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“Hyperberline” PHEV : BMW M5 (2024), verte… de rage

Comme ses devancières, la septième génération de la BMW M5 est un “produit “hélicide”, conçu pour détruire les “escargots” et les “limaces” qui osent s’aventurer dans son jardin, celui de la grande routière hautes performances ! Cette fois, cependant, ce titan teuton a aussi pour mission de faire passer un cap à sa fratrie en matière d’électrification. C’est la première BMW M “historique” animée par un groupe motopropulseur hybride rechargeable. Elle reprend en effet le V8 4.4 biturbo et l’électromoteur de l’incroyable XM et développe la “bagatelle” de 727 ch (et 1.000 Nm de couple) !

Voilà quelques mois déjà que l’arrivée de la nouvelle génération de la BMW M5, qui coïncide avec le quarantième anniversaire de la première de la lignée, la M5 E28, est commentée. Les discussions de comptoir numérique, les “enflammades” sur les forums de “Béhémistes”, par exemple, ont été largement alimentées par un chapelet de “spyshots” et par une campagne de teasing officielle lors de laquelle la firme à l’hélice a focalisé l’attention du public sur la version Touring de celle que d’aucuns considèrent comme étant l’incarnation ultime de la grande routière hautes performances. C’est la troisième fois seulement que BMW propose le break M5.

Avant cette M5 G90, seules les versions “survitaminées” de la E34 et de la E60 ont été déclinées en variantes Touring, alors que toutes les générations de la Série 5, exceptée la fondatrice du clan (la E12), qui a néanmoins eu droit à un superbe lot de consolation nommé M535i, première berline développée par Motorsport, sont passées par les ateliers de cette division “Top Gun” de la marque munichoise. La nouvelle M5 Touring, c’est l’anti-RS6 par excellence. Mais elle se laisse toujours désirer. C’est la berline qui a été “révélée” en premier. Et elle est désirable au possible… Fromage ou dessert ? Ton père ou ta mère ? Berline ou break ? Le choix s’annonce cornélien, sauf pour ceux qui, les moyens aidant, apportent de l’eau au moulin du dicton selon lequel on n’a pas l’âme d’un comptable quand on M !

Une face avant carnassière
En tout cas, ces deux sculptures sur roues afficheront la même face avant insolente, ce même air “supérieur”, délicieusement patibulaire, “badass”, marqué par une calandre à double haricot noir laqué quasiment dépourvue d’axe symétrique, à la manière de la récente Série 1, équipée de série de la “guirlande lumineuse” BMW Iconic Glow, par des optiques à LED adaptatives et par un bouclier agressif à souhait au “front splitter” hypertrophié, surplombé par une entrée d’air horizontale pantagruélique, scindée par un “pylône” central.

Au niveau du profil, les ailes ont été élargies de 75 mm à l’avant et de 48 mm à l’arrière par rapport à la Série 5 “standard”, les passages de roues sont renflés, remplis à ras bord par des jantes de 20 pouces à l’avant et d’une pointure supplémentaire à l’arrière, les épaulements sont généreux et le monogramme M5 prend place aux abords du “Hofmeister knick”, de la vitre de custode.

A signaler l’absence de la petite grille d’aération (factice) sur les ailes avant, gimmick adopté par la M5 E60 et devenu incontournable depuis. La poupe hérite, pour sa part, d’un diffuseur n’ayant rien à envier en matière de “virilité” à celui arboré par la BMW M Hybrid V8, proto grâce auquel BMW a récemment fait son retour aux 24 Heures du Mans. Cet élément de carrosserie est cerné par les incontournables doubles canules d’échappement, surmontées quant à elles par de fins répétiteurs verticaux. Le grand méchant look !

Un habitacle racé et racing
Les BMW M5 berline et Touring auront également droit à la même présentation intérieure. Un cocktail enivrant de faste et de sportivité, mâtiné de high-tech. Le volant badgé M présente un marquage rouge à “12 heures” et, pour la première dans la riche histoire BMW M, un méplat. Bien que visiblement très enveloppants, les sièges baquets sont à tomber. Ils sont habillés de cuir Merino, parcourus des traditionnelles surpiqûres tricolores et munis eux aussi du badge M, au même titre que les seuils de portes, tandis que les ceintures de sécurité arborent les trois bandes de couleur du label sportif du constructeur munichois.

On retrouve le même nuancier au niveau de l’éclairage d’ambiance de la M5, mais aussi au niveau des graphismes du BMW Curved Display, la double dalle incurvée qu’on ne présente plus. L’habitabilité est un des points forts de cette grande routière de près de 5,10 mètres de long et son coffre n’est que peu pénalisé par la présence de l’architecture hybride rechargeable. Il affiche une capacité de chargement de 466 litres, soit 64 l de moins que la contenance de la génération sortante (M5 F90).

En revanche, la présence de l’électromoteur, solidaire de la boîte automatique à huit rapports Steptronic, et, surtout de la batterie, qui affiche une capacité utile de 18,6 kWh, a une incidence plus grande sur le poids du véhicule.

La nouvelle venue affiche plus de 2,4 tonnes sur la balance.La surcharge pondérale par rapport à la M5 F90 s’élève à quelque chose comme 500 kg ! Peut-on encore parler de sportive ? BMW assure que oui, que tout a été fait pour que la M5 ne soit pas qu’un dragster, pour qu’elle ne soit pas bonne qu’à accélérer en ligne droite, pour que ce soit une BMW M en bonne et due forme : roues arrière directrices pour plus d’agilité, transmission intégrale dotée de trois modes, dont le mode 2WD, qui fait de cette xDrive une pure propulsion, différentiel arrière actif, suspension M sophistiquée (train arrière à cinq bras en aluminium), amortissement pilotée, système de freinage doté de disques de grand diamètre (410 mm à l’avant)…

Un V8 PHEV survolté
Si vous doutez encore, référez-vous à la “jurisprudence” XM. Ce SUV monumental qui culmine à près de 2.800 kg dans sa déclinaison Label Red bondit de virage en virage avec l’aisance et la grâce d’une ballerine. La nouvelle M5 reprend son duo de moteurs. Le moteur électrique produit 197 ch et 280 Nm de couple, tandis que le V8 4.4 l biturbo envoie 585 ch et 750 Nm aux quatre roues. BMW annonce une puissance cumulée de 727 ch et un couple maxi de 1.000 Nm ! Le XM est battu assez largement, mais le Label Red conserve, du haut de ses 750 canassons, le statut de BMW de route la plus puissante jamais produite.

Côté efficience, la M5 G90 affiche un rayon d’action en mode tout-électrique pouvant atteindre 69 km (cycle WLTP), mais sa vitesse maxi, limitée électroniquement à 250 km/h de série quand les deux moteurs sont sollicités et pouvant culminer à 305 km/h en passant par le catalogue d’options, plafonne alors à 140 km/h. Pour sa part, le 0 à 100 km/h est l’affaire de 3,5 secondes. La génération suppléée fait un peu mieux dans ce domaine (3,4 s pour la M5 F90 et même 3,3 s pour la version Competition).

Au vu de l’embonpoint de la dernière-née des M5, on pouvait s’attendre à un recul plus net. La nouvelle BMW M5 aura droit à son premier bain de foule au Festival of Speed de Goodwood, qui se tiendra du 11 au 14 juillet prochain, et débarquera dans les showrooms de la marque en novembre prochain. Le break Touring sera lancé en même temps et devrait s’afficher à un tarif légèrement supérieur à celui de la berline, qui monnaye ses talents au prix fort, réclamant un minimum de 159.000 euros. L’inflation est de 15.700 euros par rapport au modèle sortant.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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