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Peugeot E-3008 : la particule du Lion

La marque au Lion a repensé de fond en comble l’une des têtes de gondole de ses showrooms, le 3008. Silhouette réinventée, nouvelle plateforme, abandon du diesel et du 100% thermique, versions E-3008 (100% électriques) dévoilées en premier lieu… La troisième génération du SUV compact de Peugeot a choisi de regarder devant plutôt que derrière, quand bien même l’héritage familial est conséquent.

Le Peugeot 3008 est un filon pour Peugeot, qui compte bien l’exploiter longtemps encore. La première génération du SUV compact au Lion a été produite à près d’un million d’exemplaires et la deuxième en est à 1,3 million d’exemplaires – série en cours, puisque l’arrivée de la troisième génération, révélée en grande pompe le 12 septembre dernier au sein des quartiers généraux de la marque, à Sochaux, n’est prévue qu’en février 2024.

Pour que le filon ne se tarisse pas en ces temps de transition énergétique, Peugeot a dévoilé une troisième génération “e-conoclaste”, qui ne fait rien comme ses aînées, mais qui ne devrait pas dilapider les “millions” de l’héritage, pour autant.

«Pour réinventer le 3008, nous avons brisé les chaînes de la tradition. L’audace était notre boussole, guidant la création de ce véhicule autour de sa plateforme électrique». Des mots de Jérôme Micheron, directeur du produit Peugeot.

Sous nos latitudes, le virage de l’électrification n’apparaît pas encore dans le GPS. Nous ne sommes pas près de briser les chaînes de cette tradition puissamment ancrée qu’est le diesel. Et l’attentisme est notre boussole. C’est un choix. Celui de devoir ramer comme des galériens pour rattraper le temps perdu quand il sera pratiquement trop tard. Car, qu’on se le dise, les constructeurs n’attendent pas qu’on prenne un ticket pour le train du changement, qu’on daigne installer des bornes de recharge et instaurer un système de bonus/malus écolo. Le choix de Peugeot de tourner le dos au diesel et de présenter en premier lieu le E-3008 plutôt que les autres versions, qui seront toutes électrifiées, est un signe des temps, comme l’est la plateforme STLA Medium qu’il inaugure, première des quatre plateformes électriques mondiales du groupe Stellantis, pensée pour accueillir un ou deux moteurs et plusieurs batteries de tailles différentes.

Un véhicule d’un genre nouveau
Le nouveau 3008 incarne à la perfection la stratégie de développement de Peugeot, qui vise une gamme composée intégralement de modèles 100% électriques à l’horizon 2030 en Europe, son marché principal. Ce “grand remplacement” est déjà en cours. Dès fin 2023, tous les modèles de la marque vendus en Europe disposeront de variantes électrifiées, hybrides et/ou zéro émission à l’échappement. C’est à un véhicule d’un genre nouveau qu’on a affaire. Et cela se voit.

Le 3008 a cédé au chant des sirènes du nouveau style qui fait fureur dans les rangs des SUV, et adopte, à l’instar du récent 408, une poupe “fastback”, une ligne de toit fuyante. Un choix payant ! Appréciée, entre autres, pour son look élégant et statutaire, la génération sortante prend un sacré coup de vieux. Mesurant 4,54 mètres de long, soit 9 cm de plus que son aîné, pour 1,89 m de large (+ 5 cm) et 1,64 m de haut (+ 2 cm), le nouvel opus s’offre des lignes athlétiques et une face avant qui semble vouloir croquer le monde. Sa calandre taillée dans la masse, ses feux avant reliés, comme ceux à l’arrière, par un fin bandeau noir, mais aussi sa nouvelle signature lumineuse à trois griffes, son becquet de hayon flottant, ou encore son bouclier arrière très structuré, font très forte impression. La nouvelle silhouette du 3008 lui permet, en outre, d’améliorer son aéro. Bien que plus large qu’avant, il affiche désormais un coefficient de traînée (SCx) de 0,75, contre 0,82 pour le modèle apparu en 2016.

Un habitacle qui a la dalle (incurvée)
À bord, pas de surprise, Peugeot ayant dévoilé en juin dernier, pour couper l’herbe sous les pieds des photographes espions qui rôdaient trop près à son goût autour des modèles de présérie, les premiers clichés officiels de l’habitacle du nouveau 3008. Les progrès en termes de finition semblent notables et les matériaux paraissent être de meilleure facture. La présentation est épurée, raffinée, furieusement dans l’air du temps. Mais le grand plus par rapport à la génération sortante est l’apparition, sur la version GT, le haut de gamme, du Panoramic i-Cockpit, dalle incurvée de 21 pouces composée d’un combiné d’instrumentation et d’un écran tactile central à la connectivité de compétition. L’autre finition disponible, l’Allure, se contente de deux écrans séparés.

À noter également la présence d’un pavé tactile personnalisable semblable à celui de la 308, utile pour créer des raccourcis vers vos applis favorites. À l’inverse du volume du coffre, qui stagne à 520 litres, l’habitabilité progresse, profitant de la croissance d’une génération à l’autre.

À en croire les premiers compte-rendus de la presse européenne, la garde au toit ne serait pas vraiment impactée par le toit plongeant. Côté motorisations, le 3008 offrira le choix entre des déclinaisons micro-hybrides, hybrides rechargeables et 100% électriques. La version à hybridation légère figure déjà au catalogue du 3008 2. Elle est animée par un moteur 1.2 turbo essence Hybrid 48V de 136 ch secondé par une boîte à double embrayage à six rapports électrifiée Punch Powertrain. Une variante PHEV associant un 1.6 l turbo essence Puretech et un petit moteur électrique produisant une puissance combinée de 195 ch, sera également disponible. Abritant une batterie d’une puissance réelle de 19 kWh, elle est créditée d’une autonomie de 80 km en mode tout-électrique. D’autres variantes hybrides rechargeables plus ambitieuses devraient voir le jour dans un second temps.

Cinq versions européennes et une “marocaine”
Pour sa part, le E-3008 se décline en trois variantes de 210 ch, 230 ch et 320 ch. Les deux membres du club des 200 chevaux disposent d’un seul moteur et de deux roues motrices. La plus puissante d’entre elles se distingue en embarquant une batterie plus costaude, affichant une capacité utile de 98 kWh, soit un bonus de 25 kWh par rapport à la batterie la plus menue. Résultat des courses : une autonomie de 525 km pour le e-308 210 et de 700 km, ce qui est absolument remarquable, pour la version 230. Axée sur les performances plutôt que sur l’autonomie, la troisième variante embarque pour sa part la petite batterie et est créditée de la même autonomie que la version de base, malgré sa surcharge pondérale, les 70 kilos qu’affiche sur la balance son deuxième électromoteur, synonyme d’une transmission intégrale. Concernant le temps de recharge, il faudra un peu plus de 30 minutes pour passer de 20% à 80% de batterie. Une petite précision, pour finir. Peugeot a annoncé qu’une variante “arrière-garde”, 100% thermique, destinée principalement aux marchés africains et sud-américains, sera également produite. Que les plus endurcis des conservateurs ne se réjouissent pas trop vite, cela dit. Le HDi, c’est fini ! C’est un bloc essence, un 1,6 l PureTech de 180 ch, qui officiera sous le capot de ce 3008 “2,5”. Les prix des nouveaux Peugeot 3008 du Nord et du Sud n’ont pas encore été révélés.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO


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