le «newcomer» est en mode «MerçADAS… Citer toutes les aides à la conduite qu’il embarque nous prendrait plus de temps qu’il n’en a fallu aux secours pour se manifester dans les douars d’Al Haouz. La GT II reprend aussi la présentation intérieure somptueuse, ultra-cossue, de la SL. La finition est «oufissime» ! Mercedes fait clairement «échec et matériaux» à ses rivaux sur ce coup-là ! Là encore, cependant, c’est sur le terrain de la techno que le nouveau venu frappe un grand coup. L’écran d’instrumentation de 12,3 pouces à affichage 3D fait la paire avec la tablette tactile centrale de 11,9 pouces au format portrait, interface du très addictif système d’info-divertissement MBUX. En plus de la célèbre assistance vocale “Hey Mercedes” et de la prise en charge “on air”, sans fil, des smartphones de tout type, cet «infotainment» donne accès à des fonctionnalités développées spécifiquement pour les production d’AMG, notamment le système de télémétrie AMG Track Pace, qui permet d’enregistrer et d’analyser diverses données lors d’un «track-day», par exemple (temps au tour, prise de G, angle de braquage, pression de freinage, etc.). La GT s’est embourgeoisée, peut-être, mais elle a su garder une forte appétence pour le circuit. Elle est équipée pour, en tout cas.

Le V8 4.0 biturbo pour tous !

Sous leur capot, moins long qu’auparavant, les deux versions qui seront disponibles au lancement abritent une version remaniée du V8 4.0 l biturbo de la génération sortante. Il développe 476 chevaux et 700 Nm dans sa configuration la plus sage (GT 55), qui ne l’est pas tant que ça non plus : 0 à 100 km/h en 3,9 secondes et vitesse maxi de 295 km/h. Culminant à 585 ch et à 800 Nm de couple, la variante GT 63 met sept dixièmes de moins pour passer de l’arrêt à 100 km/h (3,2 s) et affiche une Vmax de 315 km/h. La boîte automatique à 9 rapports à embrayage “humide” aura fort à faire pour gérer ce déferlement de puissance et de force, pour envoyer la «purée» aux quatre roues (transmission intégrale 4Matic+). Pour ne pas mettre la belle GT au tas, les quatre roues directrices et, surtout, le système de freinage surpuissant (disques de 390 mm de diamètre à l’avant, pincés par des étriers à six pistons, et de 360 mm à l’arrière), seront d’une grande utilité. Et ils le seront plus encore quand la variante hybride rechargeable, l’AMG GT Concept E Performance, qui s’appuiera sur un duo composé du V8 biturbo et d’un moteur électrique, pour dépasser la barre des 800 ch, verra le jour. Sa puissance démentielle et son poids forcément pachydermique nécessiteront vraisemblablement un upsizing du système de freinage et une mise au point plus pointue des trains roulants et des liaisons au sol.

Un seul «défaut»

Dotée d’une aérodynamique active, d’une suspension pilotée AMG Active Ride Control inédite, ou encore d’un système de stabilisation active du roulis, l’AMG GT devrait se montrer capable de grimper avec grâce sur les vibreurs, de claquer un temps sur piste. Mais elle sera également dans son élément devant un casino ! Son look est un habile mariage de sportivité et d’élégance. Il n’a pas énormément évolué par rapport à la première génération, malgré une forte poussée de croissance (4,72 m de long, soit 18 cm de plus). On pourrait presque parler de gros restylage. La calandre semble plus évasée qu’avant et les feux qui la chaperonnent plus fins, tandis qu’à l’arrière, le show est assuré par le «kolossal» diffuseur arrière. La firme à l’Etoile n’a pas communiqué, pour le moment, les tarifs de la bête. Ainsi, elle n’a encore aucun défaut répertorié, si tant est que l’on puisse considérer comme étant un défaut le fait de facturer à leur juste valeur des prestations hors du commun.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO


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