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Seres 5 : l’Empire du Milieu contre-attaque !

Look moderne et distingué, habitacle spacieux, bourgeois, à la finition impeccable et à la dotation technologique up-to-date, motorisation électrique puissante alimentée par de grosses batteries offrant une autonomie confortable… Le Seres 5, SUV 100 % électrique lancé récemment sous nos latitudes, bouscule tous les clichés que l’on peut avoir sur la voiture chinoise ! 

Une (voiture) chinoise premium. Jadis en tête des «charts» de votre serviteur dans la catégorie oxymore, l’obscure clarté de Corneille (pas le chanteur, hein ? ) a trouvé son maître («shifu» en mandarin) ! Oui, le Seres 5, qui vient de poser ses grandes roues (20 pouces) sur le sol marocain, est un SUV premium, un véhicule aux antipodes de la «chinoiserie» à quatre roues. Oubliez les looks plagiés, les finitions intérieures à la truelle, les motorisations surannées et leur corollaire, les tarifs discount. Le nouveau venu s’invite à la table du Tesla Model Y. Rien que ça ! Le Seres 5 affiche d’ailleurs les mêmes mensurations que le petit frère du Model X, au centimètre près (4,71 m de long pour 1,93 m de large et 1,62 m de long), mais aussi une face avant qui n’est pas sans évoquer celle du SUV texan, sans que cela ne puisse être assimilé à de la piraterie. C’est un compliment plus qu’autre chose, en d’autres termes. Même son de cloche en ce qui concerne la signature lumineuse avant sophistiquée en forme de sigma (la lettre grecque), très proche de celle d’une certaine DS 4. Peut-on le lui reprocher ? Absolument pas ! Le Seres 5 a été dévoilé lors de l’édition 2019 du salon de Shanghai, soit près de deux ans avant la présentation de la compacte française. Et, à la rigueur, la chronologie des faits importe peu, dans la mesure où Dongfeng est entré en 2012 dans le capital de PSA, à hauteur de 12,3 %…  Avant l’avènement de Stellantis, c’était «le sang», DS Automobiles, la «fafa» ! Avec sa calandre pleine évasée, au maillage «unidimensionnel», ses poignées de portes «affleurantes», ses épaulements marqués et son pavillon en pente douce, qui lui donne un petit air de SUV Coupé loin d’être désagréable, ou encore l’ensemble harmonieux constitué, à l’arrière du véhicule, par les feux LED, le bandeau lumineux qui les relie et le logo Seres rétro-éclairé qui surplombe ce dernier, le Seres 5 présente une forte personnalité. Oui, il ressemble, ici et là, à des modèles occidentaux. Même sa poupe présente un petit air de Porsche Macan. Ne dit-on pas que les voitures se ressemblent toutes de nos jours ? Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre…

Un habitacle très soigné
C’est véritablement à bord du Seres 5 que les préjugés associés aux véhicules chinois sont battus en brèche ! Si le Seres 3, lancé en 2022 par Africa Motors, distributeur exclusif de la marque du groupe Dongfeng sous nos latitudes et filiale du groupe Auto Hall, a prouvé que les standards européens en matière d’art de l’accueil, de qualité perçue et de contenu technologique n’étaient pas hors d’atteinte, son grand frère enfonce le clou. Une attention particulière a été apportée aux détails, à la qualité de fabrication, au choix des matériaux. Les plastiques sont tous moussés, même en partie basse et la présentation est épurée (pas un seul bouton physique, excepté sur le volant et les contre-portes), cossue et high-tech. Le Seres 5 a droit à une instrumentation numérique de 12,3 pouces et à un écran tactile central géant (15,6 pouces), qui donne accès au système d’infodivertissement Huawei HiCar, fort d’un assistant vocal efficace et d’un «mirroring» sans fil alternatif aux solutions Apple CarPlay et Android Auto. Développé en collaboration avec le géant chinois de la Tech, le SUV de la marque de Santa Clara (localité située au beau milieu de la Silicon Valley) est un véritable objet (roulant) connecté (au beau milieu de la Silicon Valley). Disposant du nec plus ultra des équipements de confort (hayon électrique, toit panoramique vitré, sièges en cuir synthétique à commandes électriques, ventilés et chauffants, accès et démarrage sans clé, deux chargeurs par induction, etc.) et de sécurité (pas moins de 18 systèmes d’aides à la conduite), le Seres 5 offre une habitabilité généreuse, mais un petit coffre (367 litres). Les imposantes batteries plaident coupables. Mais cette exiguïté porte aussi la marque de la présence, sur la plus huppée des deux variantes du Seres 5, d’un deuxième électromoteur, placé sur l’essieu arrière. Quand bien même la version de base, baptisée sobrement «Standard», ne dispose que d’un bloc électrique ( à l’avant), elle ménage tout de même, au niveau de ses soubassements, l’espace nécessaire à la greffe du second bloc de la variante «Premium», qui peut compter sur une transmission intégrale grâce à ce renfort, soit dit en passant.

Des électromoteurs conquérants
Le groupe motopropulseur du Seres 5 Standard développe 300 chevaux et 420 Nm de couple, ce qui est largement suffisant pour se faire plaisir au volant de cette deux roues motrices, pour profiter de sa suspension avant indépendante à double triangulation et de sa suspension arrière multibras trapézoïdale. L’électromoteur est raccordé à une batterie de 80 kWh, synonyme d’une autonomie de 500 km (cycle WLTP). Pour sa part, le Seres 5 Premium 4WD joue les gros bras avec ses 585 ch et son couple maxi himalayen (940 Nm). Il accélère de 0 à 100 km/h en 4,3 secondes, soit 2,5 s de moins que la version la plus sage, quand son rayon d’action demeure intéressant (483 km). Il faut dire qu’il a droit à une batterie à la capacité upgradée (90 kWh). Il convient de signaler, pour finir, que le Seres 5 offre une fonctionnalité V2L (vehicle to lead), qui permet d’alimenter en électricité de nombreux appareils rapportés (cafetières, réchauds, éclairage, etc.), de même qu’une fonction V2V (vehicle to vehicle) qui donne quant à elle la possibilité de charger d’autres voitures électriques (pour dépanner, leur permettre de rouler jusqu’à la station de recharge la plus proche). Vous en conviendrez sans peine  : le Seres 5 coche toutes les cases du premium. Même ses tarifs sont élitistes. Disponible en précommande, pour des livraisons prévues à partir de septembre prochain, il démarre à 700.000 DH.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO


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