Restylage : Mercedes Classe G, l’apo-G d’une légende
En passant par la case restylage, le Mercedes Classe G a eu droit à un relooking très léger, mais à du lourd côté châssis et en matière de technologie embarquée, quand toutes ses motorisations ont reçu une micro-hybridation en renfort. Une version BEV, 0% thermique, a été annoncée, par ailleurs.
Un peu de culture G, pour démarrer : on est en 1975, la Marche Verte est un triomphe, la mission Apollo-Soyouz, première expédition spatiale conjointe entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, un succès, Microsoft voit le jour, la guerre du Liban éclate, Saïgon chute entre les mains de l’armée du Vietnam du Nord, Franco passe l’arme à gauche, David Bowie chante «Fame» et, on en arrive au sujet récurrent dans nos colonnes, Mercedes produit, en collaboration avec le spécialiste de véhicules tout-terrain Steyr-Puch (l’actuel Magna-Steyr), la version martiale du Geländewagen Type 460, qui entamera une carrière dans le civil en 1979 et qui sera rebaptisé Classe G en 1993, trois ans après l’apparition du Geländewagen Type 463. C’est cet héritage conséquent que la deuxième génération du Classe G Type 463, apparue en 2018, a remis au goût du jour, en troquant notamment l’essieu avant rigide de ses aînées contre un train avant doté d’une suspension indépendante, ou encore en héritant, au niveau de son habitacle, du Widescreen Cockpit et du système multimédia MBUX. Un triomphe.
Un must have dans les rangs du «gotha» mondial et, par conséquent, un véritable casse-tête pour les équipes en charge du restylage de mi-carrière de cette icône. Retoucher une œuvre d’art relève en effet de la gageure. Ils ont fait le bon choix, c’est-à-dire le minimum syndical. L’essentiel est sauf. Le Classe G garde son look intemporel. La force du classique ! Esthétiquement parlant, on n’est pas loin de la copie carbone. Les nouveautés se résument à une grille de calandre qui accueille une quatrième lame horizontale, à des boucliers avant et arrière légèrement redessinés, à de nouvelles jantes (de 18 à 20 pouces).
Le même en mieux
La sommitale version AMG hérite d’une nouvelle couleur, un «hyperblau magno», mais surtout d’un nouveau bouclier doté de prises d’air ornées de trois lamelles verticales et donnant également à voir des inserts en acier inoxydable, tandis que les amateurs de personnalisation pourront recourir aux packs «Professional Line Exterieur», «Off-Road», «Performance» et «Carbone». Même son de cloche à bord. La présentation intérieure n’évolue que parcimonieusement.
On retrouve l’ADN du G-Wagen, la planche de bord très horizontale, la poignée de maintien en face du siège passager, les commandes pour les trois blocages de différentiel, les buses d’aérations rondes, dorénavant éclairées, cela dit, mais aussi les matériaux nobles, la qualité perçue qui fait plaisir… Les principales évolutions sont essentiellement d’ordre technologique. La dalle numérique légèrement remaniée accueille toujours deux écrans en enfilade de 12,3 pouces chacun, le système d’infodivertissement up-to-date donne accès à une connectivité de haut vol, de même qu’à une caméra 360° inédite offrant, entre autres, une vue «capot transparent», pour guetter, «monitorer», le travail de l’essieu avant durant les sessions hors-piste, le système de sonorisation Burmester est plus premium que jamais…
Le nouveau Classe G a également fait le plein d’ADAS : assistances actives au freinage d’urgence, à la direction, système d’adaptation de la vitesse en fonction de l’itinéraire, etc. Au rayon mécanique, trois grandes nouveautés sont à répertorier. Hybridation légère pour toutes les motorisations, bloc essence inédit pour le G 500 et déclinaison électrique en approche.
Pour le moment, Mercedes n’a laissé filtrer aucune info concernant cette dernière. En revanche, les fiches techniques des versions micro-hybridées sont connues. En plus d’un apport sensible en matière d’efficience énergétique, le réseau 48 V procure un boost de puissance et de couple momentané de quelques secondes, qui atteint 20 ch et 200 Nm sur la version G 63 AMG, permettant à cette dernière de franchir deux barres symboliques, celle des 600 ch et celle des 1.000 Nm de couple, puisque son V8 4.0 biturbo dispose, comme sur le modèle d’avant-restylage, de 585 ch et de 850 Nm. Cela permet à ce sprinteur d’améliorer d’un dixième son 0 à 100 km/h, expédié désormais en 4,4 secondes (en 4,3 s avec le pack Performance).
Plus de performance et d’efficience
Pour contrôler de manière optimale les ruades du V8 biturbo, Mercedes propose désormais une nouvelle suspension «AMG Active Ride Control». Comme sur les Mercedes SL et AMG GT Coupé, le G 63 fait alors l’impasse sur les barres antiroulis, grâce à l’adoption de quatre amortisseurs reliés entre eux par un système hydraulique qui gère la pression d’huile en temps réel pour que le véhicule ne s’affaisse pas dans les virages ! Résultat : plus de confort sans rien sacrifier à l’efficacité.
Deux autres motorisations complètent le catalogue, le six cylindres en ligne 3.0 l diesel du G 450 d, qui conserve les mêmes caractéristiques que sous le capot de la Phase 1 (367 ch et 750 Nm), et un autre six cylindres en ligne suralimenté de trois litres de cylindrée, essence, celui-là, et inédit, qui anime désormais le G 500, en lieu et place de la «version dégonflée» du V8 de l’AMG. Deux cylindres en moins, mais plus ou moins la même vigueur pour ce bloc qui développe 449 ch et 560 Nm (hors intervention ponctuelle de la micro-hybridation), contre 422 ch et 610 Nm pour celui qu’il supplée. Les carnets de commandes du Mercedes Classe G «facelift» seront ouverts prochainement, pour des premières livraisons prévues cet été. Ses tarifs n’ont pas encore été communiqués. Le suspense doit être à son comble dans les rangs des éternels optimistes. Et si, sur un malentendu, ils étaient ultra accessibles ?
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE